Mon plaidoyer contre l’homophobie

Mon plaidoyer contre l’homophobie

Janvier 1750, le dernier bûcher de Sodom, deux hommes sont brûlés sur la place de Grève en plein Paris car ils s’étaient embrassés. En mars 1934, début des rafles d’homosexuels en Allemagne. 18 juillet 1960, sous De Gaule, l’homosexualité est classée comme fléau social. 8 mars 2021, trois agresseurs tuent un homme à Beveren parce qu’il était homosexuel. Est-ce que le fait d’être homosexuel justifie la mort d’un homme ou d’une femme ? Qu’est-ce qui a changé en matière d’acceptation des homosexuels depuis toutes ces années, alors que l’on sait qu’aujourd’hui du fait de son homosexualité, un homme ou une femme se fera agresser au moins une fois dans sa vie.  

Tout d’abord, je voudrais que vous vous posiez une question. Est-il légitime d’imposer ses convictions, ses principes à n’importe quel prix, sous prétexte que l’on pense avoir raison. Les homophobes sont révoltés lorsqu’ils croisent une personne de la communauté LGBT.  Quelle est la chose la plus révoltante ? Qu’un jeune homosexuel ne soit même pas étonné de se faire agresser en pleine rue, en plein jour ? Qu’il se fasse agresser à cause de son orientation sexuelle, parce qu’ils osent s’afficher ouvertement ? Que ces agressions se passent sous nos yeux ? C’est ces questions-là que se posent malheureusement trop souvent ces gens qui sont juste différents.  Il m’est impossible de comprendre pourquoi ces personnes devraient être battues, assassinées juste pour leurs différences alors qu’au fond ce qui fait la richesse d’une population c’est le fait qu’on soient tous différents. Nous sommes dans un pays de liberté pas seulement pour les hétérosexuels, mais pour tous.  

Ensuite, je m’interroge sur le fait que nous vivons dans une société dans laquelle la discrimination et la violence sont en fait simplement banalisées. Je ne peux m’empêcher de penser que cet homme mort à Beveren savait qu’il s’exposait à des violences qui le privait de la liberté de pouvoir aimer qui il voulait et de vivre comme il le souhaitait alors qu’il le méritait au moins autant que les autres. Ils étaient tous mineurs et ils l’ont piégé alors qu’il était seul dans un parc. Comment s’est-il senti quand il a compris que le piège se refermait sur lui ?  J’imagine qu’au départ il n’a pas été surpris mais que voir la haine de ces gens à son encontre a dû être tellement douloureuse. Rien au monde ne peut justifier cela. Ces agresseurs ont imposé leurs droits sur sa propre liberté. Ils ont fait ça par la violence, par la loi du plus fort. C’est ce qui se fait dans le règne animal et pas chez les gens civilisés. Encore que les animaux ne prennent pas de plaisir à voir la souffrance dans les yeux de leurs semblables. Si ces actes commis sont banalisés, impunis c’est un retour en arrière. C’est accepter le pouvoir de la violence. C’est accepter de vivre dans un monde ou l’humain n’est plus rien.  

D’autre part je me dis que l'homophobie repose sur des préjugés individuels mais aussi sur des préjugés sociétaux, elle est une attitude réelle d'hostilité et d'exclusion envers la « communauté » LGBT et elle se répercute à tous les niveaux. En effet, elle partout, comme par exemple au niveau de l'emploi.

Par exemple, certaines personnes homosexuelles cherchant un travail, sont confrontées au fait que certains employeurs rejettent leurs candidatures, passant outre l'interdiction de discrimination à l'embauche. Il y a peu, le Défenseur des droits publiait un rapport sur l’homophobie au travail dans lequel on apprenait que 39 % des personnes LGBT+ déclaraient souffrir des commentaires ou d’attitudes négatives au travail. Selon BCG, en 2020, c’est 54 % des personnes LGBT+ qui déclarent avoir été victimes de discriminations sur leur lieu de travail (plaisanteries déplacées, manque de prise au sérieux, mise à l'écart, etc.).

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