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Composition de l'affaire Dreyfus

Dissertation : Composition de l'affaire Dreyfus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Février 2021  •  Dissertation  •  1 216 Mots (5 Pages)  •  2 169 Vues

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COMPOSITION AFFAIRE DREYFUS 

 

Le XIXème siècle, marqué notamment par la mise en place de la IIIème République en 1870, emboîte le pas à une liberté d’expression en progrès, défendu par la loi du 29 juillet 1881. La presse écrite devient alors un média de masse, rendu plus accessible par les lois Ferry de 1882 et 1886, qui garantissent un apprentissage de la lecture à tous. La presse a également permis l’émergence de l’opinion publique (point de vue défendu par la majorité), en favorisant la formation et l’expression de celle-ci. L’Affaire Dreyfus (1894-1906), qui va aujourd’hui être notre sujet d’étude, se place dans un contexte de tensions avec l’Allemagne, à qui la France a dû céder l’Alsace et la Moselle en 1871. De plus, c’est une période où l’antisémitisme et le nationalisme sont fortement présent dans la société française. Cette affaire, théâtre d’importantes manipulations, dissimulations et mensonges, va faire de la presse un contre-pouvoir du gouvernement en place. La presse va également apparaître comme la représentation de la nation, initiée par l’idée du reflètement de l’opinion publique dans celle-ci.   

On s’interrogera donc sur les liens qu’on entretenu la presse et l’opinion publique et leur influence dans le déroulement de l’Affaire Dreyfus.  

Nous étudierons alors dans un premier temps cette affaire militaire de son commencement à sa médiatisation, puis dans un second temps, son passage à une affaire d’Etat, en se focalisant notamment sur le célèbre article «J’accuse…!» de Zola et son dénouement final.  

 

Je vais donc tout d’abord présenter cette affaire militaire, en expliquant comme celle-ci à débuter et les conséquences de sa médiatisation.  

Comme dit précédemment, l’Affaire démarre dans une atmosphère propice à la haine de l’Empire d’Allemagne, sur fond d’un antisémitisme et d’un nationalisme très marqué dans les mentalités. Ainsi, lorsqu’un bordereau destiné à l’état-major allemand est découvert, Alfred Dreyfus, capitaine juif et alsaciens apparaît comme le parfait coupable. Il est alors accusé de traîtrise, et malgré l’inexistence de preuves de sa culpabilité, il est jugé au Conseil de Guerre.  Sous la pression de rapports mensongers et de preuves factices, tels que les études de graphologies erronées des trois experts en écritures (les sieurs Belhomme, Varinard et Couard), Dreyfus est jugé coupable de trahison en 1894, et suite à sa dégradation publique, il est envoyé au bagne en Guyane à vie.  

L’Affaire est médiatisée pour la première fois, au travers d’une caricature antisémite représentant la dégradation de Dreyfus. Elle fait la une de La Libre Parole (célèbre journal antisémite dirigé par Edouard Drumond) le 1er novembre 1894. C’est donc par le biais des médias que le public est informé de cette affaire. Les journaux de la presse d’opinion, qui possède une orientation politique visible, vont alors prendre parti, en publiant des caricatures et/ou des articles faisant part de leurs convictions. Au départ, l’écrasante majorité de la presse est anti-dreyfusarde, même si le frère d’Alfred Dreyfus fait publier des articles prônant son innocence (comme dans le Figaro). Il est soutenu par d’autres figures publique tel que Bernard Lazart, Clémenceau ou le colonel Picquart. C’est d’ailleurs lui qui va relever des indices permettant de reconnaître le véritable traître: le commandant Esterhazy. Malgré la pression des soutiens de Dreyfus, le Conseil de Guerre refusant de reconnaître cette erreur judiciaire, décide d’acquitter Esterhazy le 11 janvier 1898 et d’éloigner Picquart de l’affaire en le mutant en Tunisie.  

Ainsi, Dreyfus, accusé à tort des crimes du commandant Estherhazy, voit son affaire être fortement médiatisée, par une presse majoritairement antidreyfusarde. Cependant, le célèbre article dénonciateur de Zola va renverser le cours de l’affaire et diviser l’opinion publique.  

 

Alors que l’affaire était jusqu’à là resté dans le cadre militaire, elle devient une affaire sociétale, encouragé par le célèbre article «J’accuse…!» de Zola, qui va être à l’origine du dénouement plus juste de l’Affaire.  

Emile Zola, célèbre romancier et nouvelliste du XIXème siècle va s’élever contre l’injustice flagrante du verdict du procès d’Estherhazy. Ainsi, le 13 janvier 1898, il publie son article «J’accuse…!» dans le quotidien l’Aurore. Dans cette lettre ouverte adressé au Président de la République, il dénonce sur 6 colonnes les mensonges et les manipulations de l’Armée et de la Justice, ainsi que les campagnes de presse menées contre Dreyfus. Il dénonce notamment les bureaux de guerre, qui ont selon lui manipulé l’opinion publique à travers plusieurs journaux, et les premier et second conseil de guerre, coupable d’avoir violé le droit et couvert cette illégalité, en acquittant sciemment le véritable coupable.  Zola sait parfaitement qu’en publiant «J’accuse…!», il va à l’encontre des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation.Cependant, cet acte est volontaire, car il est conscient que celui-ci permettra de mettre en lumière l’injustice autour de l’affaire.Il dit même publiquement « Mon procès n’est qu’une occasion de dérouler l’affaire en pleine lumière.» Pourlui, le peuple doit être informé de la vérité. À la suite de la publicationde « J’accuse…!»,il sera bienjugépour diffamation.Coupable, il sera condamné à 3 mois de prison et à une amende de 3000 francs, qui le poussera à s’exiler à Londres en 1898. 

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