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«Mémoire pure et mémoire habitude » de H. Bergson

Compte rendu : «Mémoire pure et mémoire habitude » de H. Bergson. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Mai 2022  •  Compte rendu  •  1 661 Mots (7 Pages)  •  412 Vues

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Commentaire de Texte : «Mémoire pure et mémoire habitude » de H. Bergson

        Les êtres humains sont naturellement attirés par ce qu’ils ne comprennent pas, les concepts qui dépasse les humains tels que la spiritualité, l’art, l’infini, la religion, la vie et la mort ont longtemps fascinés ces derniers. Mais parmi ces concepts, un se démarque particulièrement, le temps. En effet, ce concept à été défini et redéfini à travers l’histoire car extrêmement complexe et difficile à manipuler, utiliser et démontrer tant scientifiquement que philosophiquement. Dans le texte que nous allons étudier, «Mémoire pure et mémoire habitude » de H. Bergson, issu de Matière et mémoire, 1896, Bergson tisse un lien entre le temps et sa perception et la conscience. Pour cela, il va distinguer deux types de mémoire : la mémoire-habitude, utile à l’action, et la mémoire intégrale qui détient l’ensemble de notre passé. Bergson pose le problème suivant : dans quel mesure notre mémoire intégrale est elle compatible avec notre capacité à l’action ? Pour répondre à ce problème il soutient la thèse selon laquelle nous n’avons pas directement accès à notre mémoire intégrale parce que nous sommes d’abord orientés par l’action dans la vie ordinaire, de tout les jours. Néanmoins, la mémoire habitude est la preuve de la mémoire intégrale. Tout d’abord, nous définirons les termes mémoire habitude et mémoire intégrale, ensuite nous étudierons comment ses deux types de mémoires intéragissent entre elles et enfin nous verrons quelle est la qualité d’un homme d’action.

        

        Premièrement, dans le premier paragraphe, Bergson va tâcher de définir la mémoire-habitude : « La conscience éclaire donc de sa lueur, à tout moment, cette partie immédiate du passé qui, penchée sur l’avenir, travaille à le réaliser et à se l’adjoindre. » Le passé proche, immédiat, doit être utilisable et analysable pour la prévision, pour la préparation de l’action future. Bergson définit donc d’abord une conscience concrète, pragmatique. « Uniquement préoccupée de déterminer ainsi un avenir indéterminé, elle pourra répandre un peu de sa lumière sur ceux de nos états plus reculés dans le passé qui s’organiseraient utilement avec notre état présent, c’est-à-dire avec notre passé immédiat ; le reste demeure obscur. » La mémoire-habitude sélectionne les souvenirs qui sont utiles à l’action. C’est là même l’opération de sélection qui permets de s’adapter à son environnement. « C’est dans cette partie éclairée de notre histoire que nous restons placés, en vertu de la loi fondamentale de la vie, qui est une loi d’action : de là la difficulté que nous éprouvons à concevoir des souvenirs qui se conserveraient dans l’ombre. » La loi fondamentale de la vie, la loi de l’action nous empêche d’accéder à des souvenirs enfouies dans les ténèbres de notre esprit car cette loi est une loi sélective. Cependant, ces ténèbres, qui sont bien là, sont notre mémoire intégrale, la totalité de notre passé conservée et présente dans chacun de nos états de conscience. « Notre répugnance à admettre la survivance intégrale du passé tient donc à l’orientation même de notre vie psychologique, véritable déroulement d’états où nous avons intérêt à regarder ce qui se déroule, et non pas ce qui est entièrement déroulé. » Nous ne voulons pas admettre l’existence de la mémoire intégrale, et donc la possibilité d’y accéder, puisque notre conscience et le plus souvent tournée vers l’action.

        

        Après cela, dans un second paragraphe, il explique le concept de mémoire intégrale plus précisément : « Mais si nous ne percevons jamais autre chose que notre passé immédiat, si notre conscience du présent est déjà mémoire, les deux termes que nous avions séparés d’abord vont se souder intimement ensemble. Envisagé de ce nouveau point de vue, en effet, notre corps n’est point autre chose que la partie invariablement renaissante de notre représentation, la partie toujours présente, ou plutôt celle qui vient à tout moment de passer. Image lui-même, ce corps ne peut emmagasiner les images, puisqu’il fait partie des images ; et c’est pourquoi l’entreprise est chimérique de vouloir localiser les perceptions passées, ou même présentes, dans le cerveau : elles ne sont pas en lui ; c’est lui qui est en elles. » Comme l’enveloppe qui contient une lettre bien plus puissante qu’elle, le corps ne fait que contenir l’esprit, il n’est pas l’esprit. L’action est possible, mais l’esprit ne se limite pas qu’à l’action. Lorsqu’on observe le cerveau en mouvement, nous apercevons ce qui est propre à l’action, mais pas la mémoire intégrale, qui, elle, est propre à l’esprit. « Mais cette image toute particulière, qui persiste au milieu des autres et que j’appelle mon corps, constitue à chaque instant, comme nous le disions, une coupe transversale de l’universel devenir. C’est donc le lieu de passage des mouvements reçus et renvoyés, le trait d’union entre les choses qui agissent sur moi et les choses sur lesquelles j’agis, le siège, en un mot, des phénomènes sensori-moteurs. » Le sensori-moteur est la capacité sensible, qui relève des sens. Ici encore, Bergson démontre que l’esprit est plus grand que le corps car ce dernier se limite à l’action et au sensible, ce qui n’est pas le cas du premier.

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