Les impatiente, Djaïli Amadou Amal

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       Djaïli Amadou Amal

Djaïli Amadou Amal est née en 1975 au Cameroun, dans une région où la tradition peul est encore bien présente. C'est une petite fille qui adore lire, mais elle est mariée de force à ses 17ans. Elle arrive à se séparer de ce mari, mais environ 10 ans après elle est remariée, à un mari violent. Elle parvient finalement à le quitter, et se met à écrire, pour dénoncer toutes les femmes bafouées et humiliées, qui sous l'emprise des hommes ne peuvent rien faire par elles mêmes. 

Le Livre

Dans ce roman, fiction inspirée de faits réels, nous pouvons suivre l’histoire de trois femmes aux destins liés. Ramla est forcée d’abandonner son premier amour pour épouser l’un des hommes les plus influents de la ville. Safira, qui est la première épouse de cet homme se confronte à la polygamie et fait tout pour rester la favorite. Hindou, demie-sœur de Ramla et mariée le même jour, se voit unie avec son cousin, violent avec elle. Mais, en tant que femmes un seul mot leur est répété, munyal, patience, même après un viol, des coups, ou des rivalités entre épouses. Elles n’ont d’autres choix que d’attendre et de se plier, sans pouvoir se plaindre ou se confier.

L’avis d’une lectrice

Le livre Les impatientes est un livre important, car c’est un des rares, voire le seul à aborder le thème des mariages forcés, avec des hommes plus âgés, violents et parfois de la même famille, sans que les femmes ne puissent choisir, ou parler lorsque les choses tournent mal. Lorsqu’on lis les conseils donnés par l’oncle avant le mariage, on ne peut que se révolter « Soyez soumises à votre époux ».
« Soyez pour lui une esclave et il vous sera captif. ». Et tout cela se passe bien à notre époque, bien que nous n’en ayons pas forcément conscience. Il est donc important d’être avertis, pour essayer de changer les choses.

  Je trouve ce livre très marquant car l’écriture de Djaïli Amadou Amal est simple, sans fioritures, et sans toutefois cacher la réalité de scènes atroces, comme le viol conjugal. Elle n’exagère pas les choses, mais ne les cache pas non plus, elle ne cherche pas à préserver le lecteur, mais le toucher. Le livre est donc très accessible, et même si le style n’est pas complexe, beaucoup de détails sont données, comme les concessions, domaines familiaux, ou encore le terme munyal pour la patience, ce qui donne encore plus de véracité au récit.

  Je recommande ce livre, qui est facile et fluide à lire, tout en apportant un solide bagage de détails sur la culture et les coutumes du mariage peul, la vie polygame et dans les concessions, et la domination des hommes sur les femmes, qui n’ont aucun choix. L’auteure a bien réussi à faire passer son message.

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