Synthèse de documents, "goûter la lenteur"

EXERCICE DE SYNTHESE DE DOCUMENTS, « Goûter la lenteur » « Nous déclarons que la splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle : la beauté de la vitesse ». Le corpus étudié ici va précisément à contre-courant de cette déclaration tonitruante du chef de file du futurisme Filippo Tommaso Marinetti en cela qu’il a pour sujet le goût de la lenteur. Dans un article intitulé « Tout va trop vite ! Et si on ralentissait ? », écrit pour Prisma Media et daté du 28/12/2013, Ève Ysern revient sur la genèse du mouvement Slow et certaines de ses déclinaisons tout en détaillant les vertus de la lenteur au travail. Dans un autre article, « Éloge de la lenteur », signé cette fois Frédérique Doyon et paru dans Le Devoir le 22/07/2004, l’auteure prolonge cette réflexion sur l’extension du mouvement Slow et sur sa philosophie salvatrice. Sylvain Tesson, quant à lui, dans Sur les chemins noirs (2016), évoque les raisons l’ayant conduit à arpenter longuement les petits sentiers de la France rurale. Enfin une photographie d’É. Boulimié datée du 24 mai 2012, Personne pratiquant du yoga dans un jardin public de Bordeaux, clôt ce dossier sur l’image d’un yogi en pleine méditation. Dos à l’objectif, il est assis sur une large pelouse où personne d’autre n’est visible. En quoi est-il nécessaire de ralentir le rythme de nos vies ? Nous présenterons d’abord le mouvement Slow et les valeurs qui lui sont attachées. Nous verrons ensuite quels rapports celui-ci est susceptible d’entretenir avec notre modernité et selon quelle représentation de la lenteur.

Le mouvement Slow est un phénomène à la fois relativement récent et varié. È. Ysern rappelle ainsi que le Slow Food, à l’origine du mouvement, est né en Italie dans les années 1980. Ceci en réaction contre les fast food et la « malbouffe » et afin de promouvoir de bonnes habitudes alimentaires et de défendre les traditions culinaires. Mais le mouvement s’est, depuis, diversifié. Le Slow s’applique désormais aussi bien à la manière de consommer de l’alcool qu’à la sexualité. F. Doyon évoque encore ces « villes lentes » dans lesquelles la philosophie revendiquée est qu’il est mieux de prendre son temps. De fait, de multiples tendances relèvent aujourd’hui de cette philosophie. La photographie d’É. Bouloumié illustre précisément celle du yoga. Quant au choix de S. Tesson de parcourir les « chemins noirs » des campagnes françaises, il est une autre manifestation singulière de ce courant par ailleurs de plus en plus général.

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