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La libéralisation des marchés

Analyse sectorielle : La libéralisation des marchés. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Mars 2014  •  Analyse sectorielle  •  3 659 Mots (15 Pages)  •  626 Vues

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La libéralisation des marchés est un modèle économique issu du libéralisme appliqué à notre société depuis plusieurs décennies et qui se trouve dans une phase d'accélération, d'amplification et de généralisation. Des accords sont continuellement signés dans ce sens et des pressions importantes s'exercent sur tous les pays pour qu'ils prennent des mesures correspondantes aux critères de ce modèle économique. Quels en sont les effets attendus ?

Je détaillerai dans un premier temps les critères de la libéralisation des marchés puis j'aborderai dans un deuxième temps les effets attendus du point de vue des partisans de ce modèle économique, enfin je terminerai par les effets attendus de la part des opposants ou des modérateurs à la libéralisation des marchés.

Les critères de la libéralisation des marchés sont la mise en place d'une concurrence libre et non faussée, la réduction du rôle de l'état, la privatisation des services publics et entreprises publiques, la déréglementation, la libre circulation des biens marchands, des fonds et des personnes (travailleurs), le respect des accords de l'OMC et la protection de la propriété privée (dont la propriété intellectuelle).

Selon les principes de l'économie libérale, la concurrence doit être pure et parfaite : les conditions en sont l’atomisticité, la fluidité, l’homogénéité et la transparence en termes d'information. Ni monopoles, ni oligopoles, liberté des biens et des services, mobilité des facteurs de production matériels et humains. L'état ne doit pas intervenir sur le marché et son rôle doit se limiter à la police et la justice. Les services publics seront privatisés pour que la concurrence s'exerce avec les lois du marché, les subventions sont interdites. La déréglementation économique facilitera les mécanismes du marché et le rendra accessible à tous, la déréglementation du travail le rendra flexible aux employeurs pour s'adapter aux aléas du marché, la déréglementation du marché financier diversifiera les sources de crédit, d'emprunt, et les mouvements des fonds monétaires. Ainsi le marché s'autorégulera et pourra prospérer en répondant aux mécanismes de l'offre et de la demande.

Des dirigeants de grands pays ont fait ce choix économique : Augusto Pinochet, Jorge Videla puis Carlos Menem, Margaret Thatcher et Ronald Reagan se sont lancés dans de grandes réformes structurelles basées sur ces principes à une époque où le communisme (l'empire du mal selon Reagan) représentait près de 25% des voix à l'élection présidentielle française. Jacques Chirac a été le premier à s'en inspirer entre 1986 et 1988 en privatisant des banques et grandes entreprises nationalisées et en ouvrant à la concurrence le média de la télévision, ce qui était à l'époque une révolution et une controverse . A partir du début des années 90, de la création de nouvelles zones de libre échange (Union Européenne, Mercosur, ALENA, ASEAN ) et des traités de l'OMC, sous la pression du Fond Monétaire International, du Trésor Américain, de la Banque Mondiale (application du Consensus de Washington aux états en difficulté) et d’économistes influents, le mouvement n'a cessé de s'amplifier pour aboutir au phénomène de la mondialisation, libéralisation des marchés à l'échelle planétaire.

Les effets attendus selon les partisans de la libéralisation des marchés profitent tout d’abord à la nation. La hausse de la concurrence favorise une dynamique économique générant croissance économique, davantage d’emplois, augmentation du PIB et du pouvoir d’achat, la réduction du chômage.

- La privatisation des monopoles publics et entreprises publiques permet d’en éliminer les dysfonctionnements comme la lenteur administrative, le manque d’émulation des salariés pour un rendement supérieur, d’améliorer la rentabilité, de modifier le peu de flexibilité des contrats de travail et de supprimer la protection de l’emploi néfaste et abusive dont bénéficient ces mêmes salariés. Ils souhaitent « moins d’institutions » pour une plus forte croissance économique et faciliter les initiatives privées pour davantage de performances économiques. Entre 1986 et 2012, de nombreux monopoles publics et entreprises publiques ont été ouverts à la concurrence :

 Des privatisations emblématiques : Saint-Gobain en 1986 ; TF1, Havas, Société Générale, Paribas, Suez en 1987 ; Renault en 1990 ; Total et ELF en 1992 ; BNP, Rhône Poulenc en 1993 ; UAP en 1994 ; SEITA, Usinor Sacilor et Pechiney en 1995 ; France Télécom et AGF en 1996 ; Crédit Lyonnais et AIR France en 1999 ; EDF et GDF en 2004 ; Aérospatiale et Aéroports de Paris entre 2005 et 2007 ; La Poste en 2012 …

 Une diminution du nombre de fonctionnaires s’est opérée, ceux-ci n’étant pas remplacés dans les mêmes proportions lors de leur départ en retraite.

- Le mécanisme de la concurrence et de la compétitivité profite aux entreprises. Elles sont stimulées et dynamisées, amenées à une permanente et bénéfique modernisation. L’élargissement des marchés permet à chaque entreprise d’être plus spécialisée (Adam Smith) et d’être plus productive en produisant ce qu’elle maîtrise le mieux.

En participant à la concurrence des prix du jeu de l’offre et de la demande sur le marché libre et concurrentiel, le marché devient atomistique par la multiplicité des vendeurs et fluide quand il n’y a plus aucune barrière à la circulation des marchandises, des biens et des services. Le marché étant ouvert à toutes les compétences, le nombre d’entreprises ne fait que croître. L’objectif des entreprises étant de faire du profit, la concurrence les incite à améliorer leur qualité de service et à baisser leurs coûts de production. L’absence de réglementation induit moins de contraintes donc les coûts de production baissent dans le temps, entrainant une baisse du prix des produits. L’entreprise peut ainsi mettre en avant son efficacité et maximiser ses profits. La concurrence oblige les entreprises à identifier leurs inefficacités et à les réduire pour pouvoir rester concurrentielles et à innover constamment afin d’augmenter leur part de marché. L’initiative entrepreneuriale et la compétitivité stimulent la prise de risque donc l’économie. La dérèglementation du travail qui a été entreprise à partir des années 1980 permet davantage de souplesse pour le recrutement des salariés (moins de syndicats, conventions collectives moins contraignantes, contrats de travail plus souples).

- Dans le même esprit, le libre échange

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