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Pensée de Démocrite

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Par   •  17 Avril 2013  •  Dissertation  •  10 498 Mots (42 Pages)  •  791 Vues

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Dissertation n°1 : MPSI, MP et PSI

"Pour persuader, souvent la parole a plus de poids que l'or".

Vous discuterez cette pensée de Démocrite, à la lumière de vos connaissances liées au thème, et en vous référant autant que faire se peut aux oeuvres du programme.

Résumés

Résumé n° 1 : MP et PSI

Résumez le texte suivant en 100 mots (plus ou moins 10%)

"Nous sommes dans une situation étrange : alors que la persuasion est partout, que ses procédés nous assaillent de toute part, élèves et étudiants ne sont préparés ni à la pratiquer ni à la décoder. Malgré la volonté de quelques enseignants et la ténacité de quelques chercheurs en communication, il n'y a nulle part de véritable programme de sensibilisation à l'argumentation, c'est-à-dire à un convaincre non manipulatoire.

À cause de ce vide relatif, on a vu proliférer ces dernières années, dans le monde de l'entreprise, de la communication, ainsi que dans l'immense marché que constitue la « recherche de l'épanouissement personnel », de multiples « théories », souvent vendues à prix d'or, qui justifient « scientifiquement » l'instrumentalisation et la manipulation d'autrui comme mode d'être en société.

Car le XXe siècle est témoin d'un paradoxe qui a été peu souligné jusqu'à présent. D'un côté on a vu se développer d'une manière qui n'a pas de précédent, toutes sortes de pratiques de la persuasion. Les batailles idéologiques se sont succédé par vagues, mobilisant des foules immenses. Les ressources de la propagande, de la désinformation, de la manipulation psychologique ont été massivement utilisées tout au long de ce siècle, en période de guerre comme en période de paix. Même la progression mondiale, à l'heure actuelle, du libéralisme constitue, sous des formes nouvelles, un immense enjeu de persuasion. Le développement du secteur marchand, lui aussi sans précédent, se nourrit de l'emprise majeure de la publicité sur les consciences, vaste entreprise de conviction peu regardante sur les moyens.

D'un autre côté, malgré cette présence massive, la parole pour convaincre se déploie dans un vide presque total de réflexion, d'enseignement, de culture, et pour tout dire, d'éthique. Il n'y a pas de véritable « culture du convaincre » à la mesure d'une civilisation qui ne cherche plus dans les normes du passé et de la tradition les raisons de son destin.

La conséquence de ce paradoxe est que l'exercice de la parole, presque uniquement soumis à la règle de l'efficacité, décline au profit de ses formes les plus manipulatoires.

On peut se demander si nous n'assistons pas à un véritable déclin de la parole et de la fonction qu'elle remplit dans le progrès de la civilisation. D'autres périodes de l'histoire humaine ont connu un tel déclin. Après cinq siècles de République durant lesquels s'était formée, dans la continuation de l'esprit démocratique athénien, une culture du débat politique, l'historien romain Tacite se demande, dans un texte écrit aux alentours de l'an 80 (après J.-C.), si celle-ci n'est pas en train de disparaître sous ses yeux. « Aujourd'hui, écrit-il, il faut faire court : fini le temps où les orateurs pouvaient s'exprimer librement devant un public attentif et qui prend part aux débats. » « Aujourd'hui, dit-il encore, la culture des orateurs, qui avait nourri la République, ne sert plus à rien : l'Empire s'impose et avec lui la démocratie de la parole disparaît. » Tacite voit dans l'esthétisation du discours - et la naissance d'un genre, la littérature - la conséquence de cette fin d'une époque inaugurée par Athènes. Il évoque aussi les jeux du cirque, devenus unique sujet de conversation « même dans les écoles de rhétorique ».

En restant prudent sur la comparaison, ne vivons-nous pas une période équivalente, où la parole est tout aussi malmenée ? Aujourd'hui aussi, il faut faire court : le « clip » est devenu l'unité de mesure du discours. Le débat vivant est remplacé par des procédures manipulatoires au service le plus souvent d'une pensée unique à l'échelle mondiale. Les nouveaux jeux du cirque, le spectacle télévisuel multi-chaînes, sont l'unique sujet de conversation. Mesure-t-on les conséquences sur une société où l'on ne parle plus que de choses que l'on n'a pas vécues, sinon par procuration virtuelle ?

Le premier signe, mais pas le plus visible, du déclin de la parole est la tentative de restriction du champ où elle s'applique. Qu'est-ce qui est discutable, qu'est-ce qui relève d'un choix collectif ? La gigantesque bataille idéologique qui a pour objet d'imposer le libéralisme à l'échelle mondiale a comme caractéristique de se mener sur un mode manipulatoire. Loin de se présenter comme un choix possible, discutable dans l'espace public, le libéralisme se présente comme une « évolution naturelle », une « loi » à laquelle nous serions soumis. La parole est dessaisie de sa possibilité d'intervention, et l'essentiel de ce qui nous arrive est présenté comme non discutable, échappant à la parole. […]

Lutter contre le déclin de la parole passe par tout ce qui permet de rendre discutable notre destin commun, par le refus de la météorologisation du politique et de l'assimilation sémantique, si répandue, du chômage à une sorte d'anticyclone des Açores, c'est-à-dire à un phénomène sur lequel nous n'aurions aucune prise."

Philippe Breton, "Le déclin de la parole", Le Monde diplomatique, mars 1997.

Corrigé proposé :

Nous assistons aujourd'hui à un phénomène paradoxal. Tandis que la / parole utilisée à des fins de persuasion est omniprésente, nous / ne cultivons plus l'art de la parole argumentative. Or, / seul celui-ci serait à même d'endiguer l'usage / manipulatoire de la parole, dont nous sommes les victimes.

Ce / véritable "déclin de la parole", dont l'une des caractéristiques / est l'impératif de brièveté, ne correspond-il pas au / phénomène que dénonçait déjà Tacite en son temps ?

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