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Le Stalinisme

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Par   •  28 Novembre 2012  •  1 571 Mots (7 Pages)  •  903 Vues

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Le stalinisme est un terme utilisé pour qualifier l’idéologie et la pratique politique de Joseph Staline.

Le stalinisme est caractérisé par le centralisme et l'emploi de la force, voire de la terreur, comme mode de gouvernement, parfois accompagnés d'un culte de la personnalité organisé autour du principal dirigeant. Les régimes staliniens se caractérisent par une économie planifiée bureaucratisée (qualifiée par d'autres branches communistes de capitalisme d'État), où la bureaucratie d'État constitue l'exploiteur et oppresseur unique de la population.

Le stalinisme est une pratique, appliquée en Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) puis dans les États du bloc de l'Est dont la composante idéologique est caractérisée par :

1. L'organisation du Parti : Staline estime qu'aucun débat et aucune opposition ne saurait être tolérée à l'intérieur du Parti. Seul le secrétaire général (Staline en URSS) doit diriger le Parti. Par contraste, on rappellera que Trotsky défend ainsi un minimum de démocratie et de pluralisme, mais uniquement dans le strict cadre du Parti ; et que les communistes de conseils défendent une décision locale, et considèrent que « la révolution n’est pas une affaire de partis » (Otto Rühle).

2. La théorie du « socialisme dans un seul pays ». Lénine et Trotsky prônaient au contraire la révolution internationale, permanente jusqu'à la victoire.

3. Staline est partisan d'un État fort et autoritaire, même si sa disparition est déclarée « prévue » au terme du processus. En attendant, l'État suspend de nombreuses libertés individuelles et collectives conquises dans la Révolution russe, comme le droit à l'avortement (le droit à l'avortement avait été obtenu en Russie en 1920 sous pression d'Alexandra Kollontaï ; il a ensuite été supprimé par Staline en 1936), le suffrage universel pour les femmes, la liberté de presse, la liberté sexuelle (y compris l'homosexualité1).

4. Au contraire de « la disparition du travail », but ultime proclamé par Karl Marx, le stalinisme exalte le travail et le dévouement du salarié avec la doctrine du Stakhanovisme. Staline abandonne la NEP (Nouvelle politique économique) entamée en 1921 et commence à re-nationaliser systématiquement les moyens de production.

5. Staline développa le nationalisme, y compris le chauvinisme et la xénophobie - ce qui était l'inverse du principe de l'internationalisme (une des bases du communisme).

Staline condamnait avec force « l'égalitarisme ». Il considérait que la société socialiste devait adopter des normes de distribution de la richesse différenciées suivant la « contribution » de chaque couche sociale à la société. Les conditions de vie et de travail de l'élite bureaucratique étaient nettement plus favorables que celles de la masse ouvrière. La paysannerie était la grande perdante de ces inégalités avec des conditions d'existence très fragiles et, à certaines périodes, des situations de famine.

Le concept de stalinisme, n'étant pas véritablement une idéologie, est associé à des pratiques de terreur organisée par l'État. Il a laissé sa marque dans :

• l'élimination systématique de tous les opposants réels ou potentiels (voire imaginaires), à l'intérieur comme à l'extérieur. Staline fait assassiner un grand nombre de cadres polonais (Katyń, entre autres), ses opposants bolcheviks (dont Trotsky), des paysans ukrainiens, etc. ;

• la déportation massive dans les goulags de peuples entiers et d'opposants réels ou supposés (voir la Kolyma) ;

• lorsque la déportation ou l'action policière et militaire n'est pas possible, l'utilisation supposée de la famine pour dompter les peuples rebelles (voir l'Holodomor en Ukraine) ;

• une manipulation permanente de l'Histoire et de l'idéologie, avec des « purges » visant à éliminer tous les « traîtres », c'est-à-dire en pratique tous les concurrents potentiels, tous les témoins et toutes les traces des évolutions de Staline ;

• le concept de procès stalinien : le coupable d'avance (car il reconnaît son crime, suite à une préparation psychologique adéquate et si nécessaire sous la menace directe ou indirecte visant ses amis ou sa famille) est jugé sans pitié et avec un respect tout formel des procédures, car tout est préparé d'avance. Le procès sert à justifier les grandes purges, mais aussi à faire porter le poids des échecs à des boucs émissaires ;

• un régime militariste et « totalitaire » ;

• une propagande très active et entièrement au service du chef (annonçant une récolte record pendant une année de famine, par exemple);

• une surveillance de la population entière par elle-même, sous la férule de services secrets surdéveloppés (Tchéka, GPU/Guépéou, OGPU, NKVD/NKGB , et services successeurs), eux-mêmes régulièrement purgés.

Ces procédés ne sont pas spécifiques à Staline, ils ont de nombreux antécédents et successeurs historiques, en Russie et ailleurs, mais on peut dire que Staline les a industrialisés et portés à un haut degré, au point que la machine continuera à fonctionner après sa mort. Staline commence à dominer en URSS dès 1922, puis, à partir de la mort de

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