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Écriture d'invention

Discours : Écriture d'invention. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Février 2019  •  Discours  •  921 Mots (4 Pages)  •  347 Vues

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[Jamais les Alonso n’avaient aussi bien mangé que ce soir d’été, le fils ainé Nolan venait d’être promu Directeur financier sa mère avait donc préparé un repas auquel étaient invités des proches de Nolan et de la famille.]

On apportait fièrement les plats , les spécialités régionales défilaient en si grand nombre qu’on avait peur qu’il puisse manquer de la place sur la table, présentées une à une par la grand-mère bedonnante comme pour rappeler ses origines provinciales. Des gros bracelets de perles pendait sur son poignet qu’elle tendait pour désigner les plats, frêle et long, fripé et asséché par le temps. Sourde comme un pot, pour lui demander le sel il fallait crier, et, Bon Dieu, que ces mouvements étaient lents ! De l’autre bout de la longue table en plastiques blanche le père Alonso se plaignait du vacarme et tandis qu’on allumait les guirlandes, il attaquait les tapenades avec une certaine appréhension ; il disposait peu de ce mélange noirâtre sur son pain, ses gestes nerveux le trahissait , révélant derrière cet homme d’une haute stature et un corps assez corpulent, un dégoût profond pour les bizarreries méditerranéennes. Sa voix sifflante et autoritaire ordonnait à ce qu’on allume les bougies de citronnelles afin de chasser les indésirables. La jeune Céline qui ne parlait pas, se remplissait l’estomac, choisissant avec une précaution de munitionnettes, ses bouchées car elle n’aimait pas les anchois et les recherchait afin de les écarter et de les étendre sur le bord de son assiette en porcelaine. Martin un ami de Nolan, échangeait des regards furtifs et tendres à Céline assise en face de lui, encore imberbe pour de mystérieuses raisons, il s’empressait à la venue de la bouillabaisse, de dévorer le plat. Il parlait en même temps du travail et de ses conquêtes, cependant distrait, sans doutes par l’envie oppressante d’attaquer ses cuillerées de ce gracieux plat constitué de rascasse rouge, de légumes et de congres. Les quelques crevettes décortiquées et baignantes, fragiles, dans le liquide rougeâtre due aux tomates. Un peu gêné de paraître brute devant Céline, cousine de son ami, il s’excusa puis s’essuya la commissure avec le coin de la nappe.

Nolan regardant ce spectacle silencieux ne pouvait s’empêcher de pouffer, il se réjouissait de les voir ainsi s’imaginant aussitôt leur mariage, somptueux et romantique, où les glas des cloches annoncerait cette union éternelle. Fin comme un clou, la chemise qu’il portait ne lui allait pas. D’ailleurs il se retroussait  sans cesse les manches, on pouvait alors apercevoir la multitudes de tâches de sauces qui avaient encerclé son bras, et une fois retroussées, on avait la vue sur toutes les piqûres des indésirables, rouges et prêtes à exploser.

Marine , née parisienne, n’avait pourtant rien pour être considérer comme telle. C’était la copine de Nolan et bien qu’elle était bavarde ce ne fut la raison principal a un tel engouement sur cette héroïne. Non, cette bonne femme ne pouvait être que la descendante directe de Napoléon, dotée d’un charisme inouï et de beaux cheveux blonds, elle attirait les foules et faisait de grands gestes. Toute l’attention était rivé sur elle ainsi que sa poitrine -ce qui  était un détail notable- , que même Nolan fut vite oublié quoique lui aussi absorbé par les récits de sa promise. Elle avait su comment rendre intéressante la roquette et délicieux les farcis, pas très appréciés au départ par les convives. Ainsi, si Marine n’avait pas sauvé les farcis on les aurait aux enfants qui eux mangent tout apparemment. Il restait dans les corbeilles en osier des morceaux de pains qu’ils redécoupaient à leur guise en plus petits morceaux, tout aussi croustillants et chauds comme si on les avait rapidement éloignés du four brûlant. Ils les trempaient vigoureusement dans le ragoût et s’en donnaient à cœur-joie, considérant leur acte comme un nouveau jeu, sous les regards attendris de leur géniteurs. Quand les olives arrivèrent, les jumeaux Lamarque s’emplissaient la bouche de projectiles ne laissant que des noyaux citronnés attendant d’être chargés dans leur bouche, cela leur causa ce nouvel air bouffi et leur joues joufflues et rosées. Sur le moment, le vaste jardin était jonché de noyaux et racines déterrés, si bien qu’on eut cru qu’il s’agissait d’un champ de bataille, où les obus, enduis de salive devaient toucher les autres rejetons.

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