Cours magistral sur les Relations Internationales

Relations internationales

Chapitre I : Les approches théoriques.

Définition : Les relations internationales se définissent à partir de leur acteur majeur : l’Etat. Elles désignent l’étude des relations entre elles.

L’Etat est un acteur majeur car il est le dépositaire de la puissance, il dispose d’un monopole dans l’emploi de la force armée et l’Etat pose les règles juridiques applicables aux RI (avec des traités par ex).

Il n’est pas l’acteur exclusif des RI, il y aussi des entités diverses comme les organisations internationales (OI), des entités qui se placent en dehors de l’Etat : des ONG (organisations non gouvernementales), des groupes de terroristes.

Les RI émergent au début du XXe au USA et au R-U en tant que discipline universitaire.

Objets des RI :

Objet scientifique : dire la vérité d’une chose, d’expliquer comment les choses fonctionnent.

Objet pratique/politique : indiquer aux politiques comment se comporter aux politiques étrangères.

La théorie réaliste.

Thomas Hobbes (1588-1679) : hypothèse d’un Etat de nature, qui décrit le monde s’il n’y avait pas l’Etat, pas la société. Dans cet Etat de nature, l’Homme est animé par :

Ses désirs

Sa puissance

Il veut satisfaire ses désirs en utilisant la violence dont il dispose. L’Etat de nature est un Etat de prédation, les Hommes se font justice.

Alors l’Homme, car il est un être rationnel établit par un accord avec les autres Hommes une forme de contrat arqué par deux éléments :

Ils se mettent d’accords pour créer un Etat qui va régir leur comportement et auquel ils seront soumis.

Par ce contrat, ils renoncent intégralement à leur violence naturelle. Seul l’Etat aura le droit d’exercer une violence résiduelle. L’Homme gagne la sécurité.

Cependant, il y a plusieurs Etats alors : Dans quelle situation se place les Etats entre eux ? Est-ce qu’il y a une société entre les Etats comme il y en a une entre les individus.

Non car il n’y a pas de supérieurs entre les Etats, il se font la guerre. La création de plusieurs Etats ne met pas fin à l’Etat de nature, ils sont placés entre eux dans un système que l’on peut appeler Etat de nature.

L’intérêt.

Les Etats n’agissent pas pour réaliser la justice ou le bonheur sur Terre, ils définissent des intérêts pour eux-mêmes, à charge pour eux de les réaliser. Ex : la sécurité intérieure et extérieure, le développement culturel.

La puissance.

La puissance désigne les moyens que peut mobiliser un Etat pour satisfaire ses intérêts. Ex : puissance militaire, économique.

Raymond Aron : puissance = la capacité d’une unité politique d’imposer sa volonté aux autres unités

Serge Sur : puissance = la capacité de faire, de faire faire, d’empêcher de faire, de refuser de faire.

Une relation de puissance est une relation hiérarchique, elle est relative : un Etat peut être plus puissant qu’un autre mais être en dépendance vis-à-vis d’un autre. Empêcher de faire renvoie à la mobilisation de moyen qui permettront d’interdire à un autre Etat un certain comportement. Ex : militairement.

L’extraterritorialité de certaines lois et la politique de sanction :

Ex : 2018, Trump se retire d’un accord, le programme d’action global commun (l’accord de Viennes) conclu à propos du nucléaire iranien garantissant que leur programme nucléaire (de l’Iran) est strictement civil contre la levée des sanctions des Etats occidentaux. En 2016, les sanctions sont levées, donc des grandes sociétés françaises se réinstallent en Iran (Peugeot, Total).

Trump se retire de l’accord : effet : toutes les sanctions levées par les USA sont remises en places. Cette décision a un effet sur le comportement des entreprises européennes en Iran qui vont se retirer du pays.

Les USA ont développé des législations extraterritoriales, les acteurs économiques étrangers ont l’obligation de respecter les sanctions décidées dès lors qu’il y a un rattachement de ces sociétés aux USA. La crainte suffit à ce que ces acteurs s’alignent = capacité d’empêcher de faire, de faire faire.

La puissance est une notion anti juridique pour deux raisons :

Elle renvoie à une hiérarchie là où le droit pose une égalité souveraine entre les Etats.

L’approche réaliste nie l’existence d’une communauté internationale, il n’y a que des Etats qui agissent égoïstement en faveur de leurs intérêts.

Raymond Aron : Les Etats concluent des traités mais ils ne sont pas des règles véritablement coercitives car l’Etat les abandonnent dès qu’elles ne correspondent plus à leur intérêt. Ils ne sont que des promesses précaires qui peuvent être à tout moment révoqué.

Le droit international : le non-respect du droit est une figure qui est classique pas comme le droit des individus.

Pour Hobbes, les Hommes sortent de l’Etat de nature car il est invivable et celui entre les Etats l’est aussi. Ils ont besoins de règles.

Friedrich Ratzel : fondateur de l’école géopolitique, il développe une analyse géographique des RI. Ex : politique étrangère de l’Angleterre vise à empêcher l’émergence sur le continent européen d’une puissance hégémonique, contenir la puissance française. = L’entente cordiale afin de contenir l’Allemagne.

Car l’Angleterre est une île, elle ne peut résister face à l’Europe donc divise afin de contenir la puissance.

Ex : politique d’Israël face au plateau du Golan (veut l’avoir) : accès à l’eau, possession de terres en altitudes car avantage militaire.

Halford Mackinder (1861-1947) : « le pivot géographique de l’histoire » 1904

Sa théorie : il divise la carte du monde en trois zones :

La zone pivot, le cœur de la terre correspondant à la Russie, l’Iran, l’Afghanistan

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