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Faut-il toujours tout révolutionner ?

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Par   •  18 Mars 2023  •  Dissertation  •  1 425 Mots (6 Pages)  •  221 Vues

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Faut-il toujours tout révolutionner ?

    Dans son essai L’Homme révolté, publié en 1951, l’écrivain philosophe Albert Camus concentre l’idée de révolte dans cette phrase percutante : « Jusque-là oui, au-delà non ». C’est en luttant contre l’inacceptable qu’on peut dire oui à un autre monde. Le principe révolutionnaire est ainsi un levier de droit contre le fait. Par ailleurs, une révolution est définie comme un processus historique durant lequel a lieu un changement radical dans les champs politiques et scientifiques, mais aussi technologiques et culturels. Une révolution consiste en une réorganisation de l’ordre établi pour laisser place à un ordre nouveau. C’est un événement clé, qui, s’il est bien mené, ne permet aucun retour en arrière. Mais si la révolution revient à une totale destruction pour ensuite donner lieu à une reconstruction, on peut se demander s’il faut toujours tout révolutionner.

Afin d’établir le bien fondé d’un tel bouleversement, nous allons nous poser la question suivante : les révolutions apportent-elles un progrès ?

Après avoir mis en valeur les aspects progressifs de grandes révolutions dans les domaines historiques et scientifiques nous mettrons en avant les difficultés de jugement de la notion de progrès dans les révolutions.

    Le progrès est un avancement vers un changement amélioratif de la situation actuelle. On retrouve au sein des révolutions politiques une volonté de changement inspirée par une soif de liberté. La philosophe Hannah Arendt positionne cette notion de liberté en première place des enjeux d’une révolution, idée qu’elle développe dans son ouvrage De la révolution, paru en 1963. Son analyse se déroule en trois grandes étapes. Tout d’abord garantir politiquement la liberté, puis libérer les individus des anciennes formes de dominations et enfin établir les conditions d’exercice de cette nouvelle liberté. Il est ainsi question de transformer l’espace politique pour le refonder et de se débarrasser des conditions antérieures. Une révolution, si elle est menée par le peuple tout entier, peut ne pas servir ses intérêts premiers, et même finir par la desservir. Hannah Arendt critique également la Révolution française, qui n’était pas centrée sur des objectifs fondateurs d’une paix et d’une liberté durable. Cette révolution, qui avait pour but d’être pour le peuple et par le peuple, finit par n’être en réalité qu’une révolution de palais, où la bourgeoisie va venir remplacer la noblesse à la tête du pays, récupérant par la même occasion les pleins pouvoirs et les richesses du peuple. On peut ici citer le philosophe communiste prussien Karl Marx, qui affirme en 1848 dans le Manifeste du parti communiste que « Le gouvernement moderne n’est que le comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise toute entière ». On voit donc que les révolutions, si elles se veulent synonyme de combat pour la liberté de chacun, mènent résolument à une reconstitution d’un ordre sociétal hiérarchique, où les plus aisés priment toujours sur les plus démunis. La situation n’est bouleversée qu’en apparence et on se sait dire si le progrès existe réellement.

On observe une différence de la définition de révolution dans le domaine scientifique. En astronomie, on appelle une révolution le mouvement cyclique et périodique des astres, qui provoque un renouveau suivant toujours le même schéma et les mêmes étapes, sans bouleversement ni crises. L’apparition de la science vient contredire toute la pensée mythique et religieuse, basée sur des croyances sans fondements. Le philosophe prussien Emmanuel Kant estime donc que la naissance de la science est donc l’unique révolution scientifique possible, car renverse les croyances ancrées jusqu’à lors avec des méthodes rationnelles et l’appui du discours par des preuves irréfutables. Le progrès de la science est considéré comme un progrès linéaire, cumulatif de chaque expérience et infini des savoirs. En effet, on peut revenir en arrière sur les lois politiques, et ainsi les révolutionner, mais on ne peut revenir sur les lois de la nature une fois qu’elles ont été découvertes et prouvées. Les symboles de Copernic et de Galilée, qui ont découvert grand nombre de phénomènes du fonctionnement de l’univers, notamment celui de l’héliocentrisme et non de la théorie du géocentrisme porté par les croyances et institutions religieuses de l’époque. Mais si leurs découvertes ont ébranlé les esprits, elles ne venaient détruire aucun fondement scientifique auparavant établi. C’est pourquoi on peut estimer qu’ils ont précipité la science dans sa phase moderne en élargissant le mode de pensée sans le détruire, ouvrant la voie à de multiples autres découvertes.

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