Plaidoirie Affaire Dreyfus

AFFAIRE DREYFUS

Monsieur le juge et messieurs les jurys,

Aujourd’hui, je suis là, devant vous pour demander l’acquittement de mon client monsieur Alfred Dreyfus. Je plaiderai en mettant en avant les preuves récemment découvertes qui attestent de son innocence et qui ont été ignorées durant une longue période.

Vous accusez mon client d'être traité car il est juif. C’est une lutte ouverte contre la démocratie, la république et la liberté.

Cette affaire a débuté un beau jour de septembre 1894, alors que Madame Bastian, présumée femme de ménage de l’ambassade allemande mais qui était en réalité une espionne française, découvrit une lettre se nommant le “bordereau” qui s’adressait à l’attaché militaire allemande. Ainsi, elle détenait les notes relatives aux activités militaires de la France afin de nuire à celle-ci.

 Suite à cela,une enquête a eu lieu pendant laquelle deux officiers sont soupçonnés; Esterhazy et le capitaine Alfred Dreyfus qui fut arrêté le 15 octobre 1894 pour espionnage.

Mon client Alfred Dreyfus, après des jours de procès est condamné et déclaré coupable le 22 décembre 1894 malgré le manque de preuves concluantes car celles-ci ont été tenues secrètes et que nous même les avocats n’avons pas pu consulter.

Trouvez-vous cela normal que mon client soit accusé sans preuves concrètes? Trouvez-vous cela normal qu’on accuse mon client d’aller jusqu'à faire de l'auto forgerie afin d’éloigner les pistes? Je vous rappelle que vous l’avez convoqué sans motif valable le 15 octobre 1894, au Ministère de la guerre où il a été soumis à une dictée. Étiez-vous dans le coup? Êtes-vous antisémite? Je vous le demande!

L’antisémitisme ! Si ce n’est pas français parlons franc! Mon client depuis la perte de l’Alsace et de la Lorraine au 19ème siècle est victime d’un acharnement violent des antisémites dû à l’augmentation du nationalisme malgré l’aide des Dreyfusards.

De plus, suite à cela, se suivent des mensonges, des fausses écritures, des allégations erronées, des détournements d’enquêtes, et même des violations du droit par l’armée et les tribunaux militaires afin d'accuser un pauvre innocent. 

3 mois plus tard, mon client subit encore les fausses accusations à son égard car il est condamné le 5 janvier 1895 à la déportation sur l’île du diable au large de Cayenne où il y vécut dans des conditions de vies misérables, seul, avec la forte chaleur, de la nourriture frelatée, sans bruit avec seulement la présence de gardiens qui ont pour seule consigne de ne jamais lui adresser la parole. Son lieu de vie est une case en pierre, de forme carrée et de quatre mètres de côté, avec une seule fenêtre munie de fer. La porte de celle- ci est constituée  d’une grille et s’ouvre sur un tambour de trois mètres sur deux qui se ferme par une porte de bois. Trouvez-vous cela normal que l’on fasse subir une chose pareille à une personne dont vous ne possédez aucunes preuves concrètes concernant “les actions” qu’il aurait soit disant commises?

Mon client est resté plus de 4 ans sur cette île avec des conditions de vie misérables où il est tombé malade.

Mon client est un innocent qui a été accusé à tort de trahison, victime d’antisémitisme, déchu de son garde militaire et condamné à la déportation à perpétuité.

Mais il est apparu plus tard, grâce à l’aide des Dreyfusards, et particulièrement avec l’aide de Mathieu Dreyfus son frère, Georges Picquart, lieutenant-colonel qui a dû allé en prison  et a subit les foudres de l’armée et l’écrivain Emile Zola qui à été condamné à la mort après avoir dénoncer les irrégularités du procès, que Dreyfus avait été injustement condamné, que les preuves avaient été falsifiées et que le véritable coupable était en fait le commandant Esterhazy qui fut exilé en Angleterre où il vivra heureux. Cependant, les autorités ont refusé de reconnaître leur erreur et ont continué à protéger Esterhazy et à maintenir Dreyfus dans sa condamnation injuste.

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