Les Impatientes /Djaïli Amadou Amal

Djaïli Amadou Amal, militante, féministe et écrivaine camerounaise, va rendre compte dans son roman Les impatientes, inspiré de faits réels et vainqueur du prix Goncourt des Lycéens en 2020, du désintérêt pour le mariage de son personnage principal et son choix de poursuivre ses études, malgré les critiques de sa famille. Dans cet extrait, on en apprend un peu plus sur Ramla, 17 ans, qui ne partage pas les mêmes idéologies que ses sœurs, en ce qui concerne l’émancipation des femmes dans la vie. Comment le texte met-il en avant la description du personnage principal et les mœurs concernant les femmes peules du Cameroun. Tout d’abord, le portrait de l’héroïne sera évoqué, en mettant en lumière les différences entre elle et les autres femmes de la famille. Par la suite, une certaine vision de la femme sera mise en évidence, notamment par l’évocation du mariage.

Dans un premier temps, nous verrons dans ce passage, le portrait de Ramla, risée de sa famille. Nous pouvons constater que l’auteure, introduit son personnage par le biais d’un pronom personnel « moi » l1 qui nous indique la prise de parole de l’héroïne, mais aussi que le texte est écrit à la première personne du singulier. Par la suite, l’adjectif qualificatif « différente » l1 et l’expression « Je l’ai toujours été » l1, sont utilisés pour nous informer de l’écart entre Ramla et sa famille. Nous pouvons ensuite voir, une comparaison, « comme si j’étais une extra-terrestre » l1, qui souligne la différence entre la jeune femme et sa mère. Ramla ne partage pas les mêmes centres d’intérêt que ses sœurs. En effet, elle les laisse choisir un pagne de « la couleur qui leur irait le mieux » l4 et se contente d’un vêtement « dont généralement personne ne voulait » l5 pour ensuite « se replonger dans ses livres » l6. Ce passage nous montre que Ramla a un plus grand intérêt pour la lecture que pour « les beaux pagnes multicolores » l2, alors que ses sœurs sont d’un avis opposé, comme nous le démontre l’hyperbole « tombaient en pamoison » l2.

Dans un second temps, nous parlerons des critiques que portent les femmes de la famille de l’héroïne, sur ses convictions. Ramla nous raconte qu’il est impossible pour elle de parler de « [s]on ambition de devenir pharmacienne » l11 sans subir des moqueries de la part de son entourage. En effet, l’expression « rire aux éclats » et la qualification de « folle » l12 nous laisse penser que la famille prend les propos de la jeune femme, pour une plaisanterie et change, par la suite, directement de sujet en « vant[ant] les vertus du mariage et de la vie de femme au foyer » l13. L’auteure poursuit avec une énumération, « […] d’avoir un emploi, de conduire sa voiture, de gérer son patrimoine » l15 tout en prenant le soin d’y introduire les adjectifs possessifs « sa » et « son » et d’utiliser les noms « épanouissement » et « plaisir » l14, termes mélioratifs, pour valoriser le fait d’être une femme indépendante. La jeune femme est « interromp[ue] brutalement ». L’adverbe « brutalement » est ici utilisé pour montrer que les femmes de la famille commencent à perdre patience, mettant crument fin aux propos de Ramla. Elles l’incitent à rapidement cesser de rêver et à retrouver le sens des réalités « en [lui] conseillant vivement de redescendre sur terre et de vivre dans la vraie vie » l16 car « il est inconcevable [pour elles] que les choses se passent autrement » l25.

Nous poursuivrons

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