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Le Moniteur - Educateur Face à Des Conduites Automutilatrices

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Par   •  26 Mars 2013  •  5 242 Mots (21 Pages)  •  2 107 Vues

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INTRODUCTION

Dans le cadre de ma formation de Moniteur Educateur (ME), j’ai effectué mon stage de deuxième année au sein d’un Institut Médico Educatif (I.M.E) auprès d’enfants et adolescents autistes.

Lors de ce stage je me suis beaucoup interrogé sur la manière d’aborder un public ayant une particularité complexe telle que l’autisme. Ma réflexion s’est en particulier orientée vers l’automutilation, comportement violent d’une personne dirigé vers elle-même. Il s’agit d’une violence à laquelle je n’étais pas vraiment préparé et qui à soulevé nombre d’interrogations et nécessité un réajustement professionnel de ma part.

Je m’attacherai dans une première partie à présenter l’établissement dans lequel j’ai évolué ainsi que mes observations desquelles ont découlé des interrogations que j’exposerai.

Puis, dans une seconde partie, je commencerai par donner différentes définitions avant d’amener mes apports pratiques, avec la description d’un comportement automutilateur Je mettrai aussi en parallèle le travail d’équipe engagé, ainsi que des apports théoriques en m’appuyant sur des travaux d’auteurs traitant de ce sujet.

Enfin, dans une troisième et dernière partie, j’aborderai la question de ma position de Moniteur Educateur face à la gestion de ce type de comportement.

CONTEXTE

1) Présentation de l’établissement et cadre législatif

L’IME est un établissement qui accueil actuellement 85 enfants et adolescents âgés de 6 à 20 ans présentant une déficience intellectuelle (légère à sévère), dont 35 atteints d’autisme.

L’IME s’est fixé plusieurs objectifs : se rapprocher de la famille pour collaborer, soutenir et aider ; viser à l’autonomie maximale et à la sécurité des jeunes dans la vie quotidienne ; aider chacun à accéder à un maximum d’apprentissages pré-scolaires, scolaires et pré-professionnels ; aider chacun à canaliser ses affects pour lui permettre d’atteindre une certaine maturité psychique.

Pour les jeunes présentant des troubles autistiques, les objectifs restent les mêmes mais avec un objectif supplémentaire et essentiel : mettre en place une forme de communication concrète pour leur rendre accessible et compréhensible l’environnement afin de mieux se l’approprier.

L'accueil proposé par l'institut répond à un cadre législatif particulier. Agissant dans le secteur social, elle est soumise à la loi du 2 janvier 2002 qui rénove l'action sociale et médico-sociale. Elle a pour objectifs d'affirmer et de promouvoir les droits des usagers et de leur entourage ; d'élargir les missions de l'action sociale et médicosociale notamment par la diversification de ses secteurs d'intervention, de ses établissements et services ; d’améliorer les procédures techniques et administratives ; d'instaurer une vraie coordination entre les décideurs, les acteurs de manière plus transparente.

L'IME dépend également de la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation à la citoyenneté des personnes handicapées, qui vient compléter la précédente loi de 1975. En plus de proposer une définition du handicap, elle définie notamment l'accueil des personnes en situation de handicap, leur droit à la compensation, à la scolarité, à l'emploi, l'accessibilité des différentes institutions, et leur participation à la vie sociale et à la citoyenneté.

J’interviens au niveau de l’internat qui est composé de 4 unités de vie distinctes apportant chacune une réponse à un besoin spécifique d’accompagnement. Le groupe que j’ai accompagné est composé de 7 adolescents, 3 garçons et 4 filles, présentant tous des troubles autistiques, mise à part une adolescente Infirme Moteur Cérébrale (IMC).

2) Mes observations et constats

Olivia est une adolescente autiste présente sur le groupe, que j’ai accompagné et dont je ferais la présentation en deuxième partie. L’événement se déroule un mercredi après-midi après le gouter, la mère d’Olivia passe un coup de téléphone aux éducatrices du groupe afin de prendre quelques nouvelles de sa fille. Après la discussion, la maman demande à l’éducatrice qu’on lui passe sa fille ; Olivia s’enfuit de la salle principale pour aller dans le couloir et se met à se frapper violement le visage et tente de se taper la tête contre les murs Il faudra alors l'intervention de trois adultes pour la maitriser et l’aider à se calmer. Visiblement, dans ce cas de figure, l’angoisse de parler à sa mère a amené Olivia à cette auto agressivité. Pour tenter d’en comprendre les causes, il faut prendre en compte le passé institutionnel d'Olivia. En effet, quelques années auparavant lorsqu’Olivia résidait dans un autre établissement, une certaine stratégie avait été mise en place par les éducateurs en corrélation avec la mère. Ils avaient décidé de mettre en place un système d’appel à la maman d’Olivia lorsqu'elle avait un comportement non adapté. Sa mère avait alors pour rôle de reprendre sa fille quant à ses débordements. Olivia a fini par assimiler le téléphone à un objet de répression. Ces agissements ont donc naturellement créé une angoisse par rapport aux appels téléphoniques de la mère. Bien que les appels n'aient plus le même but aujourd'hui, il reste néanmoins une forme d'angoisse chez cette enfant lorsque le téléphone du groupe sonne.

Dans une autre situation, Olivia démarre une crise qui aboutit à de l’automutilation, avec les mêmes gestes violents que dans le cas précédent. Une autre jeune fille du groupe tente d'agresser Olivia, qui passait non loin d'elle, mais sans la toucher concrètement. Olivia a été surprise de son geste et aussi de la réaction des éducatrices qui ont voulu s'interposer rapidement entre les deux adolescentes. La jeune fille a alors tendu son bras vers son visage pour se frapper. Cette fois, la peur et la stupéfaction quant à la survenue du geste d'agression, ont sûrement conduit l’adolescente à cette réaction.

Un lundi en fin d’après midi, lorsqu’une éducatrice coiffe et démêle les nœuds dans les cheveux d’Olivia, la douleur que cela lui provoque l’amène, là encore, vers l’automutilation : la jeune fille se frappe à nouveau le visage.

Les causes qui amènent Olivia à l’automutilation semblent donc multiples : qu’il s’agisse d’une angoisse, d’une contrariété, d’un chagrin ou encore d’une douleur, c’est en tout cas un sentiment

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