Les fake news un danger pour la démocratie?
Synthèse : Les fake news un danger pour la démocratie?. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Flaub • 22 Juin 2022 • Synthèse • 2 518 Mots (11 Pages) • 234 Vues
Les fakes news, un danger pour la
démocratie
Lors des élections présidentielles américaines de 2016 opposant Donald Trump
à Hillary Clinton, la quantités de fake news a explosé; un total de 156 articles
ont été publié réunissant plus de 37.9 millions de consultations sur Facebook
(Journal of Economic Perspectives—Volume 31, Number 2—Spring 2017—
Pages 211–236).
Dans cette ère numérique, point besoin d’être journaliste ni spécialiste,
n’importe qui peut diffuser des informations, accessibles facilement,
gratuitement et à l’échelle planétaire. Depuis près de 17 ans, les médias sont le
cœur d’une révolution à double tranchant. Une révolution industrielle qui
bouleverse les façons de produire, de distribuer et de promouvoir des biens et
des services. Et une révolution épistémique par laquelle les technologies ne se
réduisent pas à de simples machines ou des outils mais crée un environnement
dévorant, au sein duquel les individus s’expriment, échangent bien et
connaissances, commencent des relations, etc.
Le numérique s’est approprié une grande partie de l’influence des médias.
Chacun peut, à n’importe quel moment, de n’importe où et depuis n’importe
quel support, accéder sans coûts ou moyennant paiement, aux contenus. Dans
la sphère du numérique, plus besoin d’être agrégé journaliste ou expert.
L’utilisateur lambda est au cœur de ce nouvel écosystème, et peut lui-même
publier et diffuser en plus de consommer des informations sur les plateformes
et les réseaux sociaux. De ce fait, puisque la démocratie, par définition, est un
système politique dans lequel la souveraineté émane du peuple, si celui-ci
fonde son opinion sur de fausses informations trouvées sur internet n'est-il pas
juste d'affirmer que les fake news représentent un danger pour la démocratie ?
Sont-elles uniquement présentes sur internet et est-il possible de les
différencier des vraies informations ?
Pour répondre à ces interrogations, nous verrons quels sont les
partages de pouvoir entre les nouveaux médias et les médias traditionnels; on
abordera ensuite par quel moyens des fake news d’une complexité sans
précédent peuvent voir le jour grâce à l’aide des technologies numériques et de
quelle manière elles représentent un danger. Pour conclure nous recensons les
quelques manières de diff En démocratie, le pouvoir de l’information devrait
idéalement être partagé entre ceux qui la produisent, la financent, la diffusent
et la consomment. Or l’essor des plateformes numériques a bouleversé cet
écosystème déjà fragile, ouvrant un boulevard à la désinformation. Ainsi,
prenons l’exemple de la France. Depuis la grande loi fondatrice sur la liberté de
la presse (loi Ferry 1881), la France a vu naître une multitude de médias
(généralement sous forme de journaux) dont la fonction principale était variée
entre médias contre pouvoir et au service du pouvoir. Détenus par des groupes
privés, ces journaux défendant pour la plupart des idéaux politiques
cherchaient déjà à attirer la vente (aujourd’hui le “buzz”), comme La libre
Parole qui réalisaient des millions de ventes sur l’affaire Dreyfus notamment.
De nos jours les médias sont essentiellement détenus par des conglomérats.
Ainsi nous constatons une concentration au profit de groupes industriels et
financiers des médias d’information. En effet, selon une étude coordonnée par
Julia Cagé et Olivier Godechot et réalisée dans le cadre d’un partenariat entre
le Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP) de
Sciences Po et Reporters sans frontières (Who Owns the Media? The Media
Independence Project, 2017), les médias d’information français sont détenus:
• à près de 80% par des entreprises privées ;
• à environ 15% (14% dans l'audiovisuel et 17% dans la presse écrite et en
ligne) par des propriétaires privés ou des groupes d’individus : Le Canard
enchaîné, Mediapart, Society, Le 1, Les Jours, Arrêt sur images, TSF Jazz…
• à une infime proportion par des institutions publiques ou religieuses :
dans la presse écrite, par exemple, la congrégation des assomptionnistes
possède Bayard Presse. Ces résultats nominatifs varient beaucoup en
fonction du type de média et de son poids relatif dans l’écosystème.
Ainsi, les actionnaires publics, peu présents dans la presse écrite (1%),
sont beaucoup plus représentés au sein de l’audiovisuel (5%). Ils font
aussi davantage l’opinion : les médias financés par l’État totalisent en
effet un gros quart des audiences
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