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La légitimation scientifique des politiques économiques : le consensus de Washington et la dépolitisation des enjeux

Dissertation : La légitimation scientifique des politiques économiques : le consensus de Washington et la dépolitisation des enjeux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Juin 2018  •  Dissertation  •  2 011 Mots (9 Pages)  •  469 Vues

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SéminairE

Fabriquer du consensus

Magali Ribeyre        

M2 MPT

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Problématique

La légitimation scientifique des politiques économiques : le consensus de Washington et la dépolitisation des enjeux


J’ai choisi de traiter le consensus engendré par le Consensus de Washington. Comment des économistes et des politiciens, en donnant un crédit scientifique à des théories économiques, à imposer leur propre réglementation et leur mode de penser à d’autre pays. J’aborderais d’abord de manière générale qu’est-ce que le consensus. Puis j’expliquerais le processus suivi par le Consensus de Washington en essayant de comprendre comment c’est créé le consensus dans ce cas. Et pour finir, nous essaierons de comprendre s’il s’agissait d’un consensus réel ou imposé en en faisant le lien entre le champ scientifique et économique.

Un consensus est un mode de décision dans lequel il n’y a pas de vote. A priori on pourrait considérer que le consensus est une décision qui a plutôt une connotation positive. L’objectif du Consensus c’est qu’on a ici une discussion qui aboutit à un accord. Si on n’a pas d’accord, on n’a pas de décision. L’objectif du vote c’est d’aboutir à une décision. Le consensus s’est répandu à partir des années 90 et 2000. Mais que se passe-t-il quand le consensus et appliquer en politique ? Et surtout dans ce cas-là en politique économique ? Considérer la politique comme une forme de science relativement objective, en dépolitisant les discours et les enjeux, entraîne souvent un consensus, mais pas pour les bonnes raisons. On tend à dire qu’il y aurait une bonne réponse, une réponse commune qui pourrait fonctionner. Mais ce n’est pas le cas et c’est ce que nous allons voir en étudiant le Consensus de Washington.

Dans le cadre du choix des politiques ou des réformes mises en place par les gouvernements, on a souvent observé que les dirigeants et les politiciens ressentent le besoin d’accompagner ces orientations ou leur choix politique par des productions du champ scientifique. On retrouve plus particulièrement ce schéma dans le cadre économique, on parle alors de « science économique ». En effet il est parfois nécessaire, afin que ces enjeux politiques soient acceptés par le plus grand nombre, ou tout du moins qu’elle ne soit pas contestée d’être justifié de manière solide. La solution étant donc d’apporter des justifications théoriques et scientifiques afin d’appuyer ces enjeux de façon à ce que les politiciens qui les soutiennent puissent les présenter, non pas comme des désistions fidèles à leurs idéologies, mais comme quelque chose de logique qui va de soi. L’avantage de cette mise en scène étant bien sûr qu’on ne laisse pas la place à la critique ou à la contestation de la décision, en effet ne pas avoir les connaissances scientifiques spécifiques à ce sujet faites que les potentiels opposants ne sont pas légitime pour denier la décision.  

Ce désir de légitimer les politiques économiques par des théories scientifiques à était très important chez les économistes entre les années 80 à 90, surtout pour ceux venant du mouvement néolibéral. En effet ils appuient leurs théories sur des calculs et des formules mathématiques afin d’obtenir une certaine légitimité scientifique semblable à celle des « sciences dures » ou « sciences exactes » comme les mathématiques, la physique ou encore la biologie, dans lesquelles les règles établies sont considérées comme des règles de la nature, intangibles et incontestables. Si des règles comme celle-ci pouvaient être appliquées à l’économie, elles pourraient permettre de montrer, sous le coup de la légitimité scientifique, les politiques économiques à mettre en place. De plus, comme elle serait considérée comme des décisions scientifiques, elles ne seraient pas contestables, les opposants ne pourraient le faire que par l’ignorance ou l’incompréhension des règles scientifiques établies.

En résumé il s’agit d’employer des modèles économiques dits « scientifiques » pour accorder plus de crédit aux politiques et aux réformes gouvernementales. Le Consensus de Washington est un bon exemple de l’utilisation des sciences économiques, dans le but de dépolitiser les enjeux et de créer un consensus. En effet le Consensus de Washington est un ensemble de 10 objectifs économiques conçu l’économiste John Williamson en 1989, est supposés apporter à des pays en développement, plus particulièrement dans ce cas à des pays d’Amérique du Sud, une croissance économique forte et une réduction de la pauvreté. Les « dix commandements » du Consensus de Washington qui sont un mix de mesures de stabilisation et de mesures structurelles. Ce modèle à symboliser autant dans le milieu scientifique qu’économique la « théorie néolibérale de l’économie de développement ». L’utilisation du terme « consensus », qui a était contesté par Williamson, montre bien la résolution des économistes de mettre en place une vérité indiscutable.

Disposant donc d’une théorie établie bénéficiant d’une justification scientifique et d’une justesse épistémologique confirmée par ce statut consensuel, on se retrouve donc avec une affirmation légitime dont certains hommes comme l’économiste britannique, John Maynard Keynes, se sont inspirés. Cela permettait de mettre en place des modèles de développement économique ensuite appliquée dans plusieurs pays sans que ceux-ci puissent réellement le contester. De plus, le Consensus de Washington fut adopté par des institutions comme le FMI et de la Banque mondiale, qui sont des établissements internationaux reconnus et spécialistes dans les questions de développement économique. Ceci a eu tout d’abord un impact dans la légitimation de ces modelés économiques, et permettait à ces institutions de justifier scientifiquement leur prise de position. En effet, l’adoption du Consensus de Washington, notamment par le FMI, a joué un rôle important dans son application dans les pays en développement. De plus, il est clair que Williamson adopté une position plus modérée que celle défendue par les institutions financières internationales. Williamson répondra d’ailleurs aux nombreuses critiques formulées à l’encontre du consensus de Washington en précisant que l’utilisation qui en a été faite ne correspond pas à son projet initial.

Après l’application des recommandations du FMI dans la plupart des cas on observe dans un premier temps une légère croissance économique, mais qui est ensuite suivie d’une crise économique, sociale et politique bien plus importante que la situation d’origine. La plupart des réformes sont donc abandonnées et perdent du même coup leur légitimité scientifique. Cependant dans le cas du Consensus de Washington malgré la décrédibilisation au niveau scientifique la légitimité scientifique est maintenue par le FMI et les gouvernements des différents pays développés.

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