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Développement du faux self par la mère

Étude de cas : Développement du faux self par la mère. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Avril 2024  •  Étude de cas  •  910 Mots (4 Pages)  •  19 Vues

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Ma mère dans mes plus profonds souvenirs ne m’a jamais frappé. J’ai le vague souvenir d’une canette de bière qui valse mais qui ne me touche pas, ce soir là elle était probablement trop arrachée pour viser droit. J’ai été pris d’une culpabilité très grande et de manière précoce lorsque j’ai commencé à souhaiter que ma mère ne me frappe. J’ai mis plusieurs mois avant de réaliser que je n’étais pas le seul gamin malmené qui avait eu cette pensée-là, pensée pour autant honteuse : comment puis-je vouloir qu’on me violente ? Je dis souvent que je suis mon propre cas clinique, que de m’analyser en boucle est mon passe-temps favori. La vérité c’est que je suis le fils de ma mère et que ma mère est ma patiente préférée. J’ai passé des années à analyser ses moindres comportements. Comprendre pourquoi elle était comme ça, comment elle a pu autant m’abîmer, elle qui soi-disant m’aimait temps, plus que mon frère et que mon père, plus que tout le monde, était probablement le seul échappatoire à sa violence.

Ma mère est la sœur cadette de ma tante et la sœur ainée de mon oncle. Elle se retrouve au milieu et n’atteint pas les espoirs de mes grands-parents. Elle est le membre de la fratrie la moins aimée, la moins gâtée à Noël, celle qui fait des années d’études à la faculté en redoublant sa L1 alors que ma tante fait médecine et mon oncle polytechnique. Elle passe ses années de scolarité à harceler ses amis. Elle me racontait toujours avec une grande fierté comment elle enfermait Charlotte Leclerc inlassablement dans le placard de la salle de classe avant de bloquer les portes pour l’empêcher de sortir de son cercueil. Elle rencontre pendant son lycée ses meilleurs amis, André, Justine et Alix. Mon enfance est alors bercée par ses trois personnages loufoques mais aussi par les critiques incessantes de ma mère envers eux. J’aurai maintenant toujours du mal à croire les gens qui tentent de m’aimer, ma mère était si bonne actrice. Je n’ai compris que très tard pourquoi ma mère était autant virulente envers les gens qui l’aimaient.

Sa vie amoureuse est toujours remplie. Elle n’est jamais seule et enchaîne les rencontres. Elle redouble par ailleurs sa première année de licence, elle est toujours au bar et ne vient jamais en cours. Elle a pourtant un seul amour : Nicolas. Je n’ai jamais vraiment compris d’où il venait, ni pourquoi leur histoire n’avait pas fonctionnée. Pendant ces infernales trajets en voiture, où je recueillais inlassablement les souvenirs maternels, elle me parlait souvent de lui pour que je puisse réaliser à quel point mon père, à côté de cet homme si bon, si beau, si fort, est un minable. Les mains tremblantes sur le volant, elle me raconte qu’un jour elle avait comme switché et, en un coup de fil, largué Nicolas. Un autre personnage récurrent dans la vie amoureuse de ma mère est François l’Empereur, un connard parisien un peu bourge qui s’invitait chez moi dès que mon père n’était pas à la maison-À mes 11 ans je fouille dans le téléphone de ma mère, je trouve des sextos dans leur conversation. Elle dément, me dit que j'invente, que ma réalité est sur-interpréter. Mon père me racontera plus tard, qu’un an après leur séparation, il trouvera lui aussi, mais cette fois ci dans mon téléphone, un ancien portable à clavier de ma mère, les bribes de messages et de photos dénudés qu’elle envoyait à François l’Empereur.

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