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Critique De La Faculté De Juger, Kant

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Par   •  6 Juin 2013  •  1 007 Mots (5 Pages)  •  1 023 Vues

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Critique de la faculté de juger(EmmanuelKant - 1790)

Article écrit par François TRÉMOLIÈRES

La Critique de la faculté de juger (Kritik der Urteilskraft, 1790) est la troisième et dernière des Critiques

d'Emmanuel Kant (1724-1804). Elle vient après la Critique de la raison pure (1781) et la Critique de la raison

pratique (1786). Il ne s'agit pas tant d'ajouter au domaine des sciences exactes puis à celui d'une science

des moeurs ce qui manquait encore à sa philosophie comme entreprise de refondation de la totalité des

savoirs (le domaine de l'art) – que d'aller jusqu'au terme de la « révolution copernicienne » effectuée par la

pensée critique : celle-ci, centrée sur les facultés du sujet, aboutit au constat d'un abîme entre la faculté de

connaître et la faculté de désirer – alors même que la morale s'éprouve dans l'expérience, donc dans le

monde sensible. Reste à penser par conséquent entre les deux « domaines » : la « nature » et la « liberté ».

Avec la faculté de juger apparaît le concept de finalité, qui permet enfin cette articulation. Dès lors la

dernière Critique se développe dans deux directions : esthétique (autour du jugement de goût), comme il

était prévisible ; et téléologique, à partir de ce que Kant désigne comme « finalité objective de la nature ».

I-Le beau et le sublime

La connaissance ne consiste pas seulement à produire des concepts : il faut encore pouvoir les mettre en

relation avec des objets donnés. D'où le rôle déterminant de la faculté de juger, déjà exposé dans la Critique

de la raison pure : soumettre le cas à la règle, « subsumer le particulier sous l'universel ». Mais le jugement

ne fait pas que s'exercer au service de l'entendement, il procède aussi selon ses principes propres : Kant

parle alors de la faculté de juger « réfléchissante » (et non plus « déterminante »), lorsqu'elle produit à

elle-même sa propre loi. Tel est précisément ce dont nous faisons l'expérience dans le jugement esthétique.

La beauté d'un objet n'a rien à voir avec « l'intérêt spéculatif » ; elle peut s'analyser comme la mise en

rapport d'une forme donnée avec une représentation idéale (rapport dit de finalité), librement produite par

l'imagination. Le « sentiment » esthétique sanctionne par le plaisir l'accord entre la perception et la

représentation – c'est-à-dire l'harmonie entre l'entendement et l'imagination. Ce sentiment n'a donc rien à

voir non plus avec un « intérêt pratique » : ce n'est pas une sensation liée à la satisfaction d'un désir (comme

l'acte de manger). Aussi le beau est-il d'abord défini dans la Critique de la faculté de juger comme

« sentiment de satisfaction désintéressée », « finalité sans fin ».

L'esthétique kantienne, très technique dans son expression, n'en a pas moins reçu un considérable

écho : c'est que la pensée critique offre une reformulation en profondeur des grandes questions du temps.

Ainsi du sublime, qui dans le goût des Lumières avait progressivement supplanté le beau. Comment

expliquer l'alliance paradoxale du plaisir, caractéristique du sentiment esthétique, et de ce qu'Edmund

Burke, dans sa Recherche philosophique (1re éd. 1757), appelait le « terrible » ? « L'étonnement qui confine à

l'effroi, l'horreur et le frisson sacré qui saisissent le spectateur à la vue de masses montagneuses s'élevant

jusqu'au ciel, de gorges profondes où se déchaînent des torrents,

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