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Faut-il Reconnaître Un Droit De Mourir Dans La Dignité?

Mémoire : Faut-il Reconnaître Un Droit De Mourir Dans La Dignité?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Mars 2012  •  1 755 Mots (8 Pages)  •  2 157 Vues

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À l'origine, l'euthanasie désigne l'acte mettant fin à la vie d'une autre personne pour lui éviter l'agonie (Moment qui précède immédiatement la mort.).

De nos jours, l'euthanasie est décrite comme une pratique visant à provoquer - particulièrement par un médecin ou sous son contrôle - le décès d'un individu atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales et/ou physiques intolérables.

L'espérance de vie a augmenté dans certains pays industrialisés s’est accompagnée d’une modernisation scientifique et technologique de la médecine. Avec cette modernisation, la part des décisions médicales dans les décès est de plus en plus importante (concerne 40 à 50% des décès en Europe aujourd’hui).

L'accélération de la fin de vie peut englober des formes très différentes :

-l'interruption du traitement médical

-l'injection de produits létaux (produits toxiques)

-l'arrêt de la nutrition et de l'hydratation

-l'administration de sédatifs en dose importante (par exemple morphine)

Cependant, le terme « euthanasie » est à nuancer sachant que certaines de ces pratiques sont acceptées par la législation, et que d'autres non.

On emploie le mot « aide au suicide » pour désigner le fait de fournir un environnement et des moyens nécessaires à une personne pour qu'elle se suicide, quelles qu'en soient les motivations. Dans ce cas, c'est le « patient » lui-même qui déclenche sa mort et non un tiers. L'aide au suicide demande une manifestation claire et libre de la volonté de mourir, ce qui la distingue de « l'incitation au suicide ».

Un autre usage abusif du mot « euthanasie » est son application aux « soins palliatifs », qui ne visent jamais à précipiter le décès ou éviter le prolongement de l'agonie des patients même si, pour soulager la douleur, il arrive aux soignants d'user de doses d'analgésiques ou d'antalgiques risquant de rapprocher le moment de la mort.

L'acharnement thérapeutique désigne une obstination déraisonnable, refusant de reconnaître qu’un homme est voué à la mort et qu’il n’est pas curable.

Typologie :

1) Classification par les moyens employés

-l’euthanasie active désigne un acte volontaire en vue d'abréger la vie du patient

-l’euthanasie passive consiste à cesser un traitement curatif ou à arrêter l'usage d'instruments ou de produits maintenant un patient en vie. Dans ce dernier cas, on n'utilise aucun moyen pouvant précipiter la mort du patient.

2) Classification par type de consentement

-Euthanasie volontaire : lorsqu'un individu a la capacité mentale et physique de demander de l'aide pour mourir et qu'il le demande

-Euthanasie non volontaire, 1er cas : lorsqu'un individu n'a plus la capacité mentale et physique de demander de l'aide pour mourir mais a précédemment exprimé une telle volonté (le testament par exemple, dans lequel une demande d’euthanasie ou d’une assistance au suicide a été faite à l’avance par une personne, au cas où elle se trouverait, à un moment ultérieur de sa vie, dans une situation d’inconscience irréversible et souffrirait d’une maladie accidentelle ou pathologique grave et incurable)

-Euthanasie non volontaire, 2eme cas : lorsqu'un individu n'a plus la capacité mentale et physique de demander de l'aide pour mourir ou de s'y opposer et qu'on ignore quelle aurait été sa volonté.

La pratique de l'euthanasie n'est pas un problème nouveau. Il suffit en effet d'être gravement malade pour que se pose cette question. L'euthanasie est donc un problème persistant dans lequel s'affrontent des idéologies de différents horizons. L’euthanasie fait donc l’objet d’un débat.

En Grèce antique, le principe de l’euthanasie ne posait généralement pas de problèmes moraux, il ne choquait pas : la conception dominante était qu'une mauvaise vie n'est pas digne d'être vécue.

Cependant certains, tel Hippocrate, avaient une autre conception des choses et, dans le Serment d'Hippocrate, il est interdit aux médecins toutes les formes d'aide au suicide:

« je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion »

En France, ce serment a été réactualisé en 1996 par le professeur Bernard Hoerni pour tenir compte des évolutions de la technique, notamment en ce qui concerne le concept « d'acharnement thérapeutique » :

« Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. »

D’autres ont un autre point de vue sur la question de la légalisation du droit de mourir. C’est le cas de Thomas More, dans son Utopie (1516), où il parle de « volontary death », lorsqu’ à des « maux incurables se joignent d'atroces souffrances que rien ne peut suspendre ou adoucir »

La majorité des États ne reconnaît pas ou interdit l'euthanasie et les autres formes d'aide à la fin de vie, mais dans beaucoup d'entre eux, notamment en Europe et en Amérique du Nord, il existe une tolérance implicite ou explicite à l'encontre de ces pratiques, pour autant qu'elles se déroulent dans un cadre réglementé.

En France, il s'agit d'un assassinat ou d'un empoisonnement prémédité punissable théoriquement de la réclusion criminelle à perpétuité.

Même si la loi réprime formellement l'euthanasie et le suicide assisté, on assiste entre 1998 et 2005 à une évolution des textes règlementaires et législatifs qui ont élargi les possibilités de mettre un terme à l'acharnement thérapeutique. Ils ont également étendu les droits du malade « à une fin digne » ; et dans la pratique judiciaire, la plupart des affaires concernant la question de l’euthanasie aboutissent le plus souvent, depuis le début des années 2000, à des non-lieux ou à des peines symboliques.

Le 24 novembre 2009, les députés français ont rejeté

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