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La Tragédie au XVIIe s

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Par   •  31 Mars 2021  •  Cours  •  1 208 Mots (5 Pages)  •  239 Vues

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                        La  Tragédie au XVIIe s.

  1. Les principes fondateurs

Les auteurs de tragédies du XVIIe s. s'inspirent des principes édictés par Aristote dans sa Poétique (IV e s. av. J.-C.). Selon le philosophe grec, la tragédie est un genre noble destiné à élever et instruire son auditoire par le sérieux et la gravité du spectacle qui lui est donné à voir. « La tragédie est l’imitation(mimésis) d’une action grave et complète, ayant une certaine étendue,  présentée dans un langage rendu agréable et de telle sorte que chacune des parties qui la composent  subsiste séparément, se développant avec des personnages qui agissent, et non au moyen d’une  narration, et  opérant par la pitié et la terreur la purgation des passions de la même nature » (CH. VI)

a) La terreur et la pitié

Le spectateur doit ressentir à la fois de la terreur et de la pitié : il se délivrera ainsi de son excès de passion – c'est la catharsis – et, par l'identification – la mimesis – se livrera d'autant mieux ensuite à la réflexion (Cf. : le personnage d'Oreste dans Andromaque de Racine, 1667). Éprouvant un amour passion pour Hermione, il est conduit au crime, il tue Pyrrhus, et devant le refus amoureux et le suicide de celle qu'il aime alors qu'il a accompli sa volonté, il sombre dans la folie, Acte V, scène 5)

b) Un conflit radical

Tous les personnages sont confrontés dans la tragédie à un conflit insurmontable, qui naît du heurt des volontés individuelles, ou plus souvent d'une opposition entre le devoir et le sentiment. Ce conflit brise avec violence les liens les plus forts entre parents et enfants (dans Rodogune (Corneille, 1644), Cléopâtre, reine de Syrie, tue son époux Démétrius Nicanor, et promet sa couronne à celui de ses deux fils, Séleucus et Antiochus, qui tuera la princesse Rodogune dont elle est jalouse. A l'Acte V la reine a tué Séleucus et tente d'empoisonner son jumeau Antiochus et Rodogune qui lui est promise), entre amis (La mort de Sénèque, François Tristan L'Hermite, 1645, pièce dans laquelle Néron fait exécuté le philosophe stoïcien qui fut son précepteur et avait acquis le titre d' »ami du Prince »), entre amants (Bérénice de Racine, 1670, à la fin de la pièce, la reine de Palestine doit rompre avec celui qu'elle aime, Titus). Poussé au bout, le conflit prend la forme du dilemme, situation inextricable où il faut choisir alors qu'aucun choix n'est avantageux : il y a à perdre quelle que soit l'option choisie.

c) Le modèle de la tragédie

Le mythe d'Oedipe est à l'origine du modèle de la tragédie (cf. : Œdipe roi de Sophocle, Ve siècle avant J-C.): celui-ci tue son père, Laïos, roi de Thèbes, épouse sa mère, Jocaste, puis se crève les yeux, découvrant ce qu'il a fait. C'est parce qu'il croit, dans son orgueil d'homme, pouvoir détourner la force du destin que le malheur s'abat sur lui.

  1. Les caractéristiques de la tragédie

a) Des personnages d'exception

A l'inverse de la comédie, la tragédie fait toujours intervenir des personnages qui occupent un haut rang. C'est pourquoi on y représente surtout des souverains issus de l'histoire antique (Cléopâtre, Bérénice, Néron, Titus, Auguste) ou des personnages mythologiques d'ascendance royale (Andromaque, Oreste, Phèdre). Cette supériorité est aussi d'ordre moral (c'est surtout son héroïsme qui fait la noblesse de Polyeucte, dans la pièce éponyme de Corneille, 1641 : la pièce est inspirée de Polyeucte de Mélitène, légionnaire romain, seigneur arménien dans la pièce, et martyr chrétien persécuté par les Romains). Dans le bien comme dans le mal, héros ou monstre, le personnage tragique échappe à l'humanité commune.

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