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La faiblesse de la compétitivité française sur le marché international

Fiche : La faiblesse de la compétitivité française sur le marché international. Recherche parmi 303 000+ dissertations

Par   •  28 Novembre 2025  •  Fiche  •  2 384 Mots (10 Pages)  •  25 Vues

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INTRODUCTION

Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd’hui, je vais m’intéresser à une question essentielle pour comprendre les défis économiques de la France dans un monde globalisé : comment expliquer la faiblesse de la compétitivité française sur le marché international ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de définir deux notions clés :

Le commerce international désigne l’ensemble des échanges de biens et de services entre les différents pays du monde. Quant à la compétitivité d’un pays, il s’agit de sa capacité à exporter, autrement dit à vendre ses produits à l’étranger tout en étant confronté à la concurrence. Cette compétitivité peut être analysée sous deux angles : la compétitivité-prix, qui repose sur la capacité à proposer des prix plus bas que ceux des concurrents, et la compétitivité hors-prix, qui dépend d’autres critères comme la qualité, l’innovation, l’image de marque ou le service.

La France est une grande puissance économique, mais elle connaît des difficultés persistantes à tirer pleinement profit du commerce international. Nous allons donc analyser d’abord la place qu’elle occupe dans ce commerce, puis les raisons de ses faiblesses, et enfin les nouveaux défis dans un monde devenu plus instable.

La place de la France dans le commerce international

Le commerce mondial est aujourd’hui extrêmement dynamique. En 2023, la valeur totale des exportations mondiales a dépassé 25 000 milliards de dollars selon l’OMC. Cette explosion des échanges s’explique notamment par la baisse des coûts de transport avec le conteneur, l’amélioration des communications, et la libéralisation des échanges via des accords commerciaux et des institutions comme l’OMC, créée en 1995. Dans ce contexte, plusieurs grandes puissances dominent : la Chine est le premier exportateur mondial, avec plus de 3 500 milliards de dollars exportés en 2023 ; les États-Unis sont les premiers importateurs ; et l’Union européenne reste le premier bloc exportateur commercial, avec notamment l’Allemagne en tête comme pays exportateur.

Et la France dans tout cela ? Elle reste un acteur important. En 2023, elle était le 7e exportateur mondial de biens et le 4e exportateur mondial de services. Ses exportations de biens s’élèvent à environ 618 milliards d’euros, et ses exportations de services dépassent les 300 milliards, notamment dans le tourisme, la finance ou l’ingénierie. Cela montre que la France a des secteurs de spécialisation puissants, d'après Eurostat.

Parmi les secteurs d’excellence de la France, on trouve l’aéronautique avec Airbus, dont les exportations ont atteint plus de 65 milliards d’euros en 2023. Le luxe est un autre secteur clé, avec des groupes comme LVMH, Hermès ou Chanel. LVMH a réalisé un chiffre d’affaires de 86 milliards d’euros en 2023, dont 90 % à l’étranger. L’agroalimentaire est aussi fort, avec la France comme premier exportateur mondial de vin, et une industrie performante dans les produits laitiers, les céréales ou les plats préparés, pour un total de plus de 70 milliards d’euros. Le secteur énergétique est porté par TotalEnergies, acteur international

dans les hydrocarbures et les énergies renouvelables. Enfin, les services représentent une part essentielle, avec un tourisme puissant (près de 100 millions de visiteurs en 2023), mais aussi des entreprises exportatrices dans la finance, l’ingénierie ou les services informatiques.

Pour comprendre cette spécialisation, il faut faire appel à la théorie des avantages comparatifs formulée par David Ricardo en 1817. Ricardo part du principe qu’un pays a

intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il possède un avantage relatif, même s’il est moins efficace dans tous les domaines. Ce qui compte, c’est le coût d’opportunité.

Par exemple, même si l’Allemagne est plus productive que la France dans la fabrication des voitures et des vélos, la France a un avantage comparatif si elle est relativement moins mauvaise pour produire des voitures. Elle doit donc se spécialiser dans ce domaine et importer les vélos. Ce raisonnement justifie le commerce entre pays aux niveaux technologiques différents. (Il indique que chaque pays peut tirer benefice du libre échanges en augmentant sa production et sa spécialisation)

Mais Ricardo ne prend en compte que le travail comme facteur de production. Un siècle plus tard, le modèle HOS (Heckscher, Ohlin, Samuelson) a précisé que l’avantage comparatif pouvait aussi venir des dotations factorielles. Un pays disposant d’une grande quantité de capital (machines, infrastructures, main-d’œuvre qualifiée) va se spécialiser dans des productions à forte intensité capitalistique. C’est le cas de la France, qui exporte de l’aéronautique, du luxe ou des produits pharmaceutiques, car elle possède une

main-d’œuvre qualifiée, des centres de recherche, un bon capital technologique.

Pourtant, malgré ces succès,selon le ministère de l'Economie, la France affiche un déficit commercial persistant. En 2022, il atteint un niveau record de 164 milliards d’euros, notamment à cause de la guerre en Ukraine et de la hausse des prix de l’énergie. En 2023, ce déficit s’est réduit à 98,3 milliards, et début 2024, il est estimé à 81 milliards. Mais cela reste l’un des pires résultats de la zone euro. En comparaison, l’Allemagne a un excédent commercial de 290 milliards.

Un tel déficit signifie que la France importe plus qu’elle n’exporte. Cela peut fragiliser son économie, car elle devient dépendante de ses fournisseurs étrangers pour des biens essentiels comme l’énergie ou les composants industriels. En cas de crise, cette dépendance peut être très risquée. De plus, cela peut entraîner une perte de compétitivité sur le long terme. C’est ce que nous allons explorer maintenant.

II. Pourquoi la France est-elle en difficulté sur le marché international ? –

La première difficulté vient du coût élevé de la production en France, ce qui affecte sa compétitivité-prix. Le coût horaire du travail y est d’environ 41 euros, contre 37 en Allemagne, 28 en Espagne et seulement 7 en Pologne. À cela s’ajoutent des charges sociales parmi les plus lourdes d’Europe, ainsi qu’un prix de l’énergie élevé. Résultat : les produits français sont souvent plus chers que ceux de leurs concurrents, ce qui nuit à leur attractivité à l’international. Prenons l’exemple de l’automobile : une Peugeot 3008 peut être plus chère qu’une Volkswagen Tiguan, alors que la marque allemande bénéficie d’une meilleure image perçue, ce qui désavantage les constructeurs français.

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