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Verbatim d'une relation d'aide

Étude de cas : Verbatim d'une relation d'aide. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2016  •  Étude de cas  •  1 683 Mots (7 Pages)  •  3 799 Vues

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Mon entrevue de relation d’aide de soutien sous forme de verbatim est un dialogue téléphonique entre une  éducatrice spécialisée et une mère de famille qui se voit confronté à la dure réalité de la mutilation volontaire chez l’adolescent. Caroline elle mère de deux enfants âgés de 15 et 8 ans. Elle est esthéticienne depuis maintenant 4 ans et habite dans un petit quartier tranquille danun village de Situé au Lac-Saint-Jean. Cette entrevue vous fera découvrir l’impuissance d’une femme devant une problématique encore très méconnue et trop souvent stigmatisée: L’AUTOMUTILATION

Mardi 15 décembre 2015, je reçois un appel, c’est ma sœur Caroline, qui demande à me parler…

  • P: Bonjour Caroline! Ça va bien?
  • C: Non, j’ai un petit souci, je dois te demander conseil. Est-ce que je te dérange?
  • P: Bien sûr que non, je t’écoute. Dis-moi ce qui ne va pas?
  • C: Je te demande conseil, car c’est un sujet un peu particulier et je ne suis pas très à l’aise avec celui-ci.
  • P: Je ne sais toujours pas ce qui te tracasse, mais effectivement, tu sembles désemparée et très nerveuse.
  • C: Es-tu à l’aise avec l’automutilation?
  • P: Oui, je suis à l’aise et s’il y a des réponses à tes questions que je ne peux répondre je chercherai les informations manquantes.
  • C: Parfait! Ne t’en fais pas! Ce n’est pas ma fille qui se blesse volontairement, mais plutôt Carla, son amie!
  • P: Je suis soulagé que ce ne soit pas ta fille, mais triste pour Carla!
  • C: Tu connais Carla, c’est son amie d’enfance!
  • P: Oui, celle qui habite devant chez toi.
  • C: Oui!
  • P: Mais ta fille n’avait plus de contact avec elle, elles ont recommencé à se fréquenter?
  • C: C’est ça le problème, elles se sont vues et elle est venue coucher à la maison la semaine dernière et dans un élan de confession elle lui a montré ses bras mutilés.
  • P: Que lui a-t-elle dit?
  • C: Quand elle se mutile, elle a beaucoup moins de souffrance.
  • P: Qu’est-ce que ta fille  a répondue?
  • C: Elle a crié! Tu as essayé de te suicider… Elle ne connaît pas ça la mutilation corporelle, c’était nouveau pour elle.
  • P: Attend un peu, j’ai besoin de précision.
  • C: OK!
  • P: Tu me dis qu’elle lui a montré ses bras et qu’elles ne s’étaient pas vues depuis longtemps! Combien de temps?
  • C: À vrai dire, elles ne vont plus à la même école, elles se voient une fois par mois.
  • P: Donc, elles se voient encore un peu?
  • C: Oui! mais pas souvent, ma fille et elles ont des amoureux et elles n’ont plus autant de temps à se consacrer.
  • P: Carla a un petit ami de cœur depuis longtemps?
  • C: Depuis un certain temps, je ne sais pas combien exactement. Ma fille m’a dit qu’elle se fait du mal quand elle se dispute avec lui «entre autres»
  • P: Et «entre autres», sous-entend quoi?
  • C: Sa mère est particulière, très particulière tu comprend!
  • P: Particulière en quoi? Sois plus précise, je ne comprends pas.
  • C: Elle ne s’occupe pas d’elle et de son frère
  • P: Elle a un frère de quel âge?
  • C: Il sera au secondaire l’an prochain. Et lui même il dit qu’il a hâte de s’en aller de là!
  • P: Est-ce qu’il te la dit à toi?
  • C: Non! c’est ma filole qui me l’a dit
  • P: D’accord
  • C: Sa mère, je la connais et elle parle de tout le monde, c’est une langue de vipère. C’est une femme très axée sur les apparences, elle potine de tout ce qui se passe dans le quartier et elle n’est même pas capable de voir les marques sur les bras de sa fille, c’est triste, mais elle ne prend pas soin d’elle.
  • P: Tu crois qu’elle devrait voir les marques.
  • C: Bien sûr que oui! Tu ne verrais pas les marques sur les bras de ta fille toi?.

