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L 'europe En Guerre

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Par   •  12 Novembre 2012  •  2 122 Mots (9 Pages)  •  992 Vues

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Commentaire composé : Le Chat et les deux Moineaux

Les fables de La Fontaine racontent les fictions du pouvoir. Ces fictions sont multiples et diversement troublantes. A celles que s’inventent les hommes pour être autre chose qu’eux-mêmes, s’ajoute la question du pouvoir politique incarnées par un bestiaire d’animaux violents qui soutiennent leur pouvoir par la force.

Le texte proposé à l’étude et intitulé Le Chat et les deux moineaux est une fable extraite du livre XII. Ce livre a été publié en 1694, quinze ans après les précédents et il est entièrement dédié au duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV. Si l’ensemble du recueil lui est consacré, certains poèmes s’adressent particulièrement à ce grand personnage de la société de l’époque. Cette fable nous amène alors à nous interroger sur sa portée pédagogique. Nous verrons donc que cette fable, dans laquelle l’auteur souligne l’absence de morale, est bien plus malicieuse par la force de son implicite et par l’habileté déployée par le poète.

La fable se prête parfaitement à un découpage en 2 parties puisque le vers 31 annonce une rupture avec l’apparition du « je » poétique.

• V1 à 30 : l’anecdote (hétérométrie)

• V31 à 36 : l’adresse au duc de Bourgogne

Notons que le titre de la fable ne fait nullement allusion à la deuxième partie de la fable : il fait uniquement référence à l’anecdote. Les majuscules permettent d’indiquer la personnification dès le titre. La pluralité des moineaux et leur situation en deuxième position laisse présager de leur issue fatale par la supériorité du chat. La dédicace quant à elle évoque cette deuxième partie. Tous les poèmes de ce livre 12 ne la mentionnent pas : elle présage d’une place particulière du duc au sein de la fable.

Le v1 contraste avec le titre : nous passons d’un article défini à un indéfini. Il s’agit certes d’une convention linguistique : le chat évoqué pour la première fois est accompagné d’un indéfini. Cependant, cet article facilite l’identification de même que l’absence d’ancrages spatio-temporels. Cette histoire est valable de tout temps et pour toute époque, le chat est un chat quelconque. La personnification annoncée par le titre commence : on la retrouve dans l’adjectif « contemporain » . Cet adj impropre à la nature animal attribue un caractère humain au chat. C’est la seule indication temporelle que nous ayons : elle ne fait qu’indiquer le lien unissant les 2 animaux. De même ce moineau n’appartient à aucune temporalité ni espace particulier. Au v2, la personnification continue : « logé », « berceau ». Juste avant la césure, donc en évidence, nous trouvons un GP Ct de lieu qui souligne la proximité des 2 animaux. Dans le v1, ns avions l’adj « contemporain » qui évoquait la proximité également au même endroit du vers : la redondance marque la volonté de lier ces animaux que d’ordinaire tout oppose, l’un étant le prédateur de l’ autre. Ce lien est encore accentué par les indications de l’âge : ils ont en commun la jeunesse « fort jeune » et « dès l’âge du berceau ». On constate le rapprochement puisqu’au v1 chaque animal se trouvait rejeté aux extrémités de l’alexandrin alors que dans le vers 2, ils se trouvent dans le même hémistiche : le chat par le verbe dont il est le sujet et le moineau par le pronom « lui ». le v3 achève de les réunir de façon nette : « cage » et « panier » désignent par métonymie les 2 animaux et ces 2 derniers se trouvent dc encore dans le même hémistiche. De plus, les 2 subst st coordonnés et sujet d’un même vb. L’identité est même évoquée dans « mêmes pénates ». Ainsi ces 3 premiers vers fixent-ils le décor traditionnel de la fable : ns avons des animaux personnifiés. Le cadre est volontairement flou pour permettre aux hommes de s’identifier aux animaux, les animaux parodiant les hommes dans la fable conventionnelle. Le cadre fixé, le récit peut commencer. A partir du vers 4, le narrateur utilise un imparfait d’itération. Après la présentation des personnages, le narrateur évoque leur vie et leurs habitudes. Comme pour le v1 et pour le titre, le chat est à nx désigné en premier, sujet d’un vb passif : volonté du narrateur de citer le chat en premier, montrant sa supériorité de prédateur. Le vb « agacer » souligne l’inamitié existante entre les deux bêtes. D’ailleurs, les 2 animaux se retrouvent de nx rejetés aux extrémités du vers puis chacun dans son hémistiche dans la structure symétrique du vers 5. On a alors l’impression que la nature des animaux (celle qui se trouvait dans le vers 1) reprend ici le dessus sur la culture (v2 et 3). Cepdt dans ses vers, les rapports semblent inversés. Le terme « agacer » a un sens faible (titiller) et celui de « jouer » évoque un rapport amical. En revanche, le moineau s’escrime et est pr la première fois en première position au vers 5. La nature n’est donc pas rétablie comme le confirme le vers suivant avec le substantif « ami » fortement mis en valeur en fin de vers et accompagné du possessif. Les vers 7 à 11 reprennent exactement la même idée mais en octosyllabes, redondance répondant certainement à un souci didactique, le duc n’étant encore qu’un enfant. Dans les vers 7 à 13, on constate la supériorité du chat : 5 vers lui sont consacrés contre 3. Cepdt, il ne s’agit pas de la supériorité naturelle du début. Il la doit désormais à la maîtrise de sa nature. C’est au contraire le moineau qui domine physiquement (force au v11). Mais cette dominance est négative comme en témoigne l’adv « moins » du v10. La mesure est évoquée dans le v7 par le terme « demi ». Cette modération est confirmée et devient même vertueuse au v12. Cette expression est un titre honorifique que l’on donnait notamment au gens d’Eglise. Cette vertu lui donne la considération du narrateur qui le nomme « maître » et confirme sa supériorité morale, supériorité contenue dans le verbe « excusait » évoquant le pardon religieux. La personnification est à son paroxysme au v12 avec le subst « personne ». Le narrateur

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