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La Politique De L'amérique Latine

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Par   •  31 Mars 2014  •  9 909 Mots (40 Pages)  •  816 Vues

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LA POLITIQUE DES AMERIQUES

Cours 1 :

INTRODUCTION

Fin des années 1990 et début des années 2000, Colombie et Venezuela ont vu arriver à leur pouvoir deux présidents en antagonismes profonds : Hugo Chavez au Venezuela et Álvaro Uribe en Colombie. Les deux pays ont été au bord de la guerre en 2008 tant leurs cultures politiques révèlent les tendances extrêmes en Amérique du Sud. Il y a une bipartition des systèmes politiques en Amérique du Sud entre les alliés de Chavez et ceux plus modérés. Il y a un certain nombre d’analystes qui ont souhaité distinguer deux gauches : la démocratique, plus modérée, qui était incarnée par le Président Lula et sa successeur Dilma Rousseff et une gauche plus agressive ou révolutionnaire qui se veut être incarnée en Chavez, Ortega (Président du Nicaragua), Morales (Président de Bolivie) ou encore partiellement de Cristina de Kirchner (Présidente d’Argentine). Ces deux courants dominent dans les interprétations des spécialistes d’Amérique du Sud.

La droite en Amérique du Sud (Calveron au Mexique, Uribe en Colombie, Piñera au Chili, …) est assez modérée et proche de la gauche démocratique.

Récemment, une montée en intensité très forte eut lieu entre Bogota et Caracas. Une anecdote significative eut lieu en mars 2008, les Président Chavez a ordonné à plusieurs bataillons de chars de se rendre à la frontière du Venezuela avec la Colombie. Le risque de guerre n’était pas du tout immédiat, mais des petites percées vénézuéliennes aurait été dramatique pour la population locale frontalière. Tout un système politique fut alors en jeu. Lorsqu’un président donne un ordre, cet ordre n’est pas toujours suivi, d’autant qu’il y a des problèmes de corruption dans l’armée du Venezuela où Chavez a mis des généraux corrompu qui seront prêts à abandonner leur poste plutôt que de risquer la guerre. Enfin, en Amérique Latine, la place de la parole joue un rôle important, elle est pouvoir et on revient rarement sur sa parole, on tente de la monopoliser dans les débats aussi.

Ces rapports polémogènes entre Chavez et Uribe durent depuis longtemps. Arrivé au pouvoir en février 1999, Chavez commença par déclarer qu’il était neutre dans le conflit colombien voisin entre l’armée étatique et les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) des marxistes-léninistes qui se revendiquent aussi de Bólivar, tout du moins à l’origine de la création des FARC. L’hispano-Amérique du XIX° et du XX° siècle a connu des guerres d’indépendance contre l’Espagne mais aussi des guerres civiles. En effet, les Espagnols nés en Amérique du Sud (les Créoles) se sont divisés entre les tenants d’une Espagne qui dirigerait des colonies et ceux qui souhaitaient l’indépendance de la colonie. En déclarant sa neutralité dans ce conflit, Chavez se montrait peu diplomate surtout qu’il avait des liens avec les FARC. De plus, en Colombie, quand le Président est arrivé, il a tenté de négocier avec les FARC. Entre 1998 et 2002, L’État colombien a donc cherché la négociation avec les FARC dés les années 1970, au travers du Président Pastrama, sans succès. Uribe à sa suite préféra une répression sévère des FARC, sans négociation. Cette guerre va créer une alliance étroite entre la Colombie et les USA. Ainsi en 2010, Chavez s’implique dans les élections colombiennes en déclarant qu’il ferait tout ce qui est nécessaire pour que le message révolutionnaire soit propagé en Colombie. Inévitablement, le style direct et peu diplomatique de la présidence d’Uribe fut de tendre davantage les relations.

Le personnage central dans la vie politique du Venezuela et de la Colombie est Simon Bólivar. La culture politique prédominante sous Chavez au Venezuela est celle d’un monothéisme politique, contrairement au polythéisme politique de Colombie. Au Venezuela on a une obsession bolivarienne depuis un siècle qui a tout de même subit une transformation historique au fil du temps. En Colombie en revanche, on a certes cette figure de Bólivar mais aussi celles de Santander et Nariño, deux autres grands hommes de l’indépendance de l’Amérique du Sud. Francisco Paolo de Santander était aussi un général qui a mis les armes au placard en devenant vice-président de Bólivar et en s’occupant des lois et du financement des politiques de son ami. Nariño pour sa part est le représentant des droits de l’homme en Amérique du Sud. Ainsi au Venezuela on se limite à Bólivar et en Colombie, on lui accole ces deux autres figures que sont Santander et Nariño.

L’enjeu reste tout de même centré autour de la figure de Bólivar, de son rôle symbolique. Né à Caracas en 1783, Bólivar est décédé par la suite sur la côte colombienne en 1830. Il est donc mort jeune. Cette lutte fratricide est d’autant plus forte que jusqu’en 1831, les deux pays n’en formait qu’un. Bólivar est un homme cultivé qui maitrisait l’espagnol, l’anglais et le français. Il admire Napoléon et ce d’autant plus, que Napoléon par l’invasion espagnole a entrainé les indépendances d’Amérique du Sud. Lors des recherches d’indépendance des pays d’Amérique du Sud, il déclare la guerre à mort à l’Espagne et il s’illustrera par ses guerres où il sera très souvent à cheval (on le surnommera culo de hiero, cul d’acier). Il va rédiger une lettre puis dans les textes suivants faire une critique de la culture politique hispano-américaine qui consiste à repousser l’application telle quelle des constitutions libérales car les populations d’Amérique du Sud ne sont pas prêtes à ces constitutions. Il est contre ce qu’il nomme des « républiques aériennes », républiques libérales fragiles car non-ancrées dans la tradition des peuples d’Amérique du Sud. S’il refuse d’appliquer ces constitutions telles quelles, Bólivar reste un grand admirateur de l’empire de l’époque, la Grande-Bretagne. Cet empire est libéral et tout du long de son existence, Bólivar va rédiger plusieurs constitutions teintées d’une nette anglophilie et inspirées aussi de Montesquieu. Il a tenté dans ce constitutionalisme militant de rapprocher les pays hispanico-américains sans les unifier. Il voulait les liguer et sera déçu de son échec puisque ces nouveaux pays ne parviendront jamais à s’entendre entre eux. Il verra donc les prémisses de la séparation de la Grande Colombie entre Colombie, Venezuela et Panama. Jusqu’en 1826, Bólivar est un libéral qui ne voit pas la possibilité d’appliquer les formules démocratiques aux nouveaux États. Déçu de ces pays après leur indépendance, il va alors développer des aspects juridiques et politiques

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