La presse : histoire, évolution, formats publicitaires et législation

La presse : histoire, évolution, formats publicitaires et législation

Introduction

« Les médias polluent notre monde en diffusant en boucle des informations déprimantes et par conséquent dangereuses ! Je compare les médias à des tracteurs chargés de fumier qui déversent quotidiennement leur poison dans nos esprits. La comparaison est rude mais nécessaire. » Les Lumières de l’Ère du Verseau - Stéphane BERTIN - 2013 –page 90

C’est ainsi que les français, pour la majorité, voient les médias d’informations : comme des écrits chargés de poison politique à déverser sur la population. Selon un sondage de l’institut LH2 pour Libération en date du 16 octobre 2007, les français estiment à 62% que les médias d’information sont « dépendants du pouvoir politique » et seulement 7% les jugent « totalement indépendants ». Cela traduit le manque de confiance de la population française envers les médias.

Pour comprendre ce scepticisme, il est indispensable de se pencher sur un peu d’histoire : celle de la naissance de la presse ; et d’en mesurer l’évolution jusqu’à aujourd’hui. Avec l’essor d’internet et cette méfiance toujours plus présente envers les médias, on peut s’interroger sur l’avenir du média presse.

I. La naissance de la presse et l’engouement des lecteurs

Le médecin du roi, Théophraste Renaudot obtient du ministre Richelieu, le monopole de la presse le 30 mai 1631. C’est alors qu’il lance le premier feuillet d’information hebdomadaire : la gazette. Le premier quotidien paru en France « le journal de Paris » se composera de quatre pages et date du 1er janvier 1777, seulement.

Entre la guerre de 1870 contre la Prusse et de la Grande Guerre de 1914-1918, on observe une évolution grandissante de la presse en France.

En 1914, on est déjà loin du premier quotidien créé en 1863: Le Petit Journal qui n'était tiré qu'à une centaine de milliers d'exemplaires.

Ainsi, à la veille de la Première Guerre mondiale, « Les quatre grands » : Le petit journal, le petit parisien, le matin et le journal atteignent à eux quatre un tirage quotidien d'environ 4,5 millions d'exemplaires.

Le progrès technique (mécanisation des imprimeries, création de rotatives, etc) n’est pas le seul phénomène qui a permis une évolution grandissante du média presse. La cause première : la loi de 1881 qui régit le droit de la presse française.

A. La loi de la liberté de la presse

En 1881, sous la gouvernance de Jules Grévy, chef d’état de la IIIème République, la loi de la liberté de la presse est votée. On légifère alors sur la presse et non pas pour limiter sa liberté d'expression.

On assiste également, à travers cette loi, à la libération totale de l'imprimerie et de la librairie : ce qui signifie que tout peut être imprimé à partir de 1881 à condition que l'imprimeur ne soit pas anonyme. Il doit engager sa responsabilité.

Pour le reste, la presse est libre. Plus de censure. La liberté de diffusion est totale.

Néanmoins, l'augmentation de la liberté a fait la notion de responsabilité vis-à-vis de l'opinion.

Les attaques contre la République ou la Constitution ne sont pas considérées comme des délits et ne peuvent donc être poursuivies. On compte très peu de poursuites. Une exception existe : lorsque les parlementaires estent le journal La France en justice pour avoir fait paraître la liste des députés corrompus de l’affaire de Panama.

B. L’essor des quotidiens de 1870 à 1914

En 1870, on estime que le peuple lit quotidiennement les journaux.

A Paris, le nombre de publications augmente considérablement : il est multiplié par deux entre 1880 et 1899. En province, l’évolution est plus lente.

Le Petit Journal constitue un modèle – c’est un des quatre grands qui détiennent les 3/4 du marché de la presse parisienne en 1914.

Le Petit Journal est fondé en 1863 par le financier Moïse Millaud. C’est le 1er quotidien à 1 sou – c'est-à-dire deux à trois fois moins cher que ses concurrents – il a un format commode – 43 X 30 cm – et il propose un contenu léger, distrayant et sans politique : quotidien et populaire à la fois.

Il s’agit alors de satisfaire et de fidéliser un maximum de personnes et ce sont les faits divers, les romans-feuilletons et des chroniques – généralement, de libres propos sur la politique qui prônent. C’est aussi le début de la publicité qui va permettre aux entreprises de presse d’augmenter ses recettes et généralement de faire du profit.

La presse régionale, quant à elle, d’abord hebdomadaire puis quotidienne rencontre un franc succès (moindre par rapport à celui de la capitale) : l’Ouest-Eclair (ancêtre d’Ouest-France) est tiré à 350000 exemplaires juste avant le début des combats (guerre 14-18).

Grâce aux dépêches de l’agence HAVAS, les journaux de province commencent à offrir une actualité diverse.

Les agences de presse commencent à avoir un rôle prépondérant. Ces dernières proposent une information toujours plus récente, et ceci est notamment dû au progrès des techniques du télégraphe.

Les articles rétrécissent et se diversifient. Par exemple, la rubrique sport apparaît à la fin du XIXe siècle.

C. La presse devient engagée

Même si un certain avènement de la presse neutre fait surface, on constate l’apparition de nombreux journaux proprement politiques qui jouent un rôle essentiel dans la formation de l’opinion.

Plusieurs titres influenceront. Parmi eux, deux patrons de presse s’engageront particulièrement. En effet, L'intransigeant (créé par Henri Rochefort) et le Cri du peuple (fondé par Jules Vallès) s’imposent pour défendre l’idée de renverser l’appareil étatique que les communards considèrent corrompu et incapable.

L'intransigeant prescrit même aux électeurs de voter Boulanger aux municipales alors qu'il n'est pas candidat. La justice,

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