La sous-médiatisation du handball féminin

La sous-médiatisation du handball féminin

Le document ci-dessus est un extrait du courrier des lecteurs du quotidien l‘Alsace publié le 16 décembre 2007. Il évoque le sujet de la sous-médiatisation du handball féminin, un sujet nous fascinant et nous concernant. En nous appuyant sur ce document, nous allons nous intéresser  aux différents exemples et aux causes possibles de cette sous-médiatisation.

En France, en 2016, le handball reste, dans le paysage médiatique, bien à l‘ombre par rapport à d‘autres sports collectifs comme le football, le rugby ou même le basket. Nous nous étions posé la question si des élèves de la classe de secondeA avaient déjà vu un match de handball diffusé à la télé et si oui, de quel sexe il s‘agissait. Sur 24 élèves, 17 ont répondu par oui. 15 nous ont parlé du handball mascu[pic 1]lin et 2 du handball féminin. 7 n‘ont jamais vu de match médiatisé.  Les résultats de ce sondage ne furent en aucun cas inopinés mais bien envisagés. Le handball féminin passe après la natation et le beach-volley féminin. C‘est évidemment bien plus intéressant de voir des femmes en maillots de bain ou mini-shorts-brassières, que de supporter le supplice de voir des femmes transpirantes, courir dans des tenues de sports tout à fait normales, s‘impliquant et se battant au maximum autant physiquement que mentalement dans l‘objectif de gagner un match et de délaisser l‘apparence physique. Regarder ce sport serait seulement salir l‘image des femmes dans le monde.

Au niveau du sport féminin, l‘image de la femme a en effet tendance à être exploitée avant l‘image de la championne. Pour obtenir plus de sponsors et de public, nous pouvons donner l‘exemple du club de Metz Handball qui a fait apparaitre la jupe dans l‘équipement des joueuses pour faire ressortir le côté attractif et sexy de celles-ci.

Le salaire mensuel des joueuses de handball professionnelles culmine à 2300euros brut. Ces joueuses occupent donc en parallèle obligatoirement un poste de travail ou font des études supplémentaires aux entrainements et aux compétitions/matches pour gagner leur vie. Les „vrais“ sportifs n‘ont en aucun cas besoin de cela, prenons l‘exemple des footballeurs professionnels, qui sont rémunérés en moyenne de 45000euros bruts par mois. Zlatan Ibrahimovic gagne par exemple 18 millions d‘euros par an. C‘est 90 fois le salaire du président de la république. Mais c‘est totalement justifié, le travail dur effectué sur la pelouse après de très longues études de 4ans de collège doit être rémunéré.

Le handball féminin est surtout réputé pour la mentalité des joueuses et le fonctionnement du sport. Une grande valeur de celui-ci est son esprit et la proximité des joueuses avec les supporters. Mais, les sportifs de haut niveau ne sont-ils pas seulement là pour être spectaculaires et impressionnants sur le terrain? Les vrais sportifs de salaires ne doivent pas rester après leur match, mais retourner directement aux vestiaires, sans seulement dire une phrase; heureusement d‘ailleurs... C‘est bien connu, ils font le bonheur des yeux et non des oreilles...

Mais en réalité, ce „trop pleins d‘argents“, encore une fois à l‘image du football, n‘entrainerait-il pas des changements du sport „propre“ que nous devrions conserver? Du sport dans lequel les supporters peuvent être mélangés sans se bagarrer, du sport dans lequel le racisme et la discrimination sont des termes pratiquement inconnus, du sport dans lequel règne le respect, du sport dans lequel les projets et résultats sont bien présents mais dont la médiatisation tarde à se faire ressentir?

En 1995, on ne parlait pas de handball à la télévision. En 1997, aucun match n‘était télévisé alors qu‘il s‘agissait des Championnats du monde. En 1999, la finale du Mondial en Norvège avait exceptionnellement été retransmise sur France 2. En 2011-2012, il y a eu les web-diffusions. Depuis la LFH franchit des paliers, et gagne en visibilité. Les matches des Femmes de Défis sont tous retransmis. Mais c‘est toujours trop peu..

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