Un simple soldat, Marcel Dubé

Publié d’abord en 1957, Un simple soldat est un drame de Marcel Dubé devenu un classique du théâtre québécois.

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L’action se déroule à Montréal en 1945, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : Joseph Latour, démobilisé, rentre chez lui sans gloire, sans médailles et sans “histoire de guerre”, alors qu’il rêvait d’être quelqu’un d’important.

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À travers ce retour raté, Dubé ne raconte pas seulement un conflit familial : il met en scène un personnage qui cherche désespérément une place, une identité et une raison de vivre dans une société qui étouffe les élans individuels.

perspective.usherbrooke.ca

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D’abord, Joseph est construit comme un anti-héros : il veut la grandeur, mais il ne trouve que le vide. L’armée, pour lui, n’était pas seulement un métier; c’était une promesse de sens, une manière de devenir “quelqu’un” et de se prouver à lui-même. Or, la guerre se termine trop vite pour qu’il puisse partir au front : il revient donc exactement comme il est parti, mais avec une frustration plus violente encore.

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Ce décalage nourrit sa révolte : Joseph se sent trahi par la vie, comme si la chance et l’ordre du monde étaient “mal faits”. Cette impression explique son attitude provocatrice : il teste tout le monde, cherche la confrontation, et semble préférer l’explosion au compromis. Au fond, sa colère cache une impuissance : il veut agir, mais il n’a aucun projet concret qui tienne dans la durée. Le drame devient alors intérieur : Joseph n’arrive ni à s’aimer, ni à s’organiser, ni à accepter une existence ordinaire.

Ensuite, la pièce montre que cette crise personnelle est amplifiée par un milieu familial et social oppressant. Joseph retrouve une maison où l’on parle peu vrai, où l’on exige la respectabilité, la politesse et la stabilité, même si tout le monde souffre. Dubé fait de la famille un microcosme du Québec populaire d’après-guerre : on y survit, on y travaille, on y juge vite, et on y étouffe les émotions derrière la dureté.

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Joseph se heurte notamment à des figures d’autorité (la famille, les patrons, les “règles” sociales) qui lui rappellent sans cesse qu’il doit rentrer dans le rang.

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Son problème, c’est qu’il n’a pas le langage “calme” du compromis : il exprime sa vérité par la provocation, l’excès et parfois la violence verbale. Ce choix dramaturgique est cohérent avec le réalisme de Dubé : la parole n’est pas élégante, elle est vivante, populaire, rugueuse, donc crédible pour représenter un milieu ouvrier où l’on n’a pas appris à dire les blessures autrement.

Érudit

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Enfin, Un simple soldat développe une idée tragique : quand une société ne donne pas d’horizon,

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