La régulation par la marché

LEÇON N° 1 : LA REGULATION PAR LE MARCHE

1° ECHANGE ET DIVISION DU TRAVAIL

• La division du travail constitue la règle dans nos sociétés : aucun individu ne peut prétendre produire tous les biens nécessaires à la satisfaction de ses besoins. Ainsi, la spécialisation des individus les conduit à échanger le surplus de leur propre production, qui excède leurs besoins, contre le surplus de production d’autres individus.

• Il est vrai qu’il est toujours possible de s’approprier par la force ce que les autres produisent, mais l’échange est un moyen d’éviter l’affrontement. C’est en ce sens que ce « doux commerce », selon l’expression de Montesquieu, est un prolongement de la guerre, sous une forme qui pacifie les relations sociales.

• En outre, si l’échange est le corollaire de la division du travail, alors il améliore la satisfaction des coéchangistes. Si chacun se spécialise dans les productions où il est le plus productif, les quantités produites s’accroissent pour l’ensemble des individus, lesquels peuvent alors consommer plus.

2° LA NOTION DE MARCHE

A) Définition et commentaires

• Définition : un marché est un lieu de rencontre entre l’offre et la demande d’une marchandise qui aboutit à la formation d’un prix.

• Commentaires : d’abord, à l’époque moderne, offre et demande ne se rencontrent pas le plus souvent physiquement. Les marchés correspondent alors à des lieux abstraits. Ensuite, le terme de marché peut prendre un sens plus large et être utilisé plus particulièrement pour un produit, un secteur, une zone géographique. Enfin, la rencontre entre l’offre et la demande aboutit à la formation d’un prix auquel va s’échanger la marchandise.

B) Les grands marchés dans l’économie

• Le marché des biens et services : met en relation une offre (les producteurs) et une demande (les consommateurs) de produits.

• Le marché du travail : met en relation une offre (les travailleurs) et une demande (les employeurs) de travail. Le prix du travail est le salaire.

• Le marché des capitaux : met en relation une offre (les prêteurs) et une demande (les emprunteurs) de capitaux. Le prix des capitaux est le taux d’intérêt.

• Le marché des changes : les acteurs s’échangent les différentes devises contre un prix : le taux de change.

3° TYPOLOGIE DES FORMES DE MARCHE

• Il existe plusieurs structures de marché selon le nombre d’acteurs (offreurs et demandeurs) qui y interviennent. En croisant le nombre d’offreurs et le nombre de demandeurs selon qu’ils sont : très nombreux, quelques uns ou seuls sur le marché, on fait apparaître : le marché concurrentiel et les marchés de concurrence imparfaite.

• Le processus de formation des prix diffère selon le type de marché étudié.

A) Le marché concurrentiel

• Définition : il se caractérise par la présence d’une grande quantité d’offreurs et de demandeurs. Les acteurs sont nombreux et de petite taille, ils n’ont pas la possibilité de se concerter pour prendre leurs décisions. Aucun ne peut à lui seul exercer une influence sur les prix. Cette structure de marché garantit la meilleure concurrence possible. Un marché concurrentiel doit tendre vers une concurrence pure et parfaite (la CPP).

• La CPP : ce concept a été élaboré par la théorie néoclassique. Elle désigne un modèle de marché idéal. Un marché doit tendre vers une situation de CPP pour procurer une satisfaction optimale aux acteurs économiques. Pour cela, cinq conditions doivent être réunies :

- Condition d’atomicité : offreurs et demandeurs sont très nombreux et de petite taille. Aucun ne peut à lui seul influencer les prix. De plus, très nombreux, les acteurs ne peuvent se concerter.

- Conditions d’homogénéité des produits : les produits échangés sont identiques ou substituables. Seul le prix permet de les différencier.

- Condition de transparence : l’information des acteurs économiques est totale.

- Conditions de liberté d’entrée sur le marché : il ne doit exister aucun obstacle à l’entrée de nouveaux concurrents sur le marché.

- Conditions de mobilité des facteurs de production : le travail comme le capital doivent pouvoir être rapidement déplacés d’un secteur en déclin vers un secteur en expansion.

• Caractéristiques du marché concurrentiel : il constitue le modèle de base dans une économie de marché. Il garantit le libre jeu de la loi de l’offre et de la demande : les ajustements entre offre et demande résulte exclusivement du libre jeu des mécanismes de marché, c‘est à dire des variations des prix et des quantités échangées. Sur ce marché, la concurrence porte uniquement sur les prix puisque les produits sont semblables.

B) Les marchés de concurrence imparfaite

• Ils sont progressivement apparus avec le développement du capitalisme. Ils résultent de la stratégie des firmes qui ont cherché à s’affranchir des contraintes de la concurrence.

1) Le monopole

• Définition : sur ce marché un seul offreur fait face à un grand nombre de demandeurs (dans le cas inverse on parle de monopsone). On distingue plusieurs types de monopole comme par exemple le monopole de droit (d’Etat), le monopole d’innovation (monopole temporaire de l’innovateur qui a pris une avance technologique sur la concurrence).

• Caractéristiques : la théorie microéconomique montre que le monopole provoque une hausse du prix de vente, une réduction des quantités produites, et la réalisation de sur-profits pour le monopoleur. Les grands pays ont des législations sur la concurrence qui interdisent les monopoles.

2) L’ oligopole

• Définition : sur ce marché, on trouve quelques offreurs face à une grande quantité de demandeurs (dans le cas contraire, on parle d’oligopsone).

• Caractéristiques : sur ce marché, la concurrence ne porte pas que sur les prix, mais aussi sur les produits (concurrence hors-prix). Surtout, les firmes sur ce marché sont en telle quantité qu’elles peuvent s’observer. Leur stratégie ne dépend plus que de leurs seules propres contraintes (les coûts de production),

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