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L'oeuvre du régime politique américain

Dissertation : L'oeuvre du régime politique américain. Recherche parmi 303 000+ dissertations

Par   •  15 Octobre 2025  •  Dissertation  •  3 731 Mots (15 Pages)  •  13 Vues

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Sujet : Quelle est l’idée d’œuvre du régime politique américain effectivement réalisés en 2023 ?

                  Abraham Lincoln définissait les institutions américaines comme étant « Le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple » la souveraineté du peuple est donc au cœur de la politique américaine.  En effet le préambule de la constitution de 1787 affirme le principe de souveraineté du peuple dans la très célèbre formule « Nous, le peuple des États-Unis … Ordonnons et établissons la présente constitution pour les États-Unis.

La constitution américaine fascine le monde en effet c’est l’une des plus anciennes elle est est l’aboutissement d’un long processus amorcé lors de la rupture avec la Grande-Bretagne. L’Amérique était alors partagée entre trois grandes puissances l’Espagne la France la Grande-Bretagne celle-ci possédés treize colonies le long de l’Océan Atlantique. Ces colonies réclament leur indépendance dans les années 1770, les impôts imposés aux colonies étant démesurés car au sortir de la guerre de sept ans la Grande-Bretagne se retrouve endetté et augmente les impôts avec le Sugar Act de 1764 et le Stamp Act de 1765. L’indépendance fut proclamée par la déclaration du 4 Juillet 1776 œuvre de Thomas Jefferson. Son but était de justifier la sécession des colonies et elle le fait au nom des droits de l’homme qualifiés « d’inaltérables » la vie, la liberté, la recherche du bonheur étant aussi entendus que tous les hommes sont créés « égaux ». Le droit de résister face à l’oppression que l’on retrouve   à l’article 2 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen est aussi présent dans la déclaration d’indépendance de 1776 en effet pour qu’un gouvernement existe il doit toujours naître du « consentement des gouvernés » et ceux-ci peuvent résister face à l’oppression. Depuis l’entrée en vigueur des articles de la confédération en 1781 les États-Unis sont dirigés par le congrès de la confédération mais cette institution présente quelques faiblesses puisque n’ayant aucun pouvoir exécutif elle ne peut s’imposer face aux différents états, dès l’année 1785 voit alors apparaitre un mouvement favorable à la révision des institutions qui se donne pour mission la mise en place d’un véritable gouvernement. À partir de 1787 se tient la convention de Philadelphie durant laquelle est rédigée la nouvelle constitution américaine. James Madison en est d’ailleurs l’un des grands artisans ce qui lui vaut d’être surnommé father of the constitution il soumet deux textes The bill of Rights et the Federalist Paper ces deux textes garantissant une série de libertés fondamentales et empêchant la tyrannie.

La constitution établit un cadre institutionnel et définit les pouvoirs et limites du gouvernement fédéral et établit la séparation des pouvoirs entre les branches exécutives législatives et judicaires on y lit ici une référence à Montesquieu et la séparation des pouvoirs et de la méfiance à l’égard de tout pouvoir, qui doit être renouvelé fréquemment par des mandats courts, qui constitue une constante de la vie politique américaine

Selon Alice Béja maîtresse de conférence en études américaines à Science Po Lille la constitution et la déclaration d’indépendance du 4 juillet 1776 vont devenir un socle identitaire pour les Américains en effet ces textes sont au cœur des mythes fondateurs qui fondent l’identité national.  De plus pour de nombreux fédéralistes tels que Benjamin Franklin ou Madison la constitution est très proche de la perfection et elle place l’intérêt de la communauté au centre de ses priorités. L’idée que la communauté serait au cœur de la priorité de la constitution est peut-être vrai mais ce n’est pas ce que mettent en place les politiques américaines. La quête du profit et du bonheur individuel au détriment des autres semble plus appropriée à l’image du « self-made man » qui s’est construit seul et qui a réussi à se hisser au sommet. On remarque déjà une tension entre les idées des pères fondateurs et la société américaine en perpétuel évolution.

