Le dioxide de titane

Le Dioxide de titane

De quoi parle-t-on exactement ? Le dioxyde de titane, ou TiO2, est un sel naturel produit à partir de plusieurs minerais. Obtenu après traitement chimique (acide sulfurique) de ces minerais, il se présente sous la forme d’une poudre blanche très fine. En France il existe une usine de TiO2, soit sous forme particulaire (300 nm), soit sous forme nanoparticulaire (50 nm, mais de l'ordre de 1 à 10 micron en réalités, suite à la formation d'agrégats). Cette usine située près de Thann, est accusée du décès de plusieurs dizaines de vaches dans une ferme des environs.

Alors quoi ?…

On le retrouve dans de nombreux produits alimentaires comme les bonbons, les pâtisseries industrielles ou les plats cuisinés, où il est utilisé pour donner un aspect brillant et blanc.

Il est également employé comme support de pigment dans les peintures (il a remplacé la céruse, sel de plomb toxique), le papier, les plastiques, les céramiques. On le retrouve dans de nombreux produits de cosmétologie, dont certains, comme le dentifrice, sont d’utilisation courante. Du fait de la capacité du dioxyde de titane à absorber les rayonnements ultraviolets, on en trouve également dans les produits solaires.

Au niveau pharmaceutique, enfin, la situation est encore plus préoccupante : le TiO2 est présent dans plus de 4 000 médicaments actuellement commercialisés et abondamment prescrits. Le Nurofen, pour ne citer qu’un exemple, en fait partie. Dans les médicaments, comme dans la plupart des autres produits, le rôle du dioxyde de titane est essentiellement de rendre les produits plus blancs, donc moins inquiétants pour le patient. Fonction esthétique donc inutile ! Beaucoup d’industriels reconnaissent que le TiO2 ne présente aucun avantage tangible pour le consommateur. Son intérêt principal réside, en fait, dans son faible coût.

Parlons toxicologie, brièvement

Le TiO2 peut être sous deux formes : micro ou nano particules, le plus souvent un mélange des deux. Une nanoparticule a une dimension comprise entre 1 et 100 nanomètres (milliardième de mètre).

Le dioxyde de titane peut être absorbé par voie digestive, en franchissant la paroi de l’intestin. Il peut aussi passer par voie cutanée ou respiratoire, là le risque est plutôt professionnel.

Sous forme de nanoparticules, le TiO2 peut traverser plus facilement les membranes cellulaires, et endommager l’ADN de façon irréversible. Du fait de leur taille nanométrique, ces particules peuvent atteindre divers organes comme le foie ou le cerveau.

En fait, depuis de nombreuses années, on sait que c'est un cancérogène possible, y compris sous forme non nano, chez l'humain. Sa classification en cancérogène probable n'attend qu'un nombre de données scientifiques suffisantes. Car oui, nous parlons science, donc raison, pas émotion.

Si la réalité du danger est non contestable, la question est : cancérogène à seuil ou sans seuil ? Car c'est ce qui fait la différence dans l'évaluation du risque. A seuil on peut établir une dose limite. Sans seuil, on ne peut pas, et le risque devient donc statistique (comme les molécules actives dans les dilutions homéopathiques supérieures à 12 CH), on parlera donc du nombre de cas pour 1 million, et seul un doublement de ce nombre sera alerte.

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