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La légitimité du pouvoir

Dissertation : La légitimité du pouvoir. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Mars 2023  •  Dissertation  •  1 279 Mots (6 Pages)  •  149 Vues

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Commentaire citation : « C’est légal parce que je le veux » Louis XVI

Le 19 novembre 1787, Louis XVI siège en la Grand’ Chambre du Parlement de Paris pour procéder à l’enregistrement de plusieurs édits d’importance. Son cousin, le duc d’Orléans met en cause la “légalité” de la procédure. Louis XVI lui rétorque alors : “C’est légal parce que je le veux”. Cette réponse ouvre un débat sur la conformité de l’action royale et de « la loi » dans un contexte déjà de conflit entre la monarchie et le parlement.

Cette remise en question des structures de la société de l’Ancien Régime a participé à la réaction en chaine qui a conduit à la Révolution française de 1789.

On peut définir la légitimité comme un caractère qui s'attache à un pouvoir jugé. C’est à dire qu’elle n'est pas immanente au phénomène du pouvoir mais qu’elle lui est attribuée à partir du moment où celui-ci est jugé comme la norme.

La légitimité exprime donc nécessairement une valeur subjective puisqu’elle traduit un choix ou un parti pris. De fait, elle n’est impérative que si elle est reconnue comme telle par le groupe. Cette légitimité est également tributaire d'une série de facteurs contingents : le poids de l'histoire, le degré d'évolution des mentalités, la stature des personnalités dirigeantes, etc.). On peut donc s’interroger sur ce qui fonde la légitimité une autorité.

Pour cela, nous nous appuierons sur les 3 idéaux types du sociologue Max Weber. Ainsi nous montrerons d’abord que la domination traditionnelle s’est désacralisée. Puis nous verrons que la domination légale rationnelle s’est imposée et enfin que celle çi entretien des liens étroits avec la domination charismatique.

 

Tout d’abord, des siècles durant, l’autorité était légitimée par la religion. Peter Berger, dans son ouvrage, The Sacred Canopy, définit les religions comme étant « historiquement l’instrument de légitimation le plus répandu et le plus efficace ».

Ainsi, à partir du Moyen Age les monarques s’imposent comme les seuls pouvoir légitime et naturel. Le pape Léon XIII proclama que leur autorité émanait de Dieu et qu’ils se trouvaient en conséquence dotée d’une dignité plus haute que celle de la personne humaine.

On peut également prendre l’exemple de la légitimité du pouvoir impérial dans la société japonaise qui est relié à l’acte fondateur de la parole de la déesse Amataerasu qui ordonna à ses descendants, par le biais du premier empereur Jinmu, de gouverner. Cette transcendance (aussi bien aux empereurs qu’aux monarques, qu’aux calife) confère à leur volonté une autorité sans précédent, sacrée : un pouvoir absolu. Arlette Joanna, dans son ouvrage « le pouvoir absolu » définit celui-ci comme la possibilité légale de transgresser les lois au nom d’une légitimité supérieur. Le terme absolu vient en effet du latin « absolutus » qui signifie « délié », « détaché ».

Toutefois, cette légitimité, loin d’être immuable, n’a cessé de s’infléchir à l’épreuve des bouleversements qui ont agités l’histoire politique. Ainsi, au fil du temps empereurs, monarques catholiques, protestant, orthodoxe, musulman sont renversés pour avoir perdu leur légitimité. Dans les rares monarchies qui existent encore aujourd’hui (qui ne sont d’ailleurs pour la quasi-totalité plus des monarchies absolues mais constitutionnelle), le monarque n’exerce qu’une fonction symbolique ou cérémonielle. L’Empereur du Japon en offre l’exemple le plus frappant : sa légitimité divine est niée implicitement dans la Constitution comme en témoigne l’article 1 : « L’Empereur est le symbole de l’État et de l’unité du peuple ; il doit ses fonctions à la volonté du peuple, en qui réside le pouvoir souverain ». En Belgique, également, le roi est garant de l’unité du pays : la Belgique serait sous doute déjà scindée en deux sans la présence d’un monarque.La quasi-disparition, dans le monde contemporain, des dynasties représentant la légitimité de droit divin a entraîné la disparition de l’une des catégories de la typologie wébérienne.

 

TRANSITION : Si la domination traditionnelle est vouée à disparaitre, c’est parce que les États se sont passés de la religion et du divin comme fondement de leur « monopole de la violence légitime »

 

Ainsi, Louis XVI, en acceptant la Constitution de 1791, fait passer la France d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle. La conséquence majeure on est l’abaissement de la prérogative royale qui laisse le terrain politique aux deux forces sociales : le peuple et l’aristocratie dont les relations ne sont plus arbitrées par un pouvoir de droit divin mais bien par la souveraineté de la nation. De nos jours la démocratie (dû moins verbalement) apparait universellement comme la seule forme légitime de pouvoir en reposant sur un contrat entre gouvernés et gouvernants.

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