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Les Relations USA/Iran

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Par   •  29 Mars 2012  •  3 537 Mots (15 Pages)  •  1 051 Vues

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Dissertation n°3 :

Les Etats-Unis et l'Iran ont toujours entretenu des relations politiques depuis la fin du XIXe siècle, depuis que le Shah a envoyé son ambassadeur à Washington. Mais ces relations depuis des décennies ont connu des tensions, jusqu’une véritable rupture en 1979. Au cours de cette dissertation nous tenterons de répondre à la problématique suivante : qu'est ce qui caractérise la rupture entre ces deux pays et quelles sont les étapes de leur confrontation ? Pour cela nous nous intéresserons dans une première partie à l’historique de l’avant-rupture puis, dans une seconde partie, nous nous pencherons sur la montée de l’anti- américanisme en Iran ainsi qu’à la chute du Shah et enfin, dans une dernière partie, nous aborderons la confrontation de la période 1980-1988.

L'arrivée au pouvoir de Jimmy Carter en 1977 va provoquer un bouleversement dans les relations politiques de ces deux pays. En effet le pouvoir impérial avait imposé une dictature telle, que les droits de l'homme n'étaient pas respectés, cela étant laissé faire par la passivité des dirigeants américains. Carter, qui mettra les droits de l'homme et le libéralisme au centre de sa politique, critiquera et fera pression sur le Shah pour qu’ils les fassent respecter en Iran. Cela va se dérouler avec les différentes manifestations d’Iran en 1978 et prendra fin avec la chute du Shah pour aboutir à la création de la République Islamique d'Iran en 1979. Cette année marque la fin de la collaboration entre l'Iran et les Etats-Unis. Les dirigeants de cette république feront des Etats-Unis leur plus grand ennemi. Jimmy Carter va axer sa politique sur la condamnation des violations des droits de l'homme dans le monde pendant sa campagne électorale. Après son élection et son arrivée au pouvoir en Janvier 1977 sera créé le commissariat sur les droits de l'homme, le 19 Mars 1977 aux nations unies.

Cette campagne de l'administration américaine se déroule à un moment où l'Iran traverse un remaniement de sa structure social, économique et politique. Ainsi pour les américains, le Shah est le seul responsable de ce qui arrive dans son pays. Les américains vont donc multiplier les pressions diplomatiques sur le souverain afin qu'il libéralise son régime et dessoude sa police secrète, la Savak. Face à toutes ces pressions, le Shah entreprend une légère reforme en freinant les actions de la Savak et demandent de mettre fin aux tortures et aux exécutions arbitraires ainsi que de traiter les problèmes des prisonniers avec attention, ceci aboutissant à quelques libérations. Cependant, toutes ces reformes n'ont rien changé dans l'évolution de cette rupture USA/Iran.

Les relations de Jimmy Carter et du Shah étaient très paradoxales. Le souverain pensait que la politique de Jimmy Carter était dirigée contre lui. Cependant Carter lui donnait toujours son soutien. Il reçut le Shah à Washington après son élection. Au cours de cette rencontre le président Américain lui a fait comprendre qu'il n'avait pas l'intention de lui vendre des armes en quantité illimitée ni de fermer les yeux sur les arrestations et les exécutions en Iran. Après cela, il fit une escale à Téhéran en 1977. Il y a dit que « les êtres humains sont comme les parties d'un corps, ils sont issus de la même essence, lorsqu'une de ces parties est atteinte et souffre, les autres parties ne peuvent trouver ni la paix ni le calme. Si la misère des autres vous laissent indifférent et sans la moindre la peine, alors on ne peut vous appeler un être humain ». A travers ces mots, il a réconforté en quelque sorte tous les opposants du Shah. Mais il n’en était pas vraiment ainsi en réalité.

Au total, il faut dire que les Etats-Unis ont contribué à affaiblir le Shah à travers les violentes critiques qu'ils ont prodigué envers le pouvoir impérial en Iran. Celles-ci vont contribuer à encourager l'évolution des manifestations. Pendant toute l'année 1978, l'Iran a été le théâtre de violentes insurrections, notamment dans toutes les grandes villes comme Tabriz, Qom, Mechhed ou Téhéran. Celles-ci reçoivent le soutien des autorités religieuses chiites, les ayatollahs et surtout du célèbre Khomeyni .En effet, exilé depuis 1964 il appelle le peuple à renverser le Shah et par la suite à installer un pouvoir qui serait basé sur les principes de l'Islam. Khomeyni et les autres groupes de l'opposition s'unissent pour renverser le Shah et conçoivent l'avenir de l'Iran d’une toute autre façon. Face à ces insurrections, les américains adoptent une indifférence par rapport à la crise et une rivalité au sein de l'administration américaine elle-même se développe.

L'administration Carter a eu un comportement désinvolte face à la crise. En Avril 1978, Uri Lubrani, alors chef de la mission Israélienne, donna l'information de la chute du Shah aux Américains mais ceux-ci prirent celle-ci avec ironie tout en répondant que cela n'était que divagation et que le Shah tiendrait encore dix ou quinze ans. Les Etats-Unis avaient la ferme conviction que cette situation ne pouvait pas le faire tomber. Quand Carter sentit enfin la probable chute du Shah, le niveau du danger était déjà très élevé, les groupes d'opposition avaient déjà pris du terrain. Carter demanda alors à son ministre des finances de faire un déplacement jusqu’à Téhéran pour évaluer la situation en novembre 1978. Cette visite était trop tardive car le Shah avait déjà été isolé par les manifestants et ne maitrisait plus la situation. Le ministre se rendit compte de la gravité de la situation mais les américains ne proposèrent aucune solution fiable pour sauver leur allié.

Une rivalité intervient alors entre le Conseil National de Sécurité et le Secrétariat d'Etat qui sont tous deux les postes clés de l'administration américaine. Le secrétariat d'Etat est chargé de mener à bien les affaires étrangères, et en particulier de veiller sur leurs intérêts avec les alliés du pays. A ce titre Cyrus Vance, secrétaire d'Etat d'alors donna l'information de la probable chute du Shah et demanda un plan d'urgence pour sauver leur allié et dans le même temps proposa de prendre contact avec l'opposition qui faisait pression. Toutes ces propositions ont été rejetées par Carter, trop influencé par le Conseil National de Sécurité.

Zbigniew Brzezinski, conseiller de la sécurité nationale du président Carter en 1977, exprime alors sa colère devant l'inefficacité des services de renseignements

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