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Les auto-anticorps dans le lupus

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Par   •  10 Février 2014  •  2 039 Mots (9 Pages)  •  1 022 Vues

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Les auto-anticorps dans le lupus

Médecine thérapeutique. Volume 6, Numéro 7, 537-46, Août - Septembre 2000, Revue : Lupus

Résumé

Auteur(s) : Sylvie Fournel, Sylviane Muller, .

Résumé : L es auto-anticorps (auto-Ac) se définissent comme des Ac dirigés contre des constituants du soi. Les cellules qui produisent ces Ac, à savoir les lymphocytes B auto-réactifs, sont généralement éliminées dans la moelle osseuse au cours de l’ontogenèse des lymphocytes B. Ce mécanisme appelé sélection négative n’est pas efficace à 100 % et des auto-Ac sont retrouvés dans le sérum de tous les individus. Bien qu’il existe des exceptions, ces auto-Ac dits naturels sont généralement polyspécifiques, de sous-classe IgM et d’affinité relativement faible. Lorsque leur concentration et leur affinité augmentent, et lorsqu’ils sont plutôt de sous-classe IgG, ils sont alors souvent le signe d’une maladie auto-immune. Dans les maladies auto-immunes systémiques comme le lupus érythémateux disséminé (LED), ces auto-Ac sont dirigés contre des constituants cellulaires très variés du noyau, du cytoplasme et des membranes cellulaires. L’existence de ces auto-Ac est connue depuis de nombreuses années et certains d’entre eux sont utilisés comme éléments de diagnostic de certaines maladies auto-immunes. Le développement de nouvelles techniques, ainsi que la caractérisation biochimique d’un bon nombre d’antigènes (Ag) reconnus par les auto-Ac, ont permis d’affiner la détection des auto-Ac et de préciser plus étroitement leur spécificité. Ces nouvelles données ont permis d’améliorer la qualité du diagnostic de manière sensible et également de mieux comprendre l’étiologie et le rôle pathogène éventuel de certaines sous-populations d’auto-Ac.

Mots-clés : lupus érythémateux disséminé, auto-anticorps, diagnostic, pathogénicité.

Illustrations

ARTICLE

Les techniques de détection des auto-anticorps

L'immunofluorescence indirecte (IFI)

L'IFI utilise généralement des coupes de foie de rat ou des cellules tumorales humaines HEp-2 qui sont incubées avec le sérum des patients. Les Ac éventuellement liés sont révélés par un deuxième Ac anti-immunoglobuline (Ig) humaine marqué à l'isothiocyanate de fluorescéine. Les lames sont ensuite étudiées en microscopie optique à fluorescence et l'on définit des images de fluorescence, par exemple une fluorescence nucléaire homogène ou mouchetée, une fluorescence des mitochondries ou des centromères. Cette technique permet par exemple de détecter des Ac antinucléaires mais non d'identifier quelle structure nucléaire est reconnue par les Ac (ADN ou histones). Pour avoir des renseignements plus précis en IFI, des cultures de cellules transfectées avec le gène d'une protéine connue ou des cultures d'un parasite flagellé de la mouche (Crithidia luciliae) riche en ADN double brin (db) peuvent être utilisées.

Immunodiffusion (ID) et contre-immuno-électrophorèse (CIE)

L'ID est basée sur le principe de l'insolubilité des complexes immuns antigène-anticorps dans un gel d'agarose. Dans cette technique, un Ag connu et les sérums des patients sont placés dans des puits distincts creusés dans le gel. Les Ag et les Ac vont diffuser et, si le sérum contient des Ac dirigés contre l'Ag testé, un complexe immun insoluble va se créer sous la forme d'un arc de précipitation qui peut être ensuite visualisé directement ou après coloration. La CIE utilise le même principe à l'exception du fait que la diffusion est accélérée par un champ électrique. Elle est plus sensible que l'ID simple, dite d'Ouchterlony. Pour être interprétables, ces deux techniques nécessitent l'utilisation d'Ag connus et de préférence très purifiés. De plus, elles ne s'appliquent qu'à des auto-Ag solubles qui peuvent diffuser.

Immunoprécipitation (IP)

L'IP est basée sur le principe de l'insolubilité des complexes immuns dans du sulfate d'ammonium saturé à 50 %. Les auto-Ag (ADN, ARN, protéines, complexes nucléoprotéiques) sont marqués avec un isotope radioactif avant d'être incubés avec les sérums à tester. Les complexes immuns sont alors précipités et la radioactivité est mesurée dans le précipité. On peut remplacer le sulfate d'ammonium par des billes de sépharose couplées à de la protéine A ou G qui entraîneront les Ig. La radioactivité dans le culot de centrifugation est proportionnelle à la quantité de complexes immuns, elle-même proportionnelle à la quantité d'Ac contenus dans le sérum. Cette technique s'applique plutôt à des Ag peu solubles. Malheureusement, elle met en œuvre des isotopes radioactifs coûteux (35S, 32P) dont la manipulation nécessite des conditions contrôlées. On relèvera un certain nombre de difficultés d'interprétation dans cette méthode, dues notamment à l'entraînement non spécifique de l'Ag radioactif par des Ac. C'est par exemple le cas des Ac antihistones ou antinucléosomes qui peuvent faussement précipiter de l'ADN dans un test de Farr.

Test immuno-enzymatique ELISA

Ce test, très classique en analyse médicale, utilise des microplaques en polystyrène ou polyvinyle contenant généralement 96 cupules sur lesquelles est absorbé un auto-Ag (protéines, ADN, ARN, complexe supramoléculaire). Après incubation avec les sérums des patients, les auto-Ac liés à l'Ag immobilisé sont révélés par un deuxième Ac couplé à un enzyme. L'addition du substrat de cet enzyme et d'un réactif chromogène approprié entraîne un changement de couleur proportionnel à la quantité d'auto-Ac. L'absorption est mesurée à l'aide d'un spectrophotomètre. Cette technique très sensible permet la détection de faibles quantités d'Ac, d'autant que de nouveaux substrats fluorescents ou chimiluminescents plus performants ont été développés ces dernières années.

Immuno-empreinte (IE)

Cette technique consiste à séparer par électrophorèse sur gel de polyacrylamide, différentes protéines (par exemple les constituants d'un complexe

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