SILENCE

  • C: Son amoureux aussi devrait les voir, elle se déshabille devant lui pour avoir des relations sexuelles, il doit bien les voir franchement!
  • P: Peut-être qu’elle lui demande de fermer les lumières parcequ’elle est complexée par son corps ou qu’elle est gênée!
  • C: Oui! peut-être!
  • C: Moi, si c’était ma fille qui avait des marques sur les bras je les verrais!
  • P: Donc, tu reproches à la mère de ne pas voir les cicatrices sur les bras de sa fille!
  • C: Oui! Si elle s’occupait d’elle au lieu de parler de tout le monde…

LONG SILENCE

  • C: Tu ne la connais pas! Elle est tellement…

SILENCE

  • C: C’était mon commentaire du jour… RIRE

SILENCE

  • C: Je la déteste tellement!
  • P: Alors maintenant que veux-tu faire?
  • C: J’avais pensé parler à la petite.
  • P: Est-ce que Carla a parlé à une l’intervenante de son école?
  • C: Non, une histoire semblable est arrivée dernièrement et les jeunes filles sont allées voir la travailleuse sociale en lui demandant de ne pas en parler et ils ont quand même appelé la jeune fille dans sa classe pour lui demander des explications. Les jeunes ne leur font plus confiance.
  • P: Avec raison!
  • P:Dis-moi Caroline, selon toi est-ce que la petite est en danger?
  • C: Que veux-tu dire?
  • P:Est-ce qu’elle a nommé qu’elle voulait en finir avec la vie?
  • C: Non!
  • P: Est-ce que ses blessures sont à un point grave qu’elle nécessite une hospitalisation?
  • C: Non!
  • P: Est-ce que la jeune fille qui se blesse a demandé à ta fille de ne pas en parler?
  • C: Je ne sais pas, mais sûrement que non! Elle parle très peu aux adultes.  
  • P: Elle ne fait pas confiance aux adultes?
  • C: À part à moi, quand elle était petite je réussissais à la faire parler, elle était mieux chez nous que dans sa propre maison.
  • P: Si je te donne les informations que tu désires obtenir et quelques notions de base te sentiras-tu apte à donner le soutien à cette jeune fille.
  • C: Peut-être!
  • P: Si tu t’impliques dans cette aventure, selon toi, ta relation avec elle et avec ses parents sera-t-elle brisée ou modifiée?
  • C: Je ne vois pas souvent Carla, je n’ai pas vraiment de contact avec ses parents, je ne peux pas sentir sa mère!

SILENCE

  • P: Connais-tu l’accueil psychosocial du CLSC?
  • C: Un peu, je vois ou tu veux en venir! Je devrais aller là avec elle?
  • P: Je voyais plus ta fille donner les informations à Carla, car elle est selon moi, la mieux placée pour intervenir directement avec son amie. Qu’en penses-tu?
  • C: Peut-être!
  • P: Tu pourrais aller chercher les informations et accompagner ta fille dans son cheminement.
  • C: De toute façon peut-être qu’elle ne lui en reparlera plus.
  • P: Je te suggère quand même de faire un suivi et tu pourrais laisser les coordonnées du CLSC à ta fille pour être prête si l’occasion se représente.
  • C: Je te remercie de m’avoir écouté, je vais voir ce que je ferai dans les prochains jours…
  • P: Tu as pris la bonne décision d’en parler avant d’agir, si tu as besoin d’informations n’hésite pas à m’appeler. Avant de terminer, je peux aussi t’envoyer toute ma documentation sur un de mes travaux de l’automutilation pour ta fille, elle apprendra beaucoup sur le sujet et elle aura des connaissances supplémentaires sur la problématique.
  • C: Moi aussi je vais lire ta documentation, ça m’intéresse, merci, ma sœur!
  • P: Au plaisir! Redonnes-moi des nouvelles!

ANALYSE CONSTRUCTIVE

1.    L’aidant a établi un lien de confiance avec l’aidée.

L’intervenante établit un lien de confiance quand Caroline demande si elle est occupée et qu’elle lui répond qu’elle a du temps pour elle. Elle lui fait comprendre de sa disponibilité et de sa condition favorable à l’écoute. L’intervenante étant la sœur de Caroline, sait qu’elle peut avoir confiance en elle et qu’elle sera honnête et sincère.

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