Le régime politique américain est un régime de séparation des pouvoirs, non parlementaire c’est-à-dire dans lequel le gouvernement n’est pas responsable devant le parlement et bireprésentatif puisque le Président et élu au suffrage universel direct ou quasi direct. L’idée d’œuvre d’un régime selon le constitutionnaliste Maurice Hauriou est le point de départ, idéal régulateur d’un système juridique ce point de départ se trouve dans la constitution du régime. Dans son ouvrage des Essais sur la révolution parue en 1963 Hannah Arendt distingue deux phases dans le cadre d’une révolution tel que l’a connu les États-Unis ou la France la première est l’établissement d’un corps politique qui garantit la liberté et l’établissement de cette liberté nécessite l’élaboration d’une constitution. La deuxième tâche d’une révolution est d’assurer la survivance de l’esprit d’où est issu son acte fondateur. On peut donc se demander si les idéaux des pères fondateurs sont toujours d’actualités ?

On peut noter que le régime politique américain est basé sur plusieurs idées d’œuvres tels que les droits inaliénables à la vie, la liberté, la poursuite du bonheur, la liberté d’expression. Cependant ces idéaux se heurtent à la réalité et très rapidement et la démocratie américaine se retrouve face à d’innombrables problèmes liés aux inégalités entre les citoyens.

Ainsi il convient de se demander : Dans quelles mesures peut-on dire que la démocratie américaine actuelle s’est détournée des idéaux posés par les révolutionnaires américains du XVIIIème siècle ?

Le système américain s’est basé sur la recherche du profit dès la révolution industrielle (I) ce qui a conduit à un gouvernement par et pour les riches (II).

  1. La cristallisation du fossé idéologique entre les idéaux des pères fondateurs et de la société américaine

Le XIXème siècle comme siècle fondateur de la recherche du profit (a), la quête du profit au XXIème siècle à l’image de la crise de 2008 (b).

  1.  Le XIX -ème siècle : l’avènement d’une société capitaliste impitoyable

Pour comprendre pourquoi le système américain actuelle s’est détourné des idéaux des révolutionnaires du XVIII il est crucial de comprendre le contexte sociaux-économique qui s’est créé au XIXème siècles. Le système américain fonctionne sur la recherche du profit individuelle et la liberté d’entreprendre.  Dès le XIX -ème siècle une nouvelle classe de millionnaires s’est formé avec John Rockefeller il a réussi à prendre le monopole du pétrole américain le New York Times le qualifie même de plus « puissant que le gouvernement lui-même ». Andrew Carnegie incarne l’archétype du Self-made man il crée son empire métallurgique dans l’évangile de la richesse il explique que « seule les plus capables sont capable de s’enrichir et le millionnaire dont consacrer sa fortune à des activités philanthropiques ». Ce texte permet aux riches de s’acheter une image de bienfaiteurs et de ne pas se préoccuper des inégalités profondes au sein de la société. JP Morgan a le monopole sur la marine, le train, l’électricité, le télégraphe. Les millionnaires sont donc surpuissants mais l’Amérique reste structurée sur deux partis les républicains et démocrates. Les institutions tels que le Sénat sont devenus des moyens pour les millionnaires de contrôler le pouvoir législatif. En effet les millionnaires achètent leur siège au sénat c’est ce que critique le New York Times dans un article d 17 Janvier 1790 « Le sénat américain est devenu le club des millionnaires « Encore un millionnaire au sénat Mr Price n’avait jamais fait de politique jusqu’à qu’une place se libère il a donc acheté cette place comme il l’aurait d’une loge à l’opéra d’un yacht ou quelconque luxe dont il a les moyens ». Les millionnaires contrôlent donc toutes les législations et s’assurent qu’aucune va contre leur intérêt on remarque que le contrôle des banques n’existe pas, les droits de grèves et les droits qui protègent les ouvriers n’ont plus. L’impôt sur la fortune n’existe pas non plus.

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