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Les évolutions de la théorie de la valeur constituent

Cours : Les évolutions de la théorie de la valeur constituent. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2016  •  Cours  •  2 882 Mots (12 Pages)  •  595 Vues

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Les évolutions de la théorie de la valeur constituent un aspect primordial de l’analyse économique, aujourd’hui définie comme l’analyse des choix efficaces. Dès 1758, François Quesnay pose le problème de l’évaluation homogène de la valeur de différents biens, dans le but de donner un tableau raisonné de la circulation des richesses. Dès lors, les théories de la valeur se sont fixées pour objet de comprendre la détermination et la signification du prix, et de répondre à la question suivante :

Définition de la valeur dans le langage courant :« caractéristique mesurable d’un objet en tant que susceptible d’être échangé »→  notions de mesure, d’échange et de désirabilité omniprésentes dans l’approche économique du terme.

  2 significations de la notion de valeur, distinguées par Aristote et reprises par Adam Smith dans les Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations :                  valeur d’usage  →     utilité de l’objet considéré et satisfaction procurée par l’usage du bien

                 valeur d’échange  →   faculté que donne la possession de l’objet d’acheter d’autres marchandises. Tout échange implique l’égalité des biens dans leur valeur d’échange (équivalence = même valeur au sens étymologique du terme).

Adam Smith, philosophe écossais de la fin du 18ème siècle, considéré comme l’auteur du premier véritable livre d’économie distingue valeur d’usage et valeur d’échange. La valeur d’usage de quelque chose est son utilité, le besoin qui est ressenti pour lui (ainsi on achète une paire de chaussures pour se chausser) ; la valeur d’échange est son prix (on peut aussi acheter une paire de chaussures pour la revendre).

Cependant Smith va plus loin et constate que la valeur d’usage et la valeur d’échange ne sont pas corrélées : c’est le fameux paradoxe de l’eau et du diamant. L’eau a une très forte valeur d’usage (elle est très utile), pourtant elle ne vaut rien (elle est peu chère) ; le diamant, pourtant inutile, a une très forte valeur d’échange. « Il n’y a rien de plus utile que l’eau, mais elle ne peut presque rien acheter ; à peine y a-t-il moyen de rien avoir en échange. Un diamant, au contraire, n’a presque aucune valeur quant à l’usage, mais on trouvera fréquemment à l’échanger contre une très grande quantité d’autres marchandises », explique Smith.              Comment expliquer ce paradoxe ?

Smith estime que la valeur d’échange (le prix) d’un bien est déterminée par la quantité de travail commandé qu’il contient. L’Homme ayant, chez Smith, une propension naturelle à échanger (« l’échange marchand est le fondement du lien social »), consommer consiste en fait à commander le travail des autres.

Raisonnant à « l’état de nature », Smith prend l’exemple du daim et du castor : si chasser un daim prend deux fois plus de temps que chasser un castor, alors il est naturel qu’un daim s’échange contre deux castors. Le diamant est donc cher parce qu’il a fallu beaucoup de travail pour l’extraire et le tailler ; cette quantité de travail, qui peut être mesurée de manière constante (une heure de travail équivaut toujours à une heure de travail), permet, par échange, de commander le travail des autres (la construction d’un navire par exemple). Inversement, l’eau, facilement accessible et extractible, demandant peu d’heures de travail, est peu chère, bien qu’elle soit utile.

« Le travail est donc la mesure réelle de la valeur échangeable de toute marchandise ». Adam Smith

Smith en déduit l’existence d’un « prix naturel » des biens, c’est-à-dire du prix qui permet de couvrir les coûts de production (qui sont, chez Smith, le salaire, le profit et la rente), mesurés en heures de travail.

I - Les théories classiques de la valeur

1°) La naissance de la notion de valeur-travail selon Adam Smith

paradoxe de l’eau et du diamant

→  l’eau a une plus forte valeur d’usage mais une valeur d’échange moindre que le diamant

c’est la valeur d’échange qui sera prise en compte dans la théorie classique de la valeur

 Adam Smith apparaît comme le père fondateur de la théorie classique de la valeur : « le travail est […] la mesure réelle de la valeur échangeable de toute marchandise » 

Pour Smith, seul le travail est créateur de valeur.

La valeur d’échange est alors mesurée par la quantité de travail que la marchandise peut commander ou acheter sur le marché : c’est la « valeur-travail-commandé ».

 C’est aussi avec Adam Smith qu’émerge l’idée d’un prix naturel, « point central vers lequel gravitent continuellement les prix de toutes les marchandises ». Ce prix naturel constitue une sorte de point d’équilibre des prix de marché observables par le consommateur.

Revenons-en maintenant à l'affirmation par la théorie de la valeur que toute création de richesse est, directement ou indirectement, due au seul travail. A. Smith est le premier économiste à énoncer cette proposition de manière plus ou moins nette. Il ne parvient toutefois pas à formuler une théorie cohérente sur la base de ce point de départ. Adam Smith oscille en fait, sans trancher véritablement, entre une théorie dite du travail « incorporé » (lorsqu'il cherche à comprendre comment se créée la valeur) et une théorie du travail « commandé » (où son problème est davantage de trouver comment mesurer la valeur créée). La théorie du travail incorporé explique que la valeur d'une marchandise est déterminée par la quantité de travail nécessaire pour la fabriquer. Celle du travail commandé établit que la valeur de cette marchandise est fonction de la quantité de travail que sa vente permet d'acheter. La première proposition fait donc dépendre la valeur d'une donnée purement technique : la productivité du travail. La seconde fait dépendre la valeur d'une donnée sociale : le salaire — puisque toute variation du salaire modifiera la quantité de travail que l'on peut « commander » avec une marchandise donnée.

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