Maison maudite, Emile Gaboriau

Texte 7 Émile Gaboriau, « Maudite maison » (1876, posthume)

Objectif : étudier comment une nouvelle réaliste glisse progressivement vers la fable.

Une nouvelle comique ?

1. Situation initiale : le vicomte de B… hérite d’un immeuble loué et décide d’en baisser tous les loyers (l. 1-20).

Élément perturbateur : il annonce sa décision au portier et à sa femme incrédules (l. 21-91).

Péripéties : - le portier annonce la nouvelle à tous les locataires qui se montrent tout d’abord incrédules. (l. 92- 117) ;

- les locataires s’interrogent ensuite sur les raisons qui peuvent pousser leur nouveau propriétaire à baisser les loyers (l. 118-134) ;

- l’inquiétude s’empare de l’immeuble, avec des interprétations toutes plus fantaisistes les unes que les autres (l. 135-163).

Résolution :

- de l’inquiétude, les locataires passent à l’épouvante et décident tous de quitter leur logement. (l. 164- 195) ;

- le portier est à son tour saisi de panique (l. 196- 204).

Situation finale : la maison est désertée. Conclusion morale sous la forme d’une mise en garde : Diminuez donc vos loyers !!! (l. 211)

2. Le texte souligne souvent l’écart entre la réalité et l’imagination dans l’esprit des locataires :

- cet homme bizarre (l. 123) ;

- on ne se conduit pas ainsi sans y être déterminé, contraint par des circonstances puissantes, terribles (l. 126-127) ;

- Cet homme doit avoir commis quelque grand crime resté secret (l. 136) ;

- un scélérat… car enfin… il a beau se repentir… il y a des rechutes dans ce métier-là (l. 138-139) ;

- La maison est-elle bien solide ? (l. 140) ;

- le danger venait de la toiture (l. 145) ;

- il se fabriquait de la fausse monnaie dans les caves (l. 146-147) ;

- il devait loger quelques espions russes ou prussiens dans la maison (l. 146-147) ;

- le propriétaire se proposait à mettre sournoisement le feu à son immeuble, à la seule fin de tirer de grosses sommes des compagnies d’assurances (l. 152-153) ;

- Il se passait, affirmait-on, des choses extraordinaires et même effrayantes. Au sixième, dans les mansardes, on entendait, paraît-il, des bruits étranges et absolument inexplicables (l. 156-157) ;

- Plusieurs assurèrent avoir vu des fantômes qui traînaient des chaînes par les escaliers (l. 157-158) ;

- La bonne de la vieille demoiselle du quatrième rencontra un soir, en allant voler du vin à la cave, le spectre de l’ancien propriétaire (l. 160).

Les locataires proposent des explications qui se révèlent dans un premier temps réalistes, soulignant simplement la bizarrerie de la décision prise par le propriétaire, puis, bien vite, elles deviennent irrationnelles, accumulant des précisions de plus en plus fantaisistes, voire délirantes.

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