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Les Maximes Conversationnelles

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Par   •  30 Juin 2013  •  1 937 Mots (8 Pages)  •  3 998 Vues

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2. LA LOGIQUE DE LA CONVERSATION

La théorie gricéenne a inauguré une manière totalement nouvelle de voir la

pragmatique et le problème de la communication. Au plan théorique, la

contribution principale de Grice est d’avoir introduit une notion, celle

d’implicature, permettant d’expliquer la divergence fréquente entre la

signification de la phrase et le sens communiqué par l’énoncé. Au plan de la

communication, Grice a proposé un principe général, le principe de

coopération, dont il est nécessaire de supposer, pour que l’auditeur puisse

interpréter le vouloir dire du locuteur, qu’il l’a respecté.

I. LA COOPÉRATION

1. La communication langagière obéit à un principe de base, à une loi fondamentale du discours que le philosophe du langage H. Paul GRICE postula sous le nom de principe de la coopération entre locuteur et destinataire - les deux participants essentiels de l'échange communicationnel.

Cette logique de la communication coopérative, basée sur des implications conventionnelles et surtout sur des implications conversationnelles, sur des réseaux d'inférences non-démonstratives, est clairement résumée par H. Paul GRICE lui-même, lorsqu'il écrit que « nos échanges de paroles sont le résultat, jusqu'à un certain point au moins, d'efforts de coopération; chaque participant reconnaît dans ces échanges (toujours jusqu'à un certain point) un but commun ou un ensemble de buts, ou au moins une direction acceptée par tous. Ce but ou cette direction peuvent être fixés dès le départ (par exemple par la proposition initiale de soumettre une question à la discussion), ou bien peuvent apparaître au cours de l'échange; ils peuvent être relativement bien définis, ou assez vagues pour laisser une latitude considérable aux participants (comme c'est le cas dans les conversations ordinaires et fortuites). Mais à chaque stade certaines manœuvres conversationnelles possibles seraient en fait rejetées comme inappropriées du point de vue conversationnel. Nous pourrions ainsi formuler en première approximation un principe général qu'on s'attendra à voir respecté par tous les participants: que votre contribution conversationnelle corresponde à ce qui est exigé de vous, au stade atteint par celle-ci, par le but ou la direction acceptés de l'échange parlé dans lequel vous êtes engagé » (H. P. GRICE, 1979: 60 - 61).

1.1. Le principe de la coopération est structuré en quatre règles ou maximes, nommées, en écho à KANT, la quantité, la qualité, la relation ou la pertinence et la manière.

1. Maxime de quantité

- Donnez autant d’informations que nécessaire.

- Ne donnez pas plus d’information que nécessaire.

Imaginons que quelqu’un vous demande où habite un tel. Vous lui indiquez, sauf cas particulier, la rue et le numéro. Vous n’indiquez pas simplement la ville, car ça ne suffirait pas. Vous donnez donc suffisamment d’informations. A l’inverse, vous ne mentionnez pas en plus de la rue la ville, le pays, le continent. Vous ne donnez donc pas trop d’informations.

2. Maxime de qualité (ou de vérité)

- Ne dites pas ce que vous croyez être faux.

- Ne dites pas ce que vous n’êtes pas en mesure de justifier.

C’est cette maxime paradoxalement, permet de mentir. Étant donné que votre interlocuteur part du principe que vous respectez la maxime de vérité (on pourrait parler de présomption de sincérité), il pense que vous considérez ce que vous dites comme vrai.

3. Maxime de pertinence, ou de relation

– Soyez pertinent (dans la continuation de la discussion). Soyez à propos.

4. Maxime de manière

- Ne soyez pas obscur.

- Ne soyez pas ambigu.

- Soyez bref.

- Soyez méthodique.

Il faut comprendre que ces maximes ne sont pas toujours respectées. C’est d’ailleurs les transgressions qui permettent le mensonge, l’humour, la manipulation,…

Il peut arriver que l’on transgresse une maxime non pas à des fins de ruse, mais pour en préserver une autre. Imaginez que vous ignorez l’adresse précise de la personne dont il était question plus haut. Vous indiquez peut-être simplement le quartier. Vous ne donnez donc pas assez d’information, violant ainsi la maxime de quantité, mais uniquement dans le but de ne pas vous tromper, préservant ainsi la maxime de qualité.

4- le rôle des maximes conversationnelles dans la communication langagière.

Contrairement aux règles élaborées par Austin et par Searle, les maximes conversationnelles ne sont pas des normes mais des règles d’interprétation des énoncés. Le non respect de ces règles n’entraîne pas l’échec de la communication comme dans les théories précédentes.

A - le respect des maximes conversationnelles

Les maximes conversationnelles sont respectées lorsqu’il y a équivalence entre ce qui est dit et ce qui est communiqué. Cette équivalence débarrasse la communication de son aspect implicite.

Ex : quelle heure est-il ?

Il est midi.

S’il est midi, la maxime de qualité (dire la vérité et parler en principe de cause) est respectée.

Le respect des maximes conversationnelles implique le respect du principe de coopération comme l’éclaire bien le tableau récapitulatif suivant.

Respect du principe de coopération

Respect des maximes conversationnelles

Respect des maximes Implicitation conversationnele oui oui

Contradiction entre deux maximes oui oui et non

...

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