L'utilisation de la couleur en art
Dissertation : L'utilisation de la couleur en art. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar limeca • 26 Avril 2025 • Dissertation • 1 377 Mots (6 Pages) • 8 Vues
Nous allons analyser et développer une réflexion autour de la couleur et de la présentation de l'œuvre. Les œuvres du corpus, LH 1769 de Philippe de GOBERT, une photographie de maquettes réalisée par l’artiste, au format 110 x 168 cm exposée au musée d'Art Moderne André-Malraux du Havre. L’installation Kandors Full Set de Mike KELLEY présente différentes villes en résine colorée, exposée sous un dôme sombre, à la Bourse de commerce, et l'installation Skyline de Kader ATTIA représente des immeubles fait avec des réfrigérateurs et de la mosaïque miroir exposé au Musée d’art contemporain du Val-de-Marne. Ces trois œuvres amènent à se demander si la couleur de l'œuvre influence sur sa présentation. Dans un premier temps, il semble intéressant d’analyser les couleurs de chaque œuvre, puis de s’interroger sur leur présentation dans l’espace.
Tout d’abord, les miroirs mosaïques de l’installation Skyline permettent une fluctuation des couleurs renvoyées par ses miroirs. L’environnement influe directement sur ce que vont renvoyer ces miroirs, en fonction de la disposition de la lumière, et du spectateur, les couleurs ne seront pas les mêmes. Le spectateur est donc inclus dans cette œuvre qui n’est jamais vraiment pareille. Les réfrigérateurs aux couleurs métalliques donnent une atmosphère industrielle, dure et froide à la pièce. L’absence réelle de couleur accentue la froideur et la dureté de l’œuvre, où seule la lumière permet de donner vie à l’œuvre.
Ce que l’on retrouve aussi dans l’installation de Mike Kelley. Chaque mini-ville en résine colorée est illuminée par une lumière venant du socle. Ces villes qui se trouvent sous un dôme noir sont mise en valeur par la lumière qui les traverse et l’espace sombre où elles se trouvent. Par ailleurs, chacune des couleurs offre une atmosphère différente aux sculptures de résine et change leur aspect. Par exemple, deux villes, une rouge et une bleue sont placées à côté. Le rouge qui symbolise le danger, l’urgence, donne l’impression que la ville est sous pression et qu’il est interdit d’y entrer, alors que le bleu est une couleur douce, qui représente la stabilité et le calme; bien qu’elles soient semblables dans leur composition, elles sont aussi en total opposition dans le symbolique. De plus, l’installation est constituée de cloches en verre coloré. Le spectateur qui peut se promener entre les villes peut aussi regarder à travers les cloches, ce qui change la couleur des villes, et donc ce qu’elles renvoient. Une ville initialement blanche, symbolisant la clarté, la fraicheur peut être perçue comme jaune par exemple. La ville initialement froide et pure prend une atmosphère chaleureuse et solaire. La couleur des cloches influent donc sur la perception des villes, offrant au spectateur les différentes facettes de la ville de Kandor.
De la même façon, Your Rainbow Panorama d’Olafur Eliasson, une installation dans la ville danoise d'Aarhus disposée sur le toit du musée Aros. Elle permet de voir la ville à 365°, c'est un anneau coloré de cinquante-deux mètres de diamètre et de trois mètres de large. Chaque vitre est d’une couleur différente et influence la vision de la ville que le spectateur voit à travers les vitres colorées.
A l’opposé de cette installation aux couleurs vives, on retrouve l'œuvre LH 1769 de Philippe de GOBERT. Cette photographie représentant l’intérieur d’un appartement du Havre est en noir et blanc. Ce choix permet de remettre la photo dans son époque, durant l’industrialisation et la reconstruction du Havre, c’est un retour dans le passé. Une ambiance qui paraît morose, mais qui en réalité permet de mettre en valeur les détails et la précision de cette photographie. Sans couleur pour influencer ou déconcentrer le spectateur du sujet principal, il est ainsi possible de profiter pleinement de l'impressionnante technique de l’artiste qui à réalisé lui-même les maquettes dont il a ensuite pris ces photos. Cette œuvre cherche à reproduire le réel de manière parfaite, jusque dans la lumière qui passe à travers les fenêtres qui, grâce au monochrome, ne se différencie pas d’une lumière naturelle.
Une notion que l’on retrouve aussi dans la présentation de cette œuvre. Alors qu’on pourrait s’attendre à un petit format, qui rappellerait la maquette et le miniature, l’artiste à choisi un format moyen (110 x 168 cm), assez standard. Ni trop grand, ni trop petit, ce format permet d’imiter le réel, comme si ce n’était pas une photo d’une maquette, mais bien celle d’un appartement du Havre, pris lors de sa reconstruction. C’est aussi un format idéal, puisqu'il permet une découverte sur plusieurs plans. Il n’est pas nécessaire de s’approcher trop de la photo pour en saisir le sujet principal, mais il est possible de s’en rapprocher pour observer tous les détails de l’image. De plus, la photo est exposée sur un mur blanc, simple, qui permet de faire ressortir la photographie sans détourner l’attention du spectateur ou interférer avec l’œuvre.
...