Les remontrances de M. Le président Le Maistre

Les remontrances de M. Le président Le Maistre

Récit fait à la cour (de Parlement) par Monsieur le Président Le Maistre, des remontrances par luy faictes, de la part de ladite Cour, au sieur duc de Mayenne, le 29 Juin 1593.

… Le Mercredy 30, monsieur le président le Maistre a remonstré à la cour, toutes les chambres assemblées, que, suivant la charge à luy baillé et à messieurs de la cour de ceans deputes avec luy, pour faire entendre à monsieur le duc de Mayenne. L’arrest donné par ladicte cour lundy dernier et lui remonstrer ce que la cour avoit trouvé bon luy estre representé…

Ce faict, ils dirent audict seigneur que la charge de leur deputation consistoit en deux points ; l’un et le premier concernant l’etablissement de l’infante d’Espagne, l’autre concernantnla necessité du peuple.

Quant au premier, il avoit charge de luy remonstrer que la conservation de l’estat royal et couronne de France dependoit entièrement de l’observation des lois fondamentales de ce royaume, à l’entretenement desquelles messieurs du parlement, comme les premiers officiers de la couronne, estoient fort etroitement obligés, tant pas l’institution du parlement que par le serment que chacun d’eux avoit faict à ladicte cour ;

Que monsieur le duc de Mayenne n’estoit pas moins obligé à l’entretenement des lois fondamentales de ce royaume par la qualité de lieutenant general de l’estat royal et couronne de France, par laquelle la couronne lui avoit esté baillée en garde et despost seulement, et par le serment solennel qu’il avoit faict en ladicte cour dudict estat de lieutenant general, par lequel il avoit promis et juré solennellement de conserver l’estat royal en son entier, garder et faire garder les loix de ce royaume, et qu’entre ces loix la première et principale estoit la loy salique, celle par laquelle, depuis douze cens ans, la majesté et grandeur de la couronne avoit esté conservée en son entie, et par laquelle les femmes sont perpétuellement excluses de la couronne, quoiqu’elle originaires de France et les plus proches du roy dernier deceddé ;

Que ceste loy avoit esté introduite, recueue et pratiquée en France dès la lignée de Clovis, premier roy chrestien, et confirmée par l’advis des princes et seigneurs de ce royaume du temps de Philippe de Valois, roy de France, à deux fins :

La première, pour empescher que la couronne ne tombastez mains des etrangers, comme elle fust tombé plusieurs fois par mariage, si les femmes eussent esté capables pour icelle :

La seconde, afin que les François, lesquels en valeur et magnanimité ont passé toutes les autres nations, ne fussent contraints de soumettre à la domination des femmes ; le gouvernement desquelles, lorsqu’elles ont eu le maniement de l’estat, non point comme reines de leur chef, mais à cause de leurs mars ou enfans roys des François, avoient toujours esté funestes à la France et excité plusieurs seditions et guerres civiles en icelle…

Que par arrest de la cour de ceans, toutes les chambres assemblées, et prononcé le 22 décembre dernier, présent ledict sieur duc, et publié à son de trompe et cry public par les carrefours de cette ville, afin que pareillement il servist de loy, la couravoit jugé…………. que l’assemblée des estats généraux, publiée en ceste ville ne tendoit

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