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Economie chapitre 2

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Par   •  17 Janvier 2016  •  Cours  •  821 Mots (4 Pages)  •  918 Vues

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I RETOUR DANS LE MARBRE

On en est là, samedi matin à l’heure de l’after,  tous réunis à déposer des fleurs. Je sens  mon visage creusé par la stupeur et de grandes lunettes noires cachent mon regard hagard. Dans mon vestiaire réservé aux grands soirs, je me suis vêtue de noir avec la lourde impression de me trainer comme dans un cauchemar.

Pourtant, le lieu m’est  familier et  je savais que je l’y retrouverai.

Autour de moi, le silence de l’absence, des silhouettes déambulent.  Je retrouve certains visages  croisés et  vite oubliés. Dans  ce bal sans âmes,  je m’aperçois de la farce. Une farce sans attrape à  laquelle je me soumets en retrait.

C’est la première fois depuis des mois que je respire l’air de l’extérieur et je sens se déposer sur mes os la chaleur illusoire du soleil d’hiver.  Défaite de la société, je suis déconnectée, envoutée par le doux mensonge du monde des songes. Mes chimères sont devenues mes repères et la réalité a désormais un goût amer.  En marge je suis là, droite comme un i dans des habilles  trop larges. On décèle la supercherie de l’enfant jouant à être grand. De  l’extérieur c’est un moi déguisé. Le déguisement abimé que la société tente de m’imposer.  Ne vous fiez pas au masque, il est juste très bien collé, apposé de façon judicieuse pour vous tromper. A l’intérieur si vous fouillez, vous entrez dans la faille, glissez dans le gouffre de mon mal, touchez de près mes entrailles. Regardez comme ça saigne, le rouge à  recouvert l’espace, se sont mes larmes, l’arme de ma saignée, de ma difficulté à exister. La forme est si bien travaillée, esthétisée  à l’extreme pour pallier mon néant interne que mon âme devenue inerte. Ce poids des responsabilités  m’incombe.  

 Ce jour sonne comme le glas d’un temps passé, d’un moi usé. Lasse de ce que je suis devenue, je  porte en surface les stigmates de ma propre mystification.

Une illusion dans laquelle je me plais et me complais. « Détachée d’un moi personnel, je voulais m’inscrire dans l’éternel… » Mais à ce jeu de la postérité,  je me retrouve à déposer la couronne au gagnant. Celle ci, n’est pas d’or mais couverte de fleurs, rappelant par leur beauté éphémère la vacuité de sa destiné.

En apesanteur, il doit se sentir vainqueur. Pourtant depuis ma hauteur la mise en scène sincère est trahie par les pleurs grimaces et singés de ses flatteurs et ses détracteurs. En maitre, il trône dans le marbre. A flirter avec le scandale, son rencard se scelle aujourd’hui d’une pierre tombale.

Figé pour l’éternité il fait encore de l’esprit. Triptyque «  ne pas être, paraitre, disparaitre » rappel son épitaphe.

En mon être, se partage la tristesse et la colère.  Je l’envie   d’avoir gagné,  d’avoir avec tant de minutie « réussie son parie ».  Dans son au revoir,   rien n’a été laissé au hasard,  y compris son désespoir. Je regarde ce spectacle tel l’otage du destin. Seule l’assemblée venue l’honorer  peut remettre en question la perfection du scénario. La plupart sont des figurants, venus par attrait de la rétribution d’être vu et d’avoir bu. Dans les règles de son art, il a pensé à l’open bar. Une facilité que je lui retrouve pour solliciter de l’intérêt. Le résultat est à demi réussi, aucun ami, seulement des wanna be . J’ai moi même hésité à venir le saluer, abdiquée à la réalité de son sort.

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