Debut d'article scientifique : géographie (nature et enfants)

Dans un monde de plus en plus urbanisé et technologique, les enfants sont de plus en plus éloignés des environnements naturels, ce qui soulève des préoccupations quant aux répercussions sur leur développement global, tant sur le plan physique que mental. Cette tendance soulève des interrogations quant aux conséquences possibles sur la santé physique et mentale des enfants. Le but de la recherche est de définir comment les enfants se comportent lorsqu’ils sont mis face à différents types d’environnements (plus ou moins urbains ou naturels) et l’impact sur leur santé mentale, retranscrite par leur attitude en classe. L’hypothèse de cet article repose ainsi sur l'idée que le manque d’exposition à la nature a des effets négatifs sur la santé des enfants, notamment en ce qui concerne leur bien-être mental et leur développement social. En revanche, l’intégration de la nature dans les pratiques pédagogiques, par des approches telles que l’éducation en pleine nature, pourrait favoriser leur autonomie, améliorer leur santé mentale et renforcer leurs compétences sociales.

Dès 1981, dans son article Natural Versus Urban Scenes: Some Psychophysiological Effects, Roger Ulrich a mis en évidence que la contemplation de paysages naturels provoque une augmentation des ondes alpha dans le cerveau, signes d’un état de relaxation. Contrairement aux environnements urbains, souvent stimulants et chargés, les paysages naturels activent nos systèmes neuronaux de manière douce et non intrusive. Le cerveau, façonné par une longue adaptation à la nature, traite facilement ces stimuli, ce qui favorise un apaisement global. Cette forme de "fascination discrète" offerte par la nature permet une détente mentale spontanée, en facilitant le repos psychique et en réduisant les pensées négatives ou envahissantes, autant chez les enfants que chez les adultes.

Aujourd’hui, bien que la vie en intérieur soit mise en avant à cause d’une myriade de raisons, l’extérieur et la nature se sont révélés être largement bénéfiques pour les hommes. Dans l’article Transformation of Experience: Toward a New Relationship with Nature, les plusieurs chercheurs parlent en effet d’une distance entre l’humain et la nature pour des raisons sociales et biologiques (le travail, l’école et les activités générales qui nous poussent à privilégier l’intérieur). Ainsi le rapport entre la nature et l’homme s’amincit, et son contrôle dessus avec, poussant encore plus loin cette séparation. 

Nous nous retrouvons ainsi face à un rejet de l’enfant de l’espace public, qui privilégierait plutôt l’espace clos. Richard Louv en parlait déjà en 2005 dans son ouvrage Le dernier enfant dans les bois. Ce phénomène désigne un éloignement progressif des enfants vis-à-vis de la nature, une déconnexion croissante qui s'observe dans leurs activités quotidiennes. Louv met en lumière les conséquences de cette déconnexion, notamment la diminution des bienfaits physiques, mentaux et émotionnels associés à un contact direct avec la nature. Selon lui, la réduction du temps passé en plein air prive les enfants des bénéfices observés, tels que l'amélioration de l’humeur, la gestion du stress, et une meilleure santé physique grâce à des activités de plein air. De plus, cette déconnexion pourrait mener à un développement cognitif moins optimal et à une baisse des capacités de concentration, notamment chez les enfants atteints de troubles tels que le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) .
Louv et d’autres chercheurs suggèrent que la nature joue un rôle clé dans le développement psychologique et émotionnel des jeunes générations. Les environnements naturels, par leur capacité à réduire le stress et à stimuler l'activité physique, sont essentiels pour le développement d’une santé mentale robuste. Il a été démontré que les enfants qui ont accès à des espaces naturels connaissent une réduction des symptômes dépressifs et anxieux et présentent une meilleure régulation émotionnelle (Barton & Pretty, 2010). La nature agit ainsi comme un remède à certains des maux modernes liés à l’urbanisation et au mode de vie sédentaire.

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