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Pourquoi est-il nécessaire d’avoir cette unité entre ces deux entités (l’Eglise et la Monarchie) ?

Dissertation : Pourquoi est-il nécessaire d’avoir cette unité entre ces deux entités (l’Eglise et la Monarchie) ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Mars 2023  •  Dissertation  •  2 573 Mots (11 Pages)  •  123 Vues

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Sous l’Ancien Régime, on parle d’un Etat confessionnel. C’est -à-dire que l’Etat a une religion exactement comme les individus. L’Etat a une religion et une seule. L’Etat royal est un Etat catholique. La devise de la monarchie française est « une foi, une loi, un roi ». Cela montre l’unité entre la foi et le royaume.

Pourquoi est-il nécessaire d’avoir cette unité entre ces deux entités (l’Eglise et la Monarchie) ?

Il y a plusieurs raisons :

  • Une raison d’ordre théologique : pour les théologiens catholiques, il n’y a qu’une seule vérité dans le domaine spirituel, et le reste est une erreur ; il n’y a donc qu’une seule vraie religion et toutes les autres sont dans l’erreur. Cela comprend évidemment les religions païennes (comme les religions israélite et musulmane),  mais aussi les religions schismatiques  (orthodoxes, protestantisme)

Il est normal que l’Etat catholique interdise les autres religions car sinon elle accepte l’erreur. On ne peut tolérer d’autres religions sur le territoire et se qualifier d’Etat catholique.

  • Une raison d’ordre politique : le roi a tout intérêt à ce que tous ses sujets soit catholiques comme lui car cette foi commune est un gage de loyauté. En d’autres termes, le roi dit je suis choisi par dieu pour vous gouverner, puisque vous êtes catholiques, vous ne pouvez pas me désobéir. C’est un peu un outil pour obtenir la loyauté des sujets. De plus, tous les sujets auront des valeurs communes partagées.

Si on est pas catholique , on est pas français. (c’est à peine exagérer)

Les calvinistes ne sont pas considérer comme nationaux, ils n’existent pas civilement car pas ils ne sont pas inscrits sur les listes de baptêmes catholiques. Leurs enfants sont illégitimes car ils ne sont pas marié selon le culte catholique (cérémonie). Cette cérémonie (non catholique) est donc nulle et non avenue, le couple est illégitime tout comme les enfants.

C’est l’Eglise catholique qui gère les documents civils. Être national, catholique, c’est un cadre légal.

  • La place que tient l’Eglise comme organisation au sein de la vie des individus. La religion est présente dans toutes les activités sociales dans la vie individuelle de chaque sujet. C’est un élément de structuration de la société. Il n’y a pas d’un côté la vie et de l’autre la foi. Les deux sont imbriqués, consubstantiels, toute notre vie va être scandée par des évènements religieux (le baptême, la communion, la confirmation, le mariage et l’enterrement). Des rites de passage sont organisés par l’Eglise catholique.

Le Roi est défenseur de l’idée d’unité de la foi, le protecteur de l’Eglise catholique.

C’est de la théorie, un principe. Dans la pratique c’est toujours plus complexe car l’idée que l’Eglise et le roi gouvernent main dans la main laisse entendre que l’entente est parfaite or, comme tous les pouvoirs, le roi et l’Eglise sont en compétition. Il faut noter que la plupart des ministres du roi sont des clercs ; l’Eglise est le premier ordre du royaume. Cela explique, d’une part, qu’il n’y ait qu’une seule foi dans le royaume, et, d’autre part, que l’Eglise est un pouvoir. En effet, le roi est un pouvoir qui entend être absolue mais l’Eglise est aussi un pouvoir qui ne veut pas laisser le roi lui dicter sa conduite. L’Eglise catholique a un roi à Rome (le pape) qui dirige une Eglise universelle dont elle n’est qu’un rameau.

L’histoire de la Monarchie française est aussi l’histoire de ce conflit entre le roi et la papauté.

Au début du XIIIe siècle, il y a l’épisode célèbre de Philippe le Bel. Le pape veut imposer des impôts au nom de l’Eglise (impôts religieux) en France et Philippe le Bel s’y oppose au nom de sa souveraineté royale. Le pape se prend une gifle par l’envoyé de Philippe le Bel pour lui rappeler que le souverain dirige sur terre et le pape dirige les âmes et tout autre chose.

A partir du XIIIe siècle on voit apparaitre une Eglise gallicane. Une Eglise autonome vis-à-vis de la papauté.

Gallicanisme = galus. Affirmation sur laquelle l’Eglise de France est indépendante du pouvoir du pape

Le pape est-il le chef de l’Eglise ?

Ce n’est que le primus inter pares. C’est l’Evêque de Rome et, puisque c’était le centre de l’empire, il est devenu le patriarche de l’empire romain d’occident.

La question de la tolérance

Dans les faits, la tolérance existe, y compris à l’époque moderne. En théorie, le roi ne doit autoriser que sa religion. Dans les faits, il y a des protestants en France et, ce depuis le XVIe siècle qui, depuis l’édit de Nantes (1598), sont tolérés. C’est une mesure politique.

En somme le roi est-il tolérant (du sens actuel), considère-t-il que les deux peuvent croire ce qu’ils veulent ?

Bien sûr que non. Le sens premier de tolérance est de supporter. L’édit de Nantes ne dit pas que les deux religions sont équivalentes mais qu’on a pas réussi à les exterminer donc on les supportent.

«on préférerais que tous les protestants soient morts, d’ailleurs on a essayé ça n’a pas marché donc…on les gardent »

Les guerres de Religions, qui commence au début du XVIe siècle (1540/1550) mettent la France à feu et à sang ; l’épisode le plus connu étant le massacre de la Saint-Barthélemy. Ce sont les pires des guerres car ce sont des guerres civiles. Le problème de la guerre civile, c’est que cela détruit le fondement même des sociétés : la confiance (a minima). Cela entraine une destruction des liens sociaux. Le problème, c’est que les guerres de religion minent ces rapports. Dans les années 1560/1570 on voit naitre un mouvement que l’on appelle le mouvement des Politiques avec des gens comme Jean BODIN, Michel de L’Hôpital, Catherine de Médicis.

L’essentiel est le maintien de la res publica (=chose publique). C’est un raisonnement de politique. La sauvegarde du Royaume est supérieur à la sauvegarde la foi. On voit donc la priorité du roi. La foi n’est qu’un outil. Cela peut amener à accepter de tolérer une religion différente hérétique comme le protestantisme.

C’est la construction de l’Etat moderne et l’idée de liberté. Le siècle des Lumières revendique la tolérance comme une vertu, la liberté (« et pas les protestants sont trop nombreux pour qu’on les tuent tous »). Pour les hommes du XVIe siècles, la liberté est une nécessité, un moindre mal. Les hommes du XVIe siècle sont d’autant plus amené à croire en cette tolérance que d’autres sociétés en Europe ont une religion d’Etat et font preuve de cette tolérance.

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