Les Causes de la Révolution Française

Les Causes de la Révolution Française

A. Les causes économiques

Bien que le 18ème siècle soit globalement un siècle de croissance économique, il n’est pas question de croissance linéaire : si on raisonne sur le long terme, il y a bien de la croissance, hausse économique, mais on retrouve de nombreuses crises cycliques d’environ 10-15 ans à l’époque de la Révolution française.

Le règne de Louis XVI se situe dans un INTERCYCLE DE DEPRESSION: les prix se stabilisent à un niveau élevé. Son règne est marqué par des crises saisonnières : très mauvaises récoltes (récoltes agricoles calamiteuses, notamment en 1788), ce qui implique une flambée des prix : le prix du pain va quasiment doubler entre le mois d’octobre et le mois de mars/avril. Ce doublement va accroitre le mécontentement populaire, et va déboucher sur une situation de crise : dès le début du printemps 1789, des populations en colère pillent des cars chargés de pain. Dans une société où l’agriculture domine, une crise aigüe apparait, qui touche la métallurgie et le textile.

B. Les causes sociales

Ce sont des causes structurelles. Il s’agit de l’antagonisme entre les privilégiés et les non-privilégiés. Cet antagonisme prend des dimensions démesurées à la fin du 18ème siècle. En France, il existe des privilégiés : les nobles, mais aussi les membres du clergé et une partie de la bourgeoisie.

1. Les privilèges fiscaux

Les privilèges sont, tout d’abord, fiscaux. Ils concernent surtout la noblesse et le clergé.

a. Le Clergé

Le Clergé est exonéré d’impôts, car cet ordre contribue chaque année volontairement aux finances royales françaises : cette contribution s’appelle le DON GRATUIT. En échange, les membres du clergé ne payent pas d’impôts en tant qu’individus (exonération de la plupart des impôts indirects, la GABELLE (taxe sur le sel), la CORVEE, ou le logement des gens de guerre).

b. La noblesse

Les privilèges de la noblesse sont également fiscaux : la noblesse est exonérée des impôts indirects, et de certains impôts directs, notamment la TAILLE lorsqu’elle repose sur la personne. Sous l’Ancien Régime, les terres étaient hiérarchisées.

Le cas de la taille :

- Dans les pays du midi : la taille est réelle : elle est payée en fonction de la terre. Si un noble ne possède que des terres nobles (des fiefs), il ne paiera pas de taille. Mais s’il possède aussi des terres roturières, il paiera la taille de ces terres.

- Dans les pays au nord de la ligne Bordeaux-Genève : la taille repose sur la personne, et les nobles ne paient absolument pas de taille.

c. La bourgeoisie

Il en est de même pour les bourgeois, car vers la fin du 15ème siècle, ils ont acheté des terres nobles, donc ils ne paient pas la taille pour ces terres là, mais si pour les terres roturières.

2. Les privilèges d’honneur

La noblesse a également des privilèges d’honneur, qui agace le Tiers-État (titres honorifiques,

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