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Fiche de lecture - RABELAIS François : Gargantua (1534) - Chapitre 57 : Comment étaient réglé les Thélémites à leur manière de vivre

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Par   •  8 Août 2021  •  Commentaire de texte  •  2 240 Mots (9 Pages)  •  894 Vues

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FICHE DE LECTURE N°1

RABELAIS François : Gargantua (1534)

« Comment étaient réglés les Thélémites leur manière de vivre »

RABELAIS : né près de Chinon vers 1483, décédé à Paris le 9 avril 1553. Sans doute fils d’un avocat, il entre chez les Franciscains (= moines mendiants proches des milieux populaires). Il connaît le grec. Passionné de médecine, il quitte Franciscains pour les Bénédictins (= religieux de l’ordre de St-Benoît). Devient médecin en 1532 et publie Pantagruel la même année, suivi de Gargantua en 1534 : ouvrages condamnés par la Sorbonne mais Rabelais est protégé par Du Bellay et son frère, gouverneur du Piémont. Séjourne plusieurs fois à Rome et participe aux intrigues diplomatiques (→ sans foute car secrétaire du cardinal). Publie Tiers Livre en 1546 que François Ier autorise → menaces de la Sorbonne, donc se réfugie à Metz et y publie en 1548 une 1ère version du Quart Livre (édition définitive en 1552). Devient cible du protestant Calvin, et meurt en fidèle chrétien (Cinquième Livre inachevé → paraît en 1562 à titre posthume). Il a eu des enfants et critique fortement la vie monastique.

INTRODUCTION

Humanisme/Renaissance → importance donnée à l’éducation & à la culture. Critique de l’autorité politique et du pouvoir religieux (Rabelais laisse entendre qu’ils peuvent faire usage de leur liberté, harmonie sociale, pas de contraintes →  abbaye traditionnelle). Histoire d’un géant (qui rep. L’Humanisme) éduqué à Paris, qui va combattre Picrochole (= tyran) avec frère Jean puis termine son roman par la splendide fiction de l’abbaye de Thélème et l’offre à frère Jean. L’extrait proposé décrit l’endroit idéal (couvent de la liberté)                                            → c’est une utopie, mot provenant de Utopia de Thomas More.

Quelle est l’originalité de cette utopie rabelaisienne ?

I. Les caractéristiques d’un monde idéal

a) Le choix des ses habitants : une société d’élection (une élite)

- une même origine sociale (aristocratie, noblesse) → la noblesse domine à la Renaissance. Rabelais décrit l’aire de son temps → élite sociale de l’époque. Rabelais emploie un parallélisme: « bien nés, bien instruits » au 6. Il lie ainsi la bonne naissance à la bonne éducation : ce sont des hommes éduqués en bien instruits de nature, c’est instinctif comme l’animal : « instinct et aiguillon » (7)                                                                                                        Mot « libères » → lien entre liberté et naissance.

- une élite intellectuelle : des hommes instruits voire savants → ils sont lettrés, savent composer, maîtrisent les arts, sont polyglottes (ds Pantagruel, Gargantua doit tout savoir). Adjectifs numéro intensifient le nb de connaissances : « parler cinq ou six langages » (17).

- des gens doués de qualités morales : le champ lexical de la vertu, de l’honneur vertueuses actions → (7) ; honneur → (8) ; noble attitude → (8) ; honnête → (6 et 21) → montre la grandeur d’un homme, sentiment de notre propre grandeur et volonté de la défendre. Rythme binaire dans une périphrase décrivant l’honneur ( ?). L’éducation comme une seconde nature (culture magnifique, ce qui améliore la nature) d’où une phrase d’Erasme (moine hollandais de la Renaissance) → « On ne naît pas homme, on le devient ». Présence de l’imparfait descriptif (étaient → (9), détournaient → (9), tendaient → (9) puis présent de vérité générale (entreprenons → (10), convoitons → (10)) → croyances de Rabelais mises en valeur par le présent de vérité générale.

b) Un mode de vie idéal caractérisé par l’absence de contraintes

- absence de règles : Il s’agit de contredire toute forme d’autorité, prédominance du livre-arbitre → parallélisme + énumération de la négation + pronom indéfini qui met en valeur un emploi du temps libre : « nul ne les éveillait, nul de les forçait I ni à boire, ni à manger, ni à faire chose autre quelconque » (3-4). Verbes à l’infinitif à valeur impératif : « à boire » , « à manger » , « à faire chose quelconque » (3-4) mais activités pas désagréables. Mise en valeur grâce à l’adverbe négatif « non » du pléonasme « lois, status ou règles » qui critique fortement la vie monastique. Énumération des tâches exprimées à l’indicatif (imparfait) → donc réel : « buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient » (2). Pourtant, règles imposée par le roi ce qui renforce le paradoxe : « ainsi l’avait établi Gargantua » (4). Négation restrictive introduit la seule règle (paradoxe) → « En leur règle n’était que cette clause » (4)

- « Fais ce que tu voudras » (5) → paradoxe, sorte de Carpe Diem, proche de l’absurde. Se moque de la vie des moines (le verbe « fait » est à l’impératif : allusion aux règles de la vie des moines, aux règles très complexes) → selon La Boétie, « le propre de l’humain est d’être libre » et être libre, c’est de « ne pas accepter d’obéir à qqun ». C’est une référence à St Augustin → « Aime & fait ce que tu veux » donc aime Dieu. Selon lui, il faut suivre ses désirs. Modification de la phrase (la volonté suit l’action) car « fait » avant « voudras » [≠ Fiat volunta tua → que ta volonté soit faite], donne un caractère plus profane, donc moins religieux, car il n’est pas question de Dieu à Thélème. Remarque : Thélème signifie « volonté » en grec →  abbaye du « bon vouloir ». Phrase écrite en italique et isolée au milieu pour qu’elle ressorte du texte.

- dévalorisation de la contrainte → il dévalorise la règle en l’associant à la soumission : « pour déposer et enfreindre ce joug de servitude » (9-10) et met en valeur la liberté, règle associée à la sujétion (vice ≠ vertueuses actions) → mise en valeur de l’opposition bien/mal

- Activités orientés vers le loisir (oisiveté) et non vers le travail : on retrouve une idée d’otium, le mot « travail » n’est employé qu’une fois : « travaillaient » (2) mais disparaît par la suite. Le mot manger ne réapparaît pas après « mangeaient » (2) : en revanche, le mot boire réapparaît : « buvaient » (2) ; « […] « Buvons » tous buvaient » → il est associé au loisir, car suivi de « jouaient » (12) et « divertir » (13). Tout se termine par la chasse (ref. aux oiseaux de chasse type faucon ect.). Multiplication des activités : énumération → « […] qui ne sut lire, écrire, chanter, jouer […] » (16-17) ce qui montre également la variété/le nombre de ces pratiques. Ils conversent (importance des bonnes conversations) car considérée comme un art : jeux de sonorité entre « faire » et « plaire » → « […] de faire tout ce qu’à un seul voyaient plaire » (11) car les activités sont sous le signe du plaisir.

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