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Le concept d’identité.

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Par   •  16 Mai 2013  •  Cours  •  2 924 Mots (12 Pages)  •  1 235 Vues

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IDENTITE

Le concept d’identité a pris en quelques décennies une place importante dans la sociologie française alors qu'il est étudié depuis le début du XXième siècle aux US. La notion remonte est beaucoup plus ancienne puisque on la retrouve chez les philosophes pré socratiques, mais elle ne deviendra objet d'étude que quelques 20 siècles plus tard.

« À proprement parler, un homme a autant de sois sociaux qu’il y a d’individus qui le connaissent, qui possèdent à l’esprit une image de lui »

William James (1842-1910) Psychologue et philosophe américain

L’identité est un concept qui a trois composantes selon Goffman qui est certainement l’un des sociologues qui l'a le plus approfondi dans « Stigmates » ; il reprend le fil conducteur des interactionnistes, en particulier Mead, (« L’esprit, le Soi et la société), et de Becker, « Outsiders ». Il décline le terme d’identité autour de trois parties, l’identité pour soi, l’identité personnelle et l’identité sociale.

• L’identité pour soi : c’est la perception que l’individu a de lui-même ; «L’identité pour soi est l’identité sentie, c'est-à-dire le sentiment subjectif de sa situation et de la continuité de son personnage que l’individu en vient à acquérir par suite de ses diverses expériences sociales. [---] L’identité pour soi est avant tout une réalité subjective, réflexive, nécessairement ressentie par l’individu en cause ». Cette perception est à la fois cognitive parce que réflexive, émotionnelle et affective. Elle est le produit du développement narcissique, émotionnel et intellectuel de l’individu en interaction avec son environnement.

• L’identité personnelle est composée de plusieurs éléments. « ---- les signes patents ou porte-identité, et la combinaison unique de faits biographiques qui finit par s’attacher à l’individu à l’aide précisément des supports de son identité. » [---] « --- chaque individu se laisse différencier de tous les autres et autour de ces éléments de différentiation, c’est un enregistrement unique et ininterrompu de faits sociaux qui viennent s’attacher, s’entortiller, comme de la barbe à papa… ». Dans les signes patents Goffman regroupe tous les signes visibles, accessibles qui rendent compte de la réalité physique de l’individu, alors que la biographie est constituée de l’ensemble des faits qui construisent la vie de l’individu.

• L’identité sociale : « La société établit des procédés servant à répartir en catégories les personnes et les contingents d’attributs qu’elle estime ordinaires et naturels chez les membres de chacune de ces catégories. Les cadres sociaux établissent les catégories des personnes qu’il est probable d’y rencontrer. La routine des rapports sociaux dans les cadres établis nous permet d’avoir affaire aux autres, habituellement présents, sans leur accorder une attention ou des pensées particulières. Par suite, lorsqu’un inconnu se présente à nous, ses premières apparitions ont toutes chances de nous mettre en mesure de prévoir la catégorie à laquelle il appartient et les attributs qu’il possède, son identité sociale, pour employer un terme meilleur que celui de statut social, car il s’y incluse des attributs personnels tels que « l’honnêteté », tout autant que des attributs structuraux comme la « profession ». Nous appuyant alors sur ces anticipations, nous les transformons en attentes normatives, en exigences présentées à bon droit. ».

L’identité sociale comme l’identité personnelle sont attribuées à un individu par les autres, mais selon des critères fondamentalement distincts. L’identité personnelle est attribuée par la reconnaissance de signes propres à un individu, sa morphologie, son visage, sa parenté, des éléments de sa biographie ; ces signes sont, comme son identité, personnels.

L’identité sociale lui est attribuée, dans un premier temps de façon virtuelle, à partir d’attributs statutaires associés à des valeurs qui définissent des catégories sociales et que l’individu semble posséder. Les attributs statutaires, structuraux, sont formels, comme les uniformes, les tenues professionnelles, les insignes, les badges, certains accessoires ; les attributs « personnels » sont liés à des valeurs considérées comme les normes de l’action de ces catégories sociales. Par exemple un juge du tribunal a des attributs statutaires comme la tenue vestimentaire ; à sa fonction sont rattachées des valeurs morales qui sont les normes de ses actions comme l’honnêteté, la droiture, la rigueur, l’impartialité, etc… . Cela ne signifie pas que le juge les possède réellement, mais que c’est ainsi que nous concevons sa fonction.

Goffman oppose ainsi l’identité pour soi, perception subjective que l’individu a de lui-même, à l’identité personnelle et l’identité sociale, toutes deux octroyées par les autres à l’individu ; l’identité personnelle étant attribuée à partir du personnage exprimé, de ce qu’il donne à voir, alors que l’identité sociale est liée à ce qu’il fait et la manière dont il le fait. Il faut aussi noter que l’identité sociale est tout d’abord virtuellement attribuée et ne sera confirmé qu’à partir du moment où l’individu agira dans le sens et la manière que l’on attend de lui, autrement dit accomplira son rôle de la façon attendue par les autres. Cette distinction permettra à Goffman d’approfondir le concept de « stigmate » ; « Tout le temps qu’un inconnu est en notre présence, des signes peuvent se manifester montrant qu’il possède un attribut qui le rend différent des autres membres de la catégorie des personnes qui lui est ouverte ; [---] Ainsi diminué à nos yeux, il cesse d’être pour nous un individu accompli et ordinaire, [----] Un tel attribut constitue un stigmate ; parfois on parle aussi de faiblesse, de déficit ou de handicap. Il représente un désaccord particulier entre identité sociale virtuelle et réelle. [---] Le mot de stigmate servira donc à désigner un attribut qui jette un discrédit profond, mais il faut bien voir que c’est en terme de relation et non d’attribution qu’il convient de parler. L’attribut qui stigmatise tel possesseur peut confirmer la banalité de tel autre et, par conséquent, ne porte lui-même ni crédit, ni discrédit. » Au-delà donc des signes habituellement connus comme stigmatisant, tel un bec de lièvre, un attribut qui pourrait être anodin peut à tout moment devenir discriminatoire. Tout l’intérêt de l’approche de Goffman est de faire d’un attribut quelconque « une inconvenance situationnelle » ; par exemple perdre deux incisives est

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