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Albert Camus, L'Etranger, 1942

Analyse sectorielle : Albert Camus, L'Etranger, 1942. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Janvier 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 201 Mots (5 Pages)  •  734 Vues

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si désincarné.

1 : Une indifférence totale.

La mort de la mère.

Un événement tragique de la mort de la mère qui ne soulève aucun sentiment. Les premières phrases sont axées sur la date de la mort de la mère avec auto corrections et élucubrations du narrateur. Enchaînement entre la nouvelle de la mort et la modification de l'emploi du temps : « je prendrai l'autobus »... Aucune manifestation de tristesse. Les seuls éléments négatifs relèvent du contexte et des éléments matériels, pas du vécu : « odeurs d'essence » ; « j'ai attendu un peu ».

Enfin le dernier paragraphe est choquant : il explique le refus d'aller voir la mère « l'effort pour aller à l'autobus ». La présence du tiret après « ça me prenait mon dimanche » accroit encore ce décalage de l'explication peu glorieuse.

→ Plus le narrateur se force à décrypter et expliquer ses actes, plus il semble inhumain.

Sentiments uniquement présents chez les autres personnages.

Seuls ceux qui l'entourent plaignent cette disparition. Mais ces marques d'intérêt semblent le gêner. La poignée de main l'embarrasse. Tout contact amical est considéré comme gênant.

Une expression réduite au minimum.

Absences de modalisateurs. Les seuls commentaires que se permet le narrateur à propos de tout autre chose que la mort de la mère : « j'étais un peu étourdi ». ( en montant les étages ? )

2 : Une logique à part et déstabilisante.

Étrange utilisation des connecteurs logiques.

La logique de la narration est aussi déconcertante. Les quelques connecteurs utilisés sont marquants. Voir la scène avec le patron « en somme, je n'avais pas à m'excuser », la réflexion du narrateur consiste à trouver les raisons de l'attitude peu agréable du patron, qui viendraient du caractère « non officiel » du deuil. Le lecteur a du mal à suivre le raisonnement. De même dans le dernier paragraphe, « Elle aurait pleuré si on l'avait retirée de l'asile... », le « pour cela » est loin d'être évident. Parce que sa mère est habituée ? Parce qu'elle n'aurait pas voulu sortir de l'asile ?

→ La logique de la réflexion nous échappe et accroît son aspect sordide.

La nécessité du lecteur de combler les manques.

Un lecteur finalement obligé de combler les manques. Et de rajouter des connecteurs logiques où il ne sont pas. Mais le lecteur ne comble jamais ces manques à l'avantage de Meursault : c'est toujours l'explication la plus négative qui vient à l'esprit, toujours l'attitude la plus sordide que l'on comprend.

3 : L'obsession de la lucidité.

Les marques implicites de l'affectif.

Peut être qu'il faut lire son attitude étrange sous un autre angle, et qu'il existe véritablement de l'affectif : la marque d'un choc ? D'un déni ? Qui le ferait réagir étrangement, comme un traumatisme. De la même façon « j'ai voulu voir maman tout de suite » indique un côté précipité, la marque d'un trouble certain. Enfin, le dernier paragraphe, entre les remarques impersonnelles et choquantes, montre cependant un souci de son bien-être. Il n'est pas indifférent au récit des derniers mois de sa mère, fait par le directeur, et l'emploi du terme « maman » et non « mère » reste un indice d'affection.

Un sentiment de culpabilité.

C'est le seul sentiment qui transparaît clairement dans le texte. Que ce soit lorsqu'il parle à son parton « ce n'est pas de ma faute » « je n'aurais pas dû dire cela » ou au directeur « j'ai cru qu'il me reprochait

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