Évolution du marché du luxe

I. L’évolution du marché du luxe

a. Une segmentation de plus en plus prononcée

Le luxe est un concept assez flou, on pourrait le définir comme un mode de vie qui est caractérisé par des dépenses onéreuses. Les produits ou services de luxe sont de haute qualité avec un marché très ciblé de faible diffusion. Ces produits, ne répondent pas à un besoin immédiat, ils s’opposent à ce qui est utilitaire. Le luxe joue particulièrement un rôle social.

On peut noter 3 types de luxe :

• Le classique qui met en avant la tradition et l’ancienneté

• Le contemporain qui met en avant la modernité et sa volonté d’être en rupture avec le passé

• Le moderne qui allie l’artisanat, le savoir-faire et une image de marque ancrée dans son temps

Selon le comité Colbert qui rassemble soixante quinze maisons de luxe, le luxe peut se résumer en quelques mots : l’alliance de la tradition et de la modernité, du savoir-faire et de la création, de l’histoire et de l’innovation. La tradition parce que le luxe est ancrée dans le temps et la durée et il renvoie automatiquement à une culture, une histoire. Un savoir-faire qui est authentique et rend chaque marque unique. L’excellence pour la rareté et la noblesse des matières qui sont souvent utilisées mais aussi la qualité ultime du produit de luxe. L’innovation qui provient de sa créativité remarquable.

Jean Claude ROUSTANT quant à lui, définit le luxe comme une part de la stratification sociale. En effet, suite à la révolution française, on assiste à la perte de la notion de hiérarchie qu’avait instauré la monarchie. C’est pourquoi il a fallu recrée une nouvelle stratification sociale qui s’est faite grâce au luxe qui n’est autre qu’une réponse à une prépondérance pécuniaire d’une minorité de la population.

Omis le fait que le luxe soit onéreux et joue un rôle social important, quels sont les autres critères qui le caractérisent ?

b. Qu’est qui définit l’industrie du luxe ?

Selon Jean Claude ROUSTANT, on peut caractérisé le luxe en 4 mots : relatif – subjectif –universel - éternel.

• Relatif

Le luxe se doit d’être relatif afin de conserver sa notion de rêve. En effet, d’un individu à l’autre, la notion du luxe sera différente.

• Subjectif

Le luxe est essentiellement basé sur la subjectivité dans le sens où ses valeurs ne peuvent être réellement mesurées. Le luxe est par définition l’excellence, et il n’a pas besoin de le démontrer.

• Universel

La majeure partie des marques de luxe est connue mondialement et comme peut l’expliquer Monsieur KAPFERER, le luxe est international.

• Eternel

Le luxe ne se démode pas à raison de la maintenance d’un politique de prix élevé permettant de conserver intemporellement la sacralité du produit. Et comme le disait Jean-Louis DUMAS : « Le luxe c’est créer un rêve qui perdure ».

A cela, nous pouvons rajouter :

• La visibilité de la marque ou de la maison

• L’aboutissement ou performance

• La temporalité ou référence culturelle

c. Le marché du Luxe

Le luxe existe depuis que l’Homme a hiérarchisé ses relations. Dans ce dossier, on ne fera référence qu’au luxe émergé à partir de la révolution industrielle et qui répondra rapidement aux impératifs concurrentiels liés à la mondialisation.

En effet, durant l’entre deux guerre on voit émerger entre autre les premières maisons de hautes Coutures un impératif de production va alors débuter et s’accentuer durant l’après-guerre avec la consommation de masse.

Comme nous l’explique Sébastien GIRARD travaillant à l’Institut Français de la Mode, de nombreuses marques de luxe vont se diversifier afin de répondre à la concurrence. Cependant afin de développer leurs nouvelles activités, ces entreprises à l’origine familiale vont se regrouper sous forme de groupes mondiaux afin de concentrer leur capacité d’investissement.

1. Les leaders du luxe se confirment d’années en années malgré la crise

Depuis l’institution de la notion du luxe en Europe durant la révolution industrielles, les maisons et les marques se définissant comme luxueuses ont dû développer des stratégies de concentrations afin de rester compétitives sur le marché.

Cette stratégie de concentration leur a permis de diminuer leurs coûts de production grâce à des économies d’échelle dans la production, la communication ou encore l’optimisation des locaux.

Cependant parmi les grands groupes certains se démarquent d’un point de vue national et international comme le groupe LVMH et Kering (anciennement Pinault Printemps la Redoute) comme nous le montre le classement ci-dessous.

Tableau sur le classement des 10 grands groupes mondiaux dans le luxe :

Rang Entreprise Pays Chiffre d’affaires (en milliards de $)

1 LVMH France 34.2

2 Kering France 23.1

3 Richemont SA Suisse 9.1

4 Swatch Group Suisse 7.3

5 Coach Inc Etats-Unis 4.1

6 Signet Jewelers Royaume-Uni 3.7

7 Tiffany & Co Etats-Unis 3.6

8 Hermès France 3.4

9 Prada Italie 3.3

10 Rolex Italie 3.3

L’exemple LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy) :

LVMH est créé suite au rapprochement entre les deux marques Louis Vuitton et Moët Hennessy en 1987. Le groupe est actuellement dirigé par M. Bernard Arnaud et est classé

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