Le jeu du dialogue avec Acis comme cruelle leçon d'honnête conversation
Fiche : Le jeu du dialogue avec Acis comme cruelle leçon d'honnête conversation. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar alix.prouvost • 6 Juin 2025 • Fiche • 1 436 Mots (6 Pages) • 39 Vues
Acis
Problématique: En quoi le jeu du dialogue avec Acis permet-il au moraliste de dispenser une cruelle leçon d'honnête conversation?
Un dialogue caricatural.
Début à ligne 7 <<< tout le monde ? >>> Un dialogue théâtralisé :
-Début In media res: la conversation est entamée avant le début de la lecture, en effet le narrats, répond à son interlocuteur <<< Que dites-vous ?>>>
Questions et discours direct qui rappellent un dialogue de théâtre avec une prédominance de Le fai , phrases de type interrogatif, présent d'énonciation qui contribue à la vivacité du discours.
Emploi des pronoms << je >>> et << vous >> qui renvoient à la situation d'énonciation, comme si le lecteur assistait à la scène de la conversation.
Un dialogue comique :
Effet hyperbolique avec cette accumulation de questions sans réponses et la compréhension qui s'opacifie au lieu de s'éclaircir << j'y suis encore moins ».
Comme si l'interrogation ne remplissait plus sa fonction pragmatique première d'interroger pour recevoir une réponse.
Les questions sont posées de manière très polie << Vous plairait-il de recommencer? », cette formulation est faussement bienveillante car l'insistance de l'auteur est, quant à elle, assez peu courtoise.
L'accumulation des questions et le sentiment d'incompréhension suscitent un effet d'attente, le lecteur a envie de connaitre le sujet du dialogue qui, en toute logique, doit être complexe pour créer une telle incompréhension.
Cette impression est renforcée par l'emploi du verbe <<< devine » 1.2, qui renvoie à son origine latine divinare, soit devoir faire appel à la divination, à une aide surnaturelle pour obtenir une réponse. Cela confirme l'impression de grande complexité du sujet abordé.
Effet renforcé par l'adverbe <><><> enfin >>> 1.2 qui porte le soulagement de l'auteur après un effort intellectuel particulièrement pénible.
Effet de chute comique, l'objet de la conversation est en réalité plutôt trivial, il s'agit de la pluie et du beau temps <<< froid >>> 1.2 et 3; <<< pleut >>X2 1. 3; << neige » X2 1.3 et de la santé <<< bon visage ». X2 1.4 (bonne mine). Rien, normalement, qui soit en mesure de générer une telle confusion.
- La Bruyère se moque d'Acis et de la complexité de son langage << Que ne disiez-vous » 1.3 et crée un effet de contraste humoristique avec une phrase d'une grande simplicité: sujet / verbe / complément: << il fait froid >>> 1.3.
Une révélation attendue.
- La Bruyère crée un effet d'attente chez le lecteur. Il annonce à Acis << Une chose vous manque >>> 1.7, ce qui donne envie de savoir ce dont il est question, d'autant plus que le substantif <<< chose >>> est assez vague, indéfini, il ne donne pas d'indice sur la révélation que l'auteur s'apprête à faire. La révélation est ensuite repoussée par la caractérisation du type précieux << Acis >> et ses <<<< semblables >>> les « diseurs de Phoebus >>.
Une incise vient encore reculer l'information << vous ne vous en défiez point, et je vais vous jeter dans l'étonnement », elle contribue également à accentuer l'effet d'attente en insistant sur l'aspect surprenant de la révélation.
En effet Acis et les précieux ne s'y attendent pas <<< vous ne vous en défiez point >> ils seront donc forcément surpris, et cette surprise sera telle qu'elle va les déstabiliser, les faire tomber, image crée par l'emploi du verbe << jeter >>.
- La Bruyère prolonge encore l'attente en répétant son annonce << une chose vous manque >> 1.8-9, cette répétition contribue à attiser l'attention du lecteur et crée un effet de boucle qui ramène à l'enjeu de la phrase, découvrir enfin le contenu de la révélation.
<<< c'est l'esprit >>> 1.9 le présentatif associé au présent de vérité générale donne une solennité au propos, qui devient incontestable. L'apodose est très courte, très brève comme une sentence. Avoir de l'esprit est justement ce dont les précieux sont le plus fier, ce par quoi ils souhaitent se distinguer, cette révélation est donc surprenante et satirique.
La satire des précieux
- La Bruyère insiste sur le manque d'esprit des précieux, il en fait une critique incontestable avec les présentatifs <<< il y a >>, << voilà ».
Sa révélation critique. s'enchaine sur une autre tout aussi surprenante << ce n'est pas tout >>, il aicute à la <<< il y a en vous une chose de trop >>, le parallélisme de construction <<< une chose vous une chose de trop >> associé à la contradiction logique du propos, il est difficile d'avoir à la chose en trop et en moins, vient souligner la double illusion d'Acis et des précieux.
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