Suite du «Veston Ensorcelé» de Dino Buzatti

De nombreuses années étaient passées depuis que je m'étais débarrassé du veston diabolique, sans que le moindre signe du tailleur, ou d'un quelconque messager ne se fasse entendre.

Le retour à la vie normale, modeste, m'avait, il est vrai été difficile, cependant je commençais petit à petit à redécouvrir les plaisirs simples de la vie, les petits bonheurs du quotidien... Mais bien malheureusement, je ne pouvais échapper à mon destin, je le savais, je devrais un jour où l'autre répondre de mes actes devant le plus terrible des juges, je devrais un jour où l'autre payer la note d'un bonheur éphémère... Et c'est avec cette certitude, que chaque soir, je me couchais la boule au ventre et le corps humide, que chaque matin, je me levais en remerciant le ciel d’avoir une fois encore pu apercevoir la lumière du jour.

Comme je le savais, mon destin devait me rattraper, il m'avait d'ailleurs déjà laissé un bien large répit, mais ce matin là, je sus dès l'instant où j'ouvris les yeux que l'heure du verdict avait sonnée… Je me trouvais dans une pièce sombre et exiguë, où régnait une atmosphère oppressante. Se trouvaient dessinés sur les murs, avec ce qui semblait être du… sang, des centaines de milliers de symboles sataniques en tout genre, les murs étaient à peine visible sous toutes les couches de « peinture » rouge.

Soudain, un homme de petite taille, le visage pâle et le dos couvert d'une longue cape noir entra dans la pièce, il me sourit et je reconnus alors le tailleur, mais à l'instant même où je le reconnus, il se métamorphosa en un gigantesque démon de feu et de lave : le Diable en personne se trouvait devant moi. Il eut un sinistre rire sarcastique puis m’adressa la parole d'un air plein de fourberie :

- Vous êtes homme intelligent, aussi, vous saviez que je ne tarderais pas à venir chercher ma note, me trompais-je ?

- Non, en effet, je commençais d'ailleurs à trouver le temps long, dis-je d'un air plus assuré que je ne l'étais en réalité.

- Ah ! Ah ! Ah ! S'éclaffa-t-il, Vous vous êtes enhardi mon cher, et c'est pour cela que j'ai une proposition à vous faire… dit-il en souriant.

Bien que je préférais mourir plutôt que de repasser un pacte avec cet homme, une curiosité inhumaine vint me pousser à lui demander d'en savoir plus :

- Je vous écoute, lançais-je presque contre ma volonté

Il eut un regard de satisfaction comme s'il pensait avoir gagné la partie :

- Excellent… Comme vous l'avez certainement deviné ce que je viens chercher aujourd’hui n'est nullement un vulgaire billet, je viens chercher votre âme, que vous m'avais si généreusement offerte en échange d'un certain veston, il marqua un pause de satisfaction.

Je serrais les dents pour m'empêcher de récriminer et m'éviter une mort immédiate, il reprit :

- Bien, je vous propose aujourd’hui un échange de bon procédé, je laisse votre âme mauvaise dans votre enveloppe charnelle mais vous devez jurer de la mettre à mon service pour l'éternité, c’est-à-dire, aller de part

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