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Étude critique de documents : juger le génocide des Tutsis au Rwanda

Étude de cas : Étude critique de documents : juger le génocide des Tutsis au Rwanda. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Février 2024  •  Étude de cas  •  1 424 Mots (6 Pages)  •  38 Vues

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« Prises entre un État criminel et leur monde social, les victimes furent privées de toute possibilité de protection » déclare Hélène Dumas, une historienne française au sujet des victimes Tutsis au Rwanda.

Le Rwanda est un état multiethnique d’Afrique de l’Est. Ces différentes ethnies peuvent se regrouper, selon la vision des colonisateurs belges au XIXème siècle, entre les Tutsis, minoritaires mais dominant le pays, et les Hutus, majoritaires mais moins haut placés dans la hiérarchie traditionnelle. Au début des années 1990, il y a une guerre civile. En 1994, un attentat est fait contre l’avion présidentiel, les extrémistes Hutus accusent le Front Patriotique Rwandais, composés de Tutsis revenus d’exil : c’est le point de départ du génocide des Tutsis.

Le premier document est un article publié dans le journal Le Monde le 13 avril 2019, il a été écrit par Pierre Lepidi. Il est intitulé : « Rwanda : les “gacaca”, ces tribunaux populaires par lesquels le “miracle” est arrivé ». Cet article expose les conditions dans lesquelles ont été créés les gacaca, des tribunaux communautaires villageois. Il fait part de leurs objectifs ainsi que de leur fonctionnement. Il a été écrit plusieurs années après le génocide des Tutsis au Rwanda. Le second document est une photographie qui a été prise par l’agence de photojournalisme Sipa. Cette photographie a été prise le 10 mars 2005 à Zivu dans le sud du Rwanda. Nous pouvons y voir un « homme suspecté de génocide devant la juridiction gacaca de Zivu », la scène se passe en extérieur. Cette image est composée de trois éléments principaux: plusieurs juges assis, l’homme suspecté debout et le public assis à même le sol.

Dans quelle mesure la mise en place des gacaca après le génocide des Tutsis au Rwanda a-t-elle un fonctionnement limité ? Dans une première partie nous verrons les objectifs des gacaca. Dans une seconde partie nous évoquerons les limites de ce dispositif.

La création des gacaca en 2002 est portée par plusieurs intérêts en réponse au génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.

Après le génocide des Tutsis, le Rwanda souhaite se reconstruire en commençant par faire justice et par juger les coupables présummés. Les infrastructures étatiques ayant étaient détruites lors du massacre, la population dû trouver une alternative aux tribunaux : les gacaca, des tribunaux populaires. Nous pouvons constater dans le document 1 que grâce à ces tribunaux communautaires « des hommes et des femmes ont été jugés pour meurtres ou vols après le génocide au Rwanda ». Leur objectif est ainsi de pouvoir juger toutes les personnes suspectées d’avoir commis divers crimes pendant cette période de guerre civile.

De plus, le nombre de prisonniers étant élevé, la justice mis du temps à traiter toutes les affaires individuellement.

En effet, le 8 novembre 1994 fut créé, par l’Organisation des Nations Unies (ONU), le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR). Celui-ci avait pour but de « poursuivre en justice les idéologues du génocide, les ministres du gouvernement génocidaire et ceux qui ont encouragé les massacre » (doc 1). Or, quatre ans après sa création, il s’est révélé que la justice de l’époque était bien trop longue puisqu’« il faudrait deux cents ans pour juger les accusés » (doc 1). Autrement dit, il serait tout bonnement impossible de juger tous les individus suspectés et donc de permettre aux populations et familles touchées de tourner la page. Ainsi, la création de multiples gacaca répartis sur tout le territoire rwandais a permis d'accélérer les jugements et par conséquent les condamnations.

Le gouvernement souhaite véritablement une forte accélération de la justice afin de pouvoir réunifier le pays.

Considérant cela, le Président du Rwanda en 2012, Paul Kagame, choisit de « traiter la question une fois pour toutes et [de] rétablir l’unité et l’intégrité de la nation » (doc 1). Il souhaite ainsi rétablir une certaine sérénité voire être capable d’instaurer une paix durable entre les populations. Cette envie de rassembler sous une seule nation ces populations qui se sont battues afin qu’ils ne forment plus qu’un seul pays, se ressent à travers les gacaca : « Le but des gacaca était de réconcilier les gens, d’être le plus juste possible afin qu’ils réapprennent à vivre ensemble. », affirme Édouard Lutaya, un ancien juge de

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