L’apologue

L’apologue

L’apologue est un récit qui sert à illustrer une leçon de vie sous la forme d’une morale qui peut être formulée explicitement. Un apologue a différentes caractéristiques qui le détermine : c’est un récit court, sous forme allégorique et qui contient toujours un enseignement moral. L’apologue est fait pour « divertir et instruire » car le texte peut avoir un sens propre à l’histoire mais aussi un second sens qui lui, est dédié, à une lecture plus approfondie où l’on aborde la morale du récit. Il permet ainsi de critiquer de nombreuses situations de la vie quotidienne et la société par un moyen détourné. Au cours de ce texte, nous allons aborder la problématique « En quoi l’apologue permet-il une critique de la société ?». Pour ce faire, nous allons premièrement parler de la fonction de plaire et distraire le lecteur. Puis comment un auteur pouvait critiquer la société et diffuser des idées à l’époque dans laquelle il vivait. Nous allons deuxièmement parler de la fonction d’instruire d’un apologue, en évoquant la morale posée par ce dernier et comment le lecteur peut réfléchir à un sens sous-entendu du texte.

Dans la société de l’époque, le classicisme était très en vogue. Les règles d’écriture d’un ouvrage étaient strictes et ne devaient pas dépasser certaines limites sur les domaines de critique ou de style d’écriture. Néanmoins, les auteurs utilisaient de nombreux genres d’apologue pour satisfaire les différents goûts des lecteurs de l’époque. Pour cela, ils ont eu recours notamment aux fables, aux contes, aux utopies et aux paraboles. Les personnages devaient être très distrayants dans ces récits car ceux-ci étaient courts et devaient plaire à une large classe de personnes. Les récits étaient souvent de l’ordre de l’imaginaire comme dans les contes merveilleux avec des personnages et décors magiques comme dans Cendrillon ou encore Hansel et Gretel. Les contes peuvent aussi être fantastiques, avec une situation initiale réaliste où les personnages sont confrontés pour la première fois à un événement ou un être chimérique. Un des genres qui étaient très à la mode était la fable. Cette dernière est un type d’apologue très utilisé pour critiquer la société de l’époque. La fable mettait en scène généralement des animaux personnifiés qui remplacent les rôles des humains et exprimait une morale implicitement ou explicitement au début ou à la fin du récit. La fable était écrite sous forme naïve pour simplifier et rythmer le récit et attirer le lecteur vers la morale. Dans les apologues, les personnages sont fictifs mais peuvent être aussi des équivalents aux individus qui ont réellement existé comme le Lion qui représente le roi de France dans « Les animaux malades de la peste » de Jean de La Fontaine.

La fable en tant que critique s’adresse autant à la société qu’à l’individu. A l’époque du classicisme, les auteurs pouvaient obtenir des financements de la cour et être sous la protection du roi à condition d’écrire des œuvres de grande qualité qui n’offensent pas ce dernier. Parmi les écrivains qui étaient sous sa protection on peut lister Pierre Corneille, Molière, Jean de la Fontaine et Jean Racine. Malgré la censure instaurée par le pouvoir royal, les auteurs ont quand même pu désapprouver le régime courant grâce à des critiques indirectes de ce dernier. La Fontaine a notamment utilisé des animaux pour remplacer les rôles des personnages de la cour. Ainsi, la Fontaine pouvait librement critiquer la cour tout en sautant la censure instaurée à l’époque. Dans la fable « Les animaux malades de la peste », le roi est montré comme un personnage vaniteux qui est adoré même s’il a commis de nombreux crimes et la cour qui approuve ce dernier alors que son rival, l’âne, parle honnêtement au lion et dénonce les meurtres qu’il a commis pour satisfaire son appétit. On a ici une critique de la cour et de ses travers.